L’Iran est au cœur de ce que les défenseurs des droits humains ont appelé une « vague horrifiante » et une « frénésie » d’exécutions
De multiples organisations non gouvernementales sont parvenues à des conclusions similaires sur le rythme actuel de ces exécutions. Si les estimations spécifiques diffèrent légèrement, il est largement admis que les six premiers mois de 2022 ont vu deux fois plus d’exécutions de citoyens iraniens que la même période l’année précédente.
Plus de 30 000 prisonniers politiques ont été massacrés par Raïssi au cours de l’été 1988. Depuis, il est resté l’un des principaux partisans de l’application généralisée de la peine capitale et des châtiments corporels.
Selon la plupart des estimations, le système judiciaire du régime iranien a exécuté bien plus de 300 personnes depuis le début de l’année. Toutefois, il est difficile d’établir un chiffre précis car ni le système judiciaire ni les médias officiels du régime iranien ne font fréquemment de déclarations officielles sur les condamnations à mort qu’ils ont exécutées.
Cela amène de nombreux observateurs à s’inquiéter du fait que les chiffres obtenus sont probablement sous-estimés. Même si ce n’était pas le cas, le nombre total d’exécutions qui ont lieu dans les prisons iraniennes n’est pas égal au nombre de condamnations à mort qui ont été officiellement exécutées.
Les dirigeants du régime, responsables
Les défenseurs des droits humains tiennent souvent les dirigeants du régime pour responsables des décès dus à des abus systématiques, au refus d’accès aux soins médicaux ou à toute autre combinaison de facteurs évitables. Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, ces problèmes se sont inévitablement aggravés. Le coronavirus constitue toujours une menace sérieuse pour les prisonniers à travers le pays. De nombreux détenus risquent de graves conséquences sur leur santé, voire de mourir s’ils sont infectés par le virus.
Mohammad Ali Mansouri, un prisonnier politique a eu une crise cardiaque dans la prison de Rajaï Chahr il y a près d’un an. Cependant, il n’a jamais bénéficié d’une permission pour recevoir des soins spécialisés. Iran Human Rights Monitor (IHRM) a également signalé que Kasra Bani Amerian, un détenu politique de la prison d’Evine, présentait les symptômes progressifs de la polyneuropathie, qui peut entraîner une faiblesse, une perte d’équilibre, une perte de mobilité et des douleurs atroces.
Bani Amerian n’a été admis à l’hôpital que deux fois depuis novembre 2020 pour de brefs séjours de physiothérapie, la visite la plus récente ayant eu lieu il y a plus de deux mois, selon IHRM. Selon de précédentes informations, l’agence de presse Human Rights Activists News Agency (HRANA) a déclaré que Bani Amerian n’avait pas eu accès aux médicaments sur ordonnance dont il a besoin pour son système immunitaire. Elle a ajouté que les responsables de la prison étaient allés jusqu’à saisir des fournitures médicales que sa famille lui avait envoyées directement.
En raison de la recrudescence générale de la répression et des violations des droits humains sous l’ère Raïssi, de nombreux détracteurs du régime iranien prévoient que des histoires similaires continueront d’être rapportées plus fréquemment dans les semaines et les mois à venir. Le taux de décès liés aux infections à la Covid-19 et aux cas de négligence médicale risque fort de suivre un schéma similaire s’il continue à augmenter, s’ajoutant aux catégories d’exécutions non officielles et de décès en détention qui figurent déjà parmi les plus élevées au monde.
Source : Stop au Fondamentalisme/ CSDHI
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