samedi 21 mai 2022

Les médias officiels iraniens répètent les avertissements d’un soulèvement imminent

 Blanchir les crimes du régime, répéter la rhétorique anti-occidentale, diaboliser l’opposition et minimiser les crises sociales et économiques, tel est le thème commun des médias officiels iraniens. Mais l’instabilité de la société iranienne a obligé la chaîne de désinformation tentaculaire du régime à reconnaître les faits sur le terrain.

Les manifestations s’étendent à travers le pays riche en pétrole, alors que l’Iran connaît sa pire crise financière depuis un siècle, obligeant les médias officiels étroitement contrôlés à mettre en garde le régime contre un nouveau soulèvement national. Ils reconnaissent également comment les politiques économiques désastreuses du régime et sa corruption aggravent la crise économique de l’Iran.

« Le gouvernement d’Ebrahim Raïssi ne cesse de jouer avec les prix. Cela revient à bombarder la vie des gens et à porter atteinte à leurs moyens de subsistance« , a reconnu le 17 mai le quotidien officiel Jahan-e Sanat, faisant mention aux récentes hausses de prix.

Mardi, le quotidien officiel Mostaghel a également averti le gouvernement de Raïssi qu' »il n’y a pas de place pour les essais et les erreurs » et « pour mettre les mains plus profondément dans les poches des gens ».

Le gouvernement de Raïssi a augmenté les prix en supprimant le taux de change préférentiel du rial qui était utilisé pour importer des biens essentiels. Pour calmer la société, le régime a promis de donner des subventions d’une valeur de quatre millions de rials aux gens, ce qui augmenterait encore l’inflation et n’aiderait pas les Iraniens car les prix continuent de croître.

« Compte tenu de l’inflation actuelle et de la baisse continue de la valeur de la monnaie nationale, ainsi que de la réduction des ressources monétaires du pays dans les années à venir, ce qui empêche [le régime] d’augmenter les subventions, les subventions actuelles de quatre millions de rials n’aideraient pas les gens à acheter leurs besoins », a reconnu le 16 mai le quotidien officiel Mardom Salari.

« Seul peuple va souffrir de cette décision. Les Iraniens ne peuvent pas tolérer cette pression financière et la flambée des prix. Nous devrions également faire attention à notre sécurité. La pression économique sur le peuple augmente certainement les protestations sociales et les [soulèvements]. Les récentes manifestations dans le sud-ouest de l’Iran en sont la preuve, et nous ne pouvons pas les ignorer », ajoute le journal.

« Le gouvernement a annoncé que les prix de certains produits tels que la volaille et la farine allaient augmenter, mais que d’autres produits devraient maintenir leurs prix ! Depuis quand les produits écoutent-ils les ordres ? Si les ordres pouvaient contrôler les facteurs économiques, le gouvernement aurait été en mesure de contrôler le taux de change du dollar », écrivait le 17 mai le site officiel Alef.

« J’espère vraiment que ces décisions infondées ne détruiront pas le capital social, car cela serait dangereux », a écrit le 15 mai le quotidien officiel Eghtesasd-Pouya.

« Le gouvernement ne devrait pas tester la tolérance des gens. La patience des gens a une limite. Ces mesures pourraient provoquer des incidents [soulèvements] comme ceux de 2018 et 2019, ou pire encore, car les gens voient leur vie mise en danger », a déclaré le quotidien officiel Bahar, citant le député Ghasem Saedi le 12 mai.

Les médias officiels et les responsables iraniens ne cessent de mettre en garde le régime contre la réaction de la population et un soulèvement à l’horizon. Mais le régime a-t-il une solution pour empêcher un tel soulèvement ?

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