jeudi 21 avril 2022

Intensification de la répression de la société civile

 CSDHI – La semaine dernière, la répression de la société civile en Iran s’est intensifiée. Les forces du régime ont arrêté six militants des droits civils et des droits des travailleurs, Amir Amirgholi, Amir Abbasi, Mohammad Irannejad, Sara Asgari, Nasrollah Amirlou et Morteza Seyedi. La justice a condamné Rasoul Bodaghi, un militant civil et membre du syndicat des enseignants, à cinq ans d’emprisonnement. Et le militant civil Soheil Arabi a été convoqué pour purger sa peine de deux ans.

Arrestations

Six militants de la société civile et des droits des travailleurs ont été arrêtés le 15 avril. Amir Amirgholi, Amir Abbasi, Mohammad Irannejad, Sara Asgari, Nasrollah Amirlou et Morteza Seyedi ont été transférés au poste de police de Ghaleh Hassan après leurs arrestations par les forces de sécurité qui ont également fouillé leurs domiciles.

Sur les six militants, Amir Amirgholi, Amir Abbasi et Sara Asgari ont été libérés à ce jour.

Condamnations

Le lendemain, le 16 avril, Rasoul Bodaghi, membre du syndicat des enseignants et militant civil, a reçu le verdict dans son affaire.

Son avocat, Ramin Safarnia, a indiqué sur Twitter que son client avait été « condamné à quatre ans d’emprisonnement pour « rassemblement et collusion », à un an pour « activités de propagande » et à deux ans d’interdiction de quitter le pays et de vivre à Téhéran et dans toutes les provinces voisines. C’est exécutoire. Nous ferons appel en temps voulu. »

S’adressant à Iran Human Rights, Rasoul Bodaghi a déclaré : « La plupart des juges du tribunal révolutionnaire n’ont pas d’indépendance judiciaire. Ils rendent des jugements sur ordre des fonctionnaires judiciaires et des forces de sécurité sans les preuves légalement requises. »

« Ma condamnation à cinq ans de prison est pour avoir cherché la justice et la liberté. Et pour avoir voulu améliorer le système éducatif et les droits des enseignants et des élèves », a-t-il ajouté.

Convocations

Le 7 avril, le militant de la société civile, Soheil Arabi a reçu une convocation pour se présenter devant la branche 1 du tribunal public et révolutionnaire du district 33 afin de purger sa peine.

L’affaire pour laquelle M. Soheil, défenseur des droits humains, a été convoqué a été ouverte contre lui en mai 2021 alors qu’il était encore derrière les barreaux.

S’adressant à Iran Human Rights au sujet de son affaire, Soheil Arabi a déclaré : « En moins de cinq minutes, j’ai été accusé de trouble de l’opinion publique et d’activités de propagande pour avoir exposé les conditions de détention et publié une déclaration protestant contre la répression et le meurtre de manifestants en novembre 2019 et soutenant les personnes qui demandent justice. Très rapidement, j’ai été condamné à deux ans d’emprisonnement, à une amende de 50 millions de rials, à deux ans d’obligation d’obtenir une autorisation de la justice pour quitter le pays et à une mise à l’épreuve supervisée de deux ans par la branche 26 du tribunal révolutionnaire présidée par Iman Afshari. Les peines auraient dû être fusionnées, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. »

Soheil Arabi est le lauréat 2017 de Reporters sans frontières pour la liberté de la presse qui, en 2013, a passé quatre ans dans le couloir de la mort après avoir été reconnu coupable de sab al-nabi (insulte au prophète Mahomet) à cause de ses publications sur Facebook. Sa peine a ensuite été commuée en sept ans et demi d’emprisonnement qu’il a purgé sans un jour de permission. Sa peine comprenait également deux ans d’exil à Borazjan, où il a été envoyé après sa libération de la prison de Rajaï Chahr le 16 novembre 2021.

Source : IHR

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