Les signataires occidentaux semblent tous avoir exclu ces concessions, mais après tout, les responsables américains et européens ont fixé des échéances informelles pour les négociations nucléaires dès la fin de l’année dernière, et pourtant ils se sont montrés continuellement réticents à abandonner le processus et à adopter une nouvelle stratégie pour contenir la progression de l’Iran vers une arme nucléaire.
Cette dévotion servile aux négociations nucléaires de Vienne est indéfendable, non seulement en raison du refus actuel du régime des mollahs d’adopter le projet de texte « final », mais aussi en raison des obstructions récurrentes et des positions de négociation irréalisables au cours des dix-huit mois écoulés.
En juin dernier, ces pourparlers ont été suspendus à la suite de la nomination du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, qui a évité de reporter les négociateurs à Vienne jusqu’en novembre, puis leur a demandé de transmettre des exigences encore plus excessives que celles qu’ils avaient formulées avant leur retour à Téhéran. Comme on pouvait s’y attendre, la reprise des pourparlers à ce moment-là n’a guère permis de progresser.
De mars à fin juin, lorsque deux jours de pourparlers ont soudainement eu lieu à Doha, Téhéran a maintenu qu’il ne renverrait les négociateurs à Vienne que pour conclure un accord fondé sur les demandes iraniennes, dont certaines avaient été rejetées en public par les autres parties.
Parmi ces demandes figurait le retrait du Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) de la liste des organisations terroristes étrangères établie par le Département d’État américain. Les signes d’ouverture à cette concession ont suscité de sérieuses réactions de la part des membres des deux partis politiques aux États-Unis, et la Maison
Blanche a fini par l’exclure. Entre-temps, d’autres observateurs et participants au processus de négociation ont souligné que les questions relatives au Corps des gardiens de la révolution islamique n’avaient rien à voir avec l’accord nucléaire de 2015 et n’avaient donc pas leur place dans un accord visant à le rétablir.
De nombreux rapports récents suggèrent que l’obstacle central au rétablissement du JCPOA est désormais la demande du régime que l’Agence internationale de l’énergie atomique mette fin à une enquête sur les éventuelles dimensions militaires des travaux nucléaires antérieurs de l’Iran.
Cette demande doit être exclue de manière aussi concluante que celle des pasdaran et pour certaines des mêmes raisons. L’implication étroite des pasdaran dans le programme nucléaire se traduit par leur forte présence dans l’équipe iranienne chargée de répondre aux demandes de l’AIEA. Les vicieux paramilitaires iraniens ont tout intérêt à maintenir la communauté internationale dans l’ignorance, et la fermeture de l’enquête de l’AIEA leur permettrait de le faire.
Téhéran continue de protester qu’il a fourni à l’agence nucléaire de l’ONU toutes les réponses aux questions qu’elle a posées, mais de multiples rapports de l’AIEA ont expliqué que ces réponses sont toutes soit incomplètes soit ininvraisemblables. Le régime n’a toujours pas expliqué la présence de matériel nucléaire sur quatre sites non déclarés, dont la communauté internationale n’a eu connaissance qu’après la signature du JCPOA. Avec chaque acte d’obstruction successif, il devient plus évident que les responsables iraniens craignent les conséquences d’une clarification de cette question et ne le feront jamais volontairement.
Selon toute vraisemblance, une conclusion appropriée de l’enquête de l’AIEA ne ferait que prouver ce que le CNRI soutient depuis longtemps : le programme d’armement nucléaire de l’Iran n’a pas été suspendu en 2003 comme le rapportent souvent les médias internationaux, mais reste actif à ce jour, avec une direction considérable des pasdaran. Et si tel est le cas, cela prouvera également que les détracteurs du JCPOA avaient raison de penser que ses termes étaient insuffisants pour stopper la progression du régime vers la « percée ».
Que Téhéran s’avoue ou non, il devrait être clair qu’une nouvelle approche de ce problème est nécessaire. Étant donné que le régime refuse de négocier de bonne foi et qu’il tente manifestement de faire durer indéfiniment le processus actuel, cette nouvelle approche doit être adoptée immédiatement par tous les signataires occidentaux du JCPOA et par le monde occidental en général.
La première étape vers ce résultat est la réimposition de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et de toutes les sanctions de l’Union européenne visant le programme nucléaire iranien. Comme nous le savons, tout cela peut être accompli automatiquement en reconnaissant officiellement que l’Iran ne respecte pas le JCPOA et en invoquant les dispositions de « retour en arrière » de l’accord. Une fois que le régime iranien sera à nouveau soumis à une pression totale, les États-Unis et l’Union européenne pourront exiger que le régime se conforme à l’enquête de l’AIEA afin d’achever enfin cette première étape vitale, autrefois négligée, vers un véritable contrôle du programme d’armes nucléaires du régime.
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