lundi 25 avril 2022

Pourquoi le régime iranien a-t-il invité le rapporteur spécial de l’ONU sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales ?

 CSDHI – Selon le Bureau des droits humains de l’ONU, le rapporteur spécial de l’ONU sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits humains se rendra en Iran du 7 au 18 mai pour évaluer l’impact des sanctions sur les droits humains. Dans un monde où l’invasion russe de l’Ukraine a provoqué un désastre humain et économique, le voyage d’Alena Douhan en Iran pendant 11 jours fait sourciller. Le rôle de cette rapporteuse spéciale a été créé par une résolution de 2014 au Conseil des droits humains de l’ONU introduite par l’Iran au nom du Mouvement des non-alignés.

Alena Dohan est une avocate biélorusse. Avant d’occuper son poste actuel, elle a été rapporteur de l’ONU sur les sanctions unilatérales américaines contre le Venezuela et sur les sanctions de l’Arabie saoudite contre le Qatar.

Son voyage a été facilité par un cabinet d’avocats privé favorable au régime, et après avoir assisté à une conférence en ligne sur les effets des sanctions américaines sur l’Iran, les responsables de Téhéran semblent avoir été encouragés à l’inviter en Iran.

L’agenda caché de l’Iran derrière la visite

Alors que la communauté internationale s’inquiète de plus en plus de l’effroyable violation des droits humains en Iran et s’engage à demander une enquête des Nations unies sur le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988, l’invitation du régime au Rapporteur spécial de l’ONU sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales est une tentative honteuse de contourner les sanctions.

En invitant le rapporteur spécial de l’ONU, les religieux au pouvoir en Iran, qui ont été condamnés 68 fois par les Nations unies pour des violations brutales et systématiques des droits humains, cherchent à saper les sanctions internationales et à esquiver le blâme pour leur incompétence et leurs manquements. Il est important de noter que le régime a désobéi et ignoré les recommandations mentionnées dans ces 68 résolutions. Depuis 26 ans, les ayatollahs interdisent aux rapporteurs spéciaux de l’ONU de venir en Iran pour examiner la situation des droits de l’homme dans le pays.

Pourquoi la République islamique a interdit l’entrée du Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains en Iran

Dans tous ses comptes-rendus, le professeur Javed Rahman, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains en Iran, a décrit la situation des droits humains en Iran comme étant « pire » que dans ses rapports précédents. Le régime iranien a qualifié tous ces comptes-rendus de « politiques » et de « partiaux ». Tous les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les droits humains en Iran ont demandé à plusieurs reprises au régime de leur permettre de se rendre en Iran.

Dans le passé, lorsque les rapporteurs des Nations unies sur les droits humains en Iran n’étaient pas musulmans, l’Iran utilisait leur foi pour les accuser d’ignorer la loi islamique et la jurisprudence chiite. Cependant, au cours des 11 dernières années, tous les rapporteurs spéciaux de l’Iran étaient des juristes musulmans des Maldives et du Pakistan, spécialisés dans les droits islamiques et la charia que le régime iranien prétend respecter. Dans leurs rapports, les rapporteurs se sont tous accordés sur les violations du droit international et même du droit islamique en Iran.

En invitant Alena Douhan en Iran, le régime clérical tente également de dissimuler le pillage astronomique et la corruption généralisée de ses autorités, ainsi que leur dilapidation des richesses et des ressources du peuple iranien dans le développement de projets nucléaires et de missiles et l’expansion de ses politiques bellicistes dans la région. Les mollahs en profiteront pour dissimuler leurs violations des droits humains sous l’excuse des « sanctions ».

Le Rapporteur spécial de l’ONU, Alena Dohan, sur les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales doit présenter ses conclusions lors de la 51e session du Conseil des droits humains en septembre 2022. Ce rapport édulcoré donnera à la République islamique une occasion de propagande pour attribuer aux sanctions américaines, par la bouche d’un fonctionnaire de l’ONU, une série d’inefficacités, de violations des droits civils et de corruption administrative et financière grave de ses élites et de ses fonctionnaires.

Toute dictature se réjouit de la moindre occasion de publicité positive et de toute approbation, surtout lorsque la source est l’ONU. Même les Iraniens ordinaires qui souffrent le plus de la pauvreté reconnaissent que leur source de misère n’est pas les sanctions. Lors de nombre de leurs manifestations en faveur d’une augmentation des salaires ou lorsqu’ils expriment leurs griefs économiques, ils scandent : « Notre ennemi est ici même, ils mentent lorsqu’ils disent que ce sont les États-Unis » et « un détournement de fonds en moins résoudra nos problèmes ».

Il est de la responsabilité morale de l’ONU d’écouter le peuple iranien et de se tenir à ses côtés. Toute décision, politique ou déclaration qui profite au régime barbare de Téhéran va à l’encontre des souhaits du peuple iranien.

Source : Iran News Wire

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