dimanche 29 mai 2022

Les suicides augmentent parmi les enfants mariés alors que les autorités encouragent le mariage précoce

 Les mariages d’enfants et les mariages précoces sont des exemples de violence à l’égard des femmes. En Iran, le régime misogyne encourage constamment les mariages précoces. Dans le même temps, le nombre de suicides augmente parmi les enfants mariés et les victimes de mariages précoces.

Depuis qu’Ali Khamenei, le guide suprême du régime clérical, a donné des ordres directs pour la mise en œuvre de la politique démographique, les autorités du régime soutiennent publiquement le mariage des enfants.

Ensieh Khazali, responsable de la direction présidentielle des affaires féminines et familiales, a déclaré à des écolières de 9 ans à Téhéran : « Commencez dès maintenant à planifier la vie et la famille que vous voulez avoir. Vous pouvez élever vos enfants pour qu’ils deviennent une personne telle que Qassem Soleimani » (L’agence de presse publique ILNA – 20 avril 2022).

L’Organisation iranienne d’enregistrement de la population a annoncé que les mères âgées de 10 à 14 ans avaient donné naissance à plus de 1 474 bébés l’année dernière. Cet organisme a également signalé 69 000 naissances de mères âgées de 10 à 19 ans (Agence de presse gouvernementale ISNA – 13 avril 2022).

Aucun des chiffres annoncés par le régime ou ses médias n'est exact

À l’automne 2021, selon le Centre national de statistiques de l’Iran (CSN), 11 235 filles âgées de moins de 15 ans étaient mariées. Le même rapport indiquait que l’âge moyen du divorce pour les enfants mariés nés au début des années 1980 avait été de 15 ans. À la fin de l’automne 2021, plus de 610 filles de moins de 15 ans étaient divorcées (The state-run Sharq newspaper – 16 avril 2022).

En outre, selon le CNS, quelque 131 000 enfants de moins de 15 ans se sont mariés au cours des cinq dernières années.

Aucun des chiffres annoncés par le régime ou ses médias n’est exact. Lorsqu’il publie des statistiques, le régime ne fait pas preuve de transparence, notamment en ce qui concerne la violence à l’égard des femmes. Les statistiques officielles ne reflètent jamais la réalité actuelle de la société iranienne.

Les préjudices physiques et mentaux causés par le mariage des enfants infligent des dommages irréparables aux filles, en particulier celles qui tombent enceintes avant 18 ans. La dépression, le suicide, le divorce et l’abandon de l’école font partie des problèmes dont souffrent les enfants mariés. Ces tragédies ne font qu’alimenter le cycle de la pauvreté culturelle et économique.

Les victimes de mariages précoces se suicident

Le 30 mars 2022, Fatemeh Sayyadi a mis fin à ses jours à Chiraz en se pendant. Le bébé de 8 mois de Fatemeh a été retrouvé à côté de son corps sans vie et emmené à l’hôpital quatre jours plus tard. Fatemeh Sayyadi avait été victime d’un mariage précoce lorsqu’elle était enfant.

En mars 2022, un média a couvert le meurtre de trois enfants par leur mère dans un village du centre du comté de Ramhormoz, dans le sud-ouest de l’Iran. La femme, connue seulement sous le nom de Zahra A., avait 27 ans. Elle avait tué ses deux fils (âgés de 10 et 6 ans) et sa fille (âgée de 3 ans) avant de se pendre. Zahra A. avait été victime d’un mariage précoce (Agence de presse gouvernementale IRNA – 5 avril 2022).

Les victimes de mariages précoces se suicident

Dans un cas similaire, une mère de Piranchahr, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a tenté de se suicider après avoir tué ses enfants, âgés de six mois et de 12 ans. La tentative de suicide de la mère a été attribuée à des troubles mentaux et nerveux, ce qui met encore plus en évidence la pression importante que subissent les filles lorsqu’elles sont contraintes à des mariages précoces.

Sita Sheikh-Moradi, 17 ans et mère d’un enfant de 4 mois, s’est immolée par le feu et est morte. Le 3 mai 2022, elle s’est aspergée d’alcool et a mis le feu à son corps. Elle est décédée dans un centre médical car 95 % de son corps avait brûlé. Sita n’avait que 15 ans au moment de son mariage.

La plupart des pressions subies par les femmes iraniennes résultent directement de la pauvreté et de la violence endémique à l’égard des femmes. Cette violence apparaît régulièrement dans les médias d’État, avec des reportages fréquents sur des maris, des pères ou des frères qui assassinent des femmes. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on entende parler de crimes d’honneur.

En 2021, le NSC a signalé que l’Iran se classait au deuxième rang mondial pour le mariage des enfants après la Guinée, où l’âge minimum du mariage est de 12 ans. En Iran, l’âge minimum du mariage est de 13 ans (The state-run saednews.com – 27 novembre 2021).

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