Maryam Radjavi : Le dossier des violations des droits humains en Iran, en particulier les massacres de 1988 et 2019, doit être renvoyé devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Il faut traduire les dirigeants du régime dans une cour internationale de justice.
À la veille du deuxième anniversaire du soulèvement national de novembre 2019, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) a annoncé aujourd’hui les noms de 29 autres martyrs de cette insurrection. Ces héros sont tombés martyrs à Téhéran, Karadj, Mallard, Chahriar, Qods, Nasimchahr, Ispahan, Kermanchah, Chiraz, Mahshahr, Andimechk, Eslamshahr et Meshkinshahr. Auparavant, l’OMPI avait publié les noms de 828 martyrs. L’annonce d’aujourd’hui porte à 857 les noms des victimes assassinées par le régime lors du soulèvement de novembre.
Le 15 décembre 2019, la Résistance iranienne avait annoncé que plus de 1 500 manifestants avaient été tués par les pasdarans. Ces derniers mois, des chercheurs et des experts ont estimé le nombre de martyrs du soulèvement jusqu’à trois fois plus.
Khamenei, qui avait ordonné de tirer sur les manifestants au début du soulèvement, a rendu public cet ordre criminel le 17 novembre et avait appelé les pasdarans et les forces répressives à « s’acquitter fermement de leurs devoirs ». Il avait déclaré : « Qui est derrière les incendies, la destruction, les affrontements et l’insécurité ? Ils doivent comprendre, et les gens comprennent. Ils doivent se distancer de ces actes. C’est ma directive, et les responsables du pays doivent agir conformément à leurs devoirs. »
Le même jour, le 17 novembre, en plein soulèvement, Ebrahim Raïssi, bourreau du massacre de 1988, et alors chef du pouvoir judiciaire, avait émis la directive suivante aux procureurs du régime : « Face à toute agression des bandits, de ceux qui sont affiliés aux courants contre-révolutionnaires et des infiltrés qui se livrent à des sabotages sur ordre de l’ennemi et visent la sécurité du peuple et de la société, agissez avec détermination en collaboration avec les forces de sécurité et les services de sécurité. »
Craignant les conséquences de ce grand crime contre l’humanité, le fascisme religieux au pouvoir en Iran tente d’en cacher les dimensions et refuse de publier le nombre et les noms des martyrs et, dans de nombreux cas, d’annoncer aux familles les lieux de sépulture. Pendant des mois, Hassan Rohani, son porte-parole Ali Rabi’i, son ministre de l’Intérieur Abolreza Rahmani Fazli, le chef de la médecine légale du régime et d’autres responsables à divers niveaux se sont relégués la divulgation des noms des victimes dans l’espoir que la question soit oubliée.
« Les chiffres [des victimes] sont en possession de la médecine légale (…) ils peuvent les annoncer », avait déclaré Rohani le 16 février 2020. Le lendemain, le chef de la médecine légale avait déclaré : « Le gouvernement doit annoncer les chiffres. Demandez au ministre de l’intérieur. » Rabi’i avait renchéri : « Les chiffres seront annoncés dans les prochains jours par l’un des organismes responsables. » Rahmani Fazli avait affirmé le 31 mai : « Ils ont affirmé que 10 000, 8 000, 7 000, 6 000 ou 2 000 personnes étaient mortes. Le chiffre sera annoncé un de ces jours. Ce n’est pas un tel chiffre. » Les chiffres des décès n’ont jamais été rendus publics.
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a salué les martyrs du soulèvement de novembre 2019. Elle a déclaré que les crimes du régime clérical et de ses dirigeants ne seront jamais oubliés. Ils ne peuvent échapper aux conséquences du massacre des prisonniers politiques et du génocide perpétré contre l’OMPI. Ils ne peuvent pas non plus effacer les traces du crime contre l’humanité de novembre 2019. Les dirigeants de ce régime doivent être traduits en justice pour quatre décennies de crimes contre l’humanité et de génocide. Le silence et l’inaction de la communauté internationale face au massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988, perpétré entre autres par Khamenei, Ebrahim Raïssi et le chef du pouvoir judiciaire Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, ont conduit à la poursuite de leurs atrocités jusqu’en novembre 2019 et encore aujourd’hui. Mme Radjavi a demandé que le dossier des violations des droits humains en Iran, notamment les massacres de 1988 et 2019, soit transmis au Conseil de sécurité de l’ONU et que les dirigeants du régime soient poursuivis devant un tribunal international.
Les noms des 29 martyrs du soulèvement de novembre 2019
1. Kermanchah – Reza Omidi Yarijani
2. Noorabad – Ali Momeni
3. Chiraz (Sadra) – Ali Dabiri
4. Chiraz – Yadollah Haji Taripour
5. Chiraz – Mohammad Reza Zarei
6. Mahshahr – Ali Rahmani
7. Mahshahr – Taher Achrash
8. Andimeshk – Moin Moslempour
9. Mallard – Amir Hossein Zarezadeh
10. Shahriar – Alireza Nikjeh
11. Shahr-e-Quds – Reza Hassan Nia
12. Shahr-e-Quds – Hamzeh Ali Nemati
13.Shahr-e-Quds – Hossein Keshavarz Afshar
14.Téhéran – Omid Saedi Rad
15.Téhéran – Mohsen Iranshahi
16. Téhéran – Mehdi Ahmadi
17. Téhéran – Hadi Mohammadi
18. Nasim Shahr – Ali Aghaei
19. Eslamshahr – Mehdi Salmanzadeh
20. Karaj – Milad Por-rang
21. Karaj-Marlik – Reza Tari Verdi
22. Karaj – Ali Mohammad Aghapour
23.Karaj – Ebrahim Mehdipour
24. Fardis de Karaj – Asghar Lashgari
25. Najafabad – Abdul Reza Izadi
26. Ispahan – Mehdi Farahani
27. Ispahan – Saeed Faridani
28. Ispahan – Mohammad Hooreh’i
29. Meshkin Shahr – Ashkan Khumraei
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 7 novembre 2021
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