mercredi 27 avril 2022

Les femmes iraniennes, en première ligne des licenciements

 CSDHI – Fortement ancrée dans la culture et les politiques misogynes du régime iranien, l’une des plus grandes crises que ce dernier a infligées à la société iranienne est celle des mauvaises conditions de vie et de travail des femmes iraniennes. De nombreuses femmes qui sont à la tête de leur foyer ont beaucoup de mal à subvenir aux besoins de leur famille en raison du manque d’opportunités d’emploi.

Cette situation a engendré de nombreuses crises sociales dangereuses. Selon les statistiques officielles du régime, au cours de la dernière décennie, le nombre de femmes chefs de famille a augmenté de 58 % par rapport au nombre d’hommes.

Actuellement, la population des femmes chefs de famille dépasse les 3 millions en Iran. En raison du chômage ou du manque d’emplois appropriés, ces femmes luttent désespérément pour s’en sortir.

Certaines de ces familles, qui sont soutenues par la « soi-disant » fondation Khomeini du régime, vivent avec de faibles pensions, inférieures au « seuil de pauvreté absolue ». Selon les experts du régime et les médias officiels, ces familles vivent en dessous du « seuil de pauvreté absolue ».

Tous les problèmes qui frappent ces femmes et leurs familles sont dus au faible taux de participation économique des femmes, qui diminue chaque année. De nombreuses femmes sont obligées de se tourner vers des emplois « factices », comme le colportage dans les rues.

Le centre statistique du régime a indiqué que le taux de chômage des femmes iraniennes titulaires d’un diplôme d’associé ou d’une maîtrise est plus de deux fois supérieur à celui des hommes. Pour les titulaires d’un doctorat, ce chiffre est dans certains cas trois fois supérieur, voire plus.

Toutefois, comme c’est le cas pour de nombreuses statistiques du régime, ces chiffres ont été délibérément minimisés. Le 9 avril, le média officiel Farhikhtegan a publié une analyse de la situation de divers indicateurs de l’emploi des femmes, concluant qu’environ 71 % des femmes diplômées dans le pays sont au chômage.

Les experts du régime ont précédemment indiqué que la plupart des contrats de travail résiliés en Iran appartiennent à des femmes, et que celles-ci sont davantage menacées par les licenciements et le chômage que les hommes. En d’autres termes, le chômage est le principal problème pour plus de 90 % des femmes iraniennes.

D’autre part, le nombre de femmes iraniennes employées dans tout l’Iran a diminué, passant de 18,2 % en 2018 à 17,8 % en 2019, avant de tomber à 15,7 % en 2020.

Auparavant, en mai 2021, la Chambre de commerce de Téhéran a publié un compte-rendu examinant les indicateurs de la main-d’œuvre des hommes et des femmes dans la province de Téhéran au troisième trimestre de 2020. Selon le document, le taux de chômage des femmes âgées de 15 à 24 ans dans la province de Téhéran était de plus de 45 %, un chiffre inquiétant pour la population féminine du pays.

Les résiliations de contrats et le chômage chronique des femmes iraniennes se sont fortement intensifiés depuis l’épidémie du coronavirus. Elle est devenue la principale excuse des employeurs pour écarter les femmes de leur lieu de travail.

Depuis l’apparition du coronavirus en Iran, la population des femmes employées a chuté de 830 000 personnes. Une chute aussi spectaculaire n’avait pas été observée dans le pays depuis 2005.

Un examen des statistiques du ministère des affaires sociales du régime montre également que la sécurité de l’emploi est plus vulnérable pour les femmes iraniennes que pour les hommes.

Source : Iran Focus (site anglais)

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