Il explique que le régime est déchiré en plusieurs parties. Tous ses responsables, des membres les plus hauts placés aux gardiens de prison, attendent une nouvelle révolution dans le pays.
Texte intégral de la lettre de Hashem Khastar
« Brave peuple iranien,
Dans la nuit du dimanche 31 juillet 2022, on m’a informé que je devais avoir une audience au tribunal le lendemain. Lorsque ce jour est arrivé, ils m’ont donné l’uniforme de la prison. J’ai refusé de le porter. Mais les gardes ont utilisé la force contre moi. On m’a menotté les mains et les jambes et on m’a fait monter dans une voiture. Une fois dans la voiture, l’un des agents, qui était auparavant l’un des étudiants de mon collègue, m’a reconnu. Il a dit qu’il avait la permission d’enlever mes menottes aux chevilles, ce qu’il a fait.
Ils m’ont conduit à la branche 902 du tribunal révolutionnaire en compagnie de 5 officiers. Voici un résumé de la séance d’interrogatoire de trois heures et demie afin que la nation héroïque d’Iran puisse juger.
Vous devez savoir que je ne reconnais pas le tribunal, si je devais parler, c’était uniquement pour le jugement de la nation héroïque d’Iran.
Ils m’ont dit de les aider à construire le pays. J’ai dit : « La maison est détruite à la base, et « vous » pensez à réparer le balcon. »
Je m’attends à une nouvelle condamnation à dix ans d’emprisonnement.
Ils m’ont demandé quel type de système de gouvernement j’acceptais. J’ai dit seulement une république. La religion est une question privée et appartient aux mosquées et à la Hussainiya.
Ils ont affirmé que j’avais eu de nombreux entretiens en tête-à-tête. J’ai nié. Puis, j’ai déclaré que je n’avais eu que deux rencontres précédentes, la première en janvier 2020, et la seconde en juin 2022.
(Ils ont ridiculement) dit que si je n’allais pas au tribunal ; ils viendraient à la prison.
Ils m’ont demandé, avec insistance, qui ils devaient faire entrer au gouvernement pour redresser le pays. J’ai répondu qu’ils devaient faire entrer le « mouvement pour la liberté » ou le « Front national » et organiser des « élections libres », et que le peuple choisirait le meilleur candidat.
Le MOIS avait préparé un épais document contenant mes lettres, mes messages vocaux et vidéo qui étaient devenus publics, et m’a demandé comment j’avais réussi à les envoyer hors de la prison. Ils m’ont demandé comment j’avais fait pour qu’ils ne convoquent pas ma femme. Je leur ai dit que la prison était pleine de personnes éprises de liberté, dont ils n’avaient pas conscience.
Chaque lettre est un document historique et un honneur pour l’humanité.
Si quelqu’un rejette ne serait-ce qu’une seule phrase de mes lettres, alors je me tairai.
En prison, Jawaharlal Nehru a écrit un livre en trois volumes contenant près de deux mille pages sous forme de lettres à sa fille Indira. Il a même écrit les crimes des Britanniques en Inde… mais les autorités ne supportent pas de reconnaître même certaines de mes lettres de l’intérieur de la prison.
J’étais à l’intérieur du tribunal avec l’inspecteur du régime, Ali Nejad, et un soldat, qui était tellement épris de ma façon de faire qu’à mon retour, je lui ai demandé de me passer les menottes pour qu’il n’ait pas de problèmes. Il a refusé de me menotter. Puis, on m’a ensuite renvoyé en prison sans menottes.
On m’a accusé notamment d’avoir insulté l’imam (Ruhollah Khomeini, le fondateur du régime) et le guide suprême. Ils auraient prétendu que je les avais traités de traîtres.
Ceux qui dépensent les richesses et les capitaux de l’Iran au Yémen, en Palestine, au Liban, en Irak, etc., ne sont-ils pas des traîtres, alors que le peuple iranien vit dans la pauvreté et la misère ? J’ai prouvé qu’ils sont des traîtres. Mais l’interrogateur a dit qu’à leur avis, ma remarque était une insulte.
En conclusion, je voudrais dire qu’aujourd’hui, tous les responsables du régime attendent la « révolution du peuple ». Leur seule préoccupation est de savoir si le fait d’avoir travaillé pour le gouvernement mettra en danger leurs forces de sécurité.
Seyed Hashem Khastar, représentant des enseignants libres d’Iran. Prison de Vakil Abad à Mashhad. Août 2022
Qui est le prisonnier politique Hashem Khastar ?
Les forces iraniennes ont arrêté l’enseignant, Hashem Khastar, lors d’un rassemblement devant le tribunal de la rue Sajedi le 11 août 2019. Il avait participé à une manifestation concernant l’emprisonnement du Dr Kamal Jafari. La justice iranienne avait condamné ce dernier à 13 ans de prison pour avoir critiqué et protesté contre les conditions existantes.
Immédiatement après être arrivé au rassemblement, les agents du MOIS du régime l’ont arrêté avec 14 autres personnes. Hashem se trouve actuellement dans la prison de Vakil Abad à Mashhad. Il y purge sa peine de 16 ans.
Source : INU/ CSDHI
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