Le 4 novembre, la télévision officielle iranienne s’est vantée d’une « action opportune et autoritaire des forces navales des Gardiens de la révolution » qui a empêché « l’opération de la marine terroriste américaine visant à voler le pétrole iranien dans la mer d’Oman ».
Le Pentagone a qualifié cette allégation de « fausse déclaration ». Il a rapidement été révélé que Téhéran avait saisi en octobre un pétrolier battant pavillon vietnamien, identifié comme le SOUTHYS. Le site Tanker Trackers a révélé que le SOUTHYS transportait en fait « 700 000 barils de pétrole brut iranien vers la Chine, mais qu’il a été refusé ».
Selon le quotidien officiel Sharq du 6 novembre, « la Chine ne permet pas à certains de nos pétroliers de décharger sous prétexte de problèmes environnementaux ou de violation des sanctions américaines. Par conséquent, certains des pétroliers sont finalement contraints de retourner dans les eaux iraniennes ».
Les pourparlers
Aujourd’hui, les médias officiels et les responsables iraniens se moquent de ce que Téhéran a présenté comme une victoire à la veille de la crise des otages en Iran, le 4 novembre. Mais de nombreux observateurs et analystes politiques ont décrit cette action comme faisant partie du modus-operandi du régime consistant à utiliser le terrorisme comme levier avant le nouveau cycle de négociations nucléaires à Vienne.
« La nouvelle de la saisie du pétrolier vietnamien a été publiée précisément la veille du 4 novembre. Ce moment a suscité plusieurs débats sur les motifs et les effets ultérieurs de cette action sur les négociations nucléaires entre l’Iran et l’Occident », écrivait le 6 novembre le quotidien officiel Hamdeli.
Vendredi, Mohammad Ali Ale-Hashem, représentant du Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental, a qualifié l’ensemble de la saisie flagrante du pétrolier de tentative d' »affaiblir les positions des États-Unis dans les négociations nucléaires » et d' »accroître le fossé entre les États-Unis et la France ».
« L’opération des forces navales des pasdaran mercredi et la libération d’un pétrolier iranien était très importante », a affirmé Al Hashem. « L’incident à la veille des négociations de Vienne affaiblit le moral de l’équipe américaine qui doit revoir sa position à la baisse face à la puissance offensive de l’Iran. La récente action militaire de l’Iran éloignera la France des États-Unis lors du sommet de Vienne », a-t-il ajouté.
Téhéran poursuit ses actions belliqueuses dans les eaux internationales parce que ses autres actions provocatrices sont restées sans réponse. Le régime a pris le risque de provoquer un fiasco international avant les négociations nucléaires visant à relancer l’accord de 2015, connu officiellement sous le nom de plan d’action global conjoint (JCPOA).
Comme je l’avais indiqué précédemment, le régime avait deux objectifs. Premièrement, il voulait faire pression sur les puissances occidentales pour qu’elles offrent davantage de concessions à Téhéran. Deuxièmement, Téhéran a besoin de remonter le moral de ses forces qui font face à une société rétive, surtout à la veille de l’anniversaire des grandes manifestations iraniennes de novembre 2019.
Comme l’a reconnu le quotidien officiel Mostaghel le 30 octobre, le régime a besoin de ses forces répressives car « le système politique en Iran est confronté aux crises de la légitimité politique, de l’efficacité économique et de la corruption structurelle depuis de nombreuses années. »
Corruption
Un autre aspect révélé par les ridicules manœuvres militaires est la corruption institutionnalisée du régime. Les pasdaran tirent profit du contournement des sanctions. Selon le quotidien officiel Hamdeli, « Au lieu de transactions pétrolières formelles par pétroliers, les échanges ont lieu en haute mer. » Hamdeli ajoute que « Cet incident nous indique que l’économie informelle, non transparente et maritime domine sur l’économie formelle et transparente. »
Abbass Akhundi, ancien ministre iranien du Développement urbain, avait reconnu dans une interview que « Vingt-cinq pourcent des 80 milliards de dollars d’échanges commerciaux des sociétés écrans de Téhéran sont consacrés au contournement des sanctions. En d’autres termes, 20 milliards de dollars sont imposés aux dépenses du pays. »
Selon le quotidien Hamdeli, « Si 20 milliards de dollars représentent le coût du contournement des sanctions, ce serait certainement un montant très élevé à partager entre les [responsables] iraniens et leurs partenaires étrangers qui contournent les sanctions. »
Conclusion
Maintenant, alors que la poussière commence à retomber, les véritables motivations de Téhéran sont mises en lumière. Il s’agit notamment de l’utilisation du terrorisme et de l’extorsion comme « levier » lors des prochaines négociations nucléaires. Les actions pugnaces de Téhéran ne seront pas freinées par des négociations et des concessions. Les mollahs de Téhéran ne comprennent que le langage de la fermeté. Les puissances occidentales devraient punir le régime iranien pour ses récents actes de piraterie et la mise en danger de la sécurité des eaux internationales.
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