Les autorités carcérales veulent obliger les filles de la prisonnière à porter le tchador
Les faits se sont produits à la prison de Semnan dans la matinée du 24 août.
S’adressant à Iran Human Rights, une source informée a déclaré : « Aujourd’hui, c’était le jour des visites à la prison de Semnan. La famille de Maryam était allée la voir. Après avoir passé la sécurité, deux des filles de Maryam se dirigeaient vers la salle de visite lorsque Majid Kordi, le directeur adjoint, les a interpellées de la manière la plus insultante qui soit et leur a dit qu’elles ne pourraient pas voir leur mère si elles ne portaient pas le tchador de la prison. La famille a protesté parce que les filles de Maryam avaient pu la voir sans porter les tchadors sur ordre du directeur depuis leur arrivée à la prison. »
« Mme Hosseinipour, qui est responsable de la salle de visite, a essayé de forcer Maryam à retourner dans sa cellule mais Maryam a résisté. Mme Hosseinipour a commencé à la frapper brutalement, a attrapé son cou et a commencé à l’étrangler jusqu’à ce qu’elle suffoque », a ajouté la source.
La source informée a ajouté : « Les agents ont appelé la police qui menace Maryam et son mari en les accusant de « perturber l’ordre de la prison ». Mais finalement, ils ont autorisé la visite en raison de la résistance de Maryam et de l’intervention du directeur de la prison. »
En juillet, deux jours seulement après qu’un tribunal suédois a condamné à la prison à vie Hamid Noury, responsable judiciaire, ancien membre des pasdarans et assistant du procureur adjoint à la prison de Gohardasht lors du massacre des prisonniers politiques en 1988, la prisonnière politique a été informée qu’elle était de nouveau inculpée, cette fois-ci pour « propagande contre le système. »
Selon une source informée, Maryam a également subi une pression croissante en prison. Bien qu’elle souffre d’une maladie hépatique, elle n’a pas le droit de recevoir des soins médicaux et des traitements. D’autre part, les autres prisonnières ont l’interdiction de parler à Maryam dans le but de l’isoler et de faire pression sur elle.
Qui est Maryam Akbari-Monfared ?
Les autorités iraniennes ont arrêté Maryam Akbari-Monfared à son domicile, le 31 décembre 2009, à la suite des manifestations nationales de 2009. La branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée à 15 ans de prison pour moharebeh (inimitié contre dieu) et activités contre la sécurité nationale, en raison d’un appel téléphonique de son frère dissident en mai 2010.
Le 15 octobre 2016, la prisonnière politique a déposé une plainte officielle alors qu’elle se trouvait incarcérée pour demander une enquête sur l’exécution de ses frères et sœurs au cours de l’été 1988. Dans une lettre ouverte, elle a évoqué les meurtres de ses quatre frères et sœurs et la pression subie par sa famille au cours des années suivantes. Le pouvoir judiciaire a rejeté sa plainte. Puis, on l’a avertie que de telles lettres aggraveraient sa situation et empêcheraient sa libération.
Lors du procès, le juge lui a dit qu' »elle payait pour les activités de son frère et de sa sœur ». Sans se décourager, elle a envoyé une autre plainte deux semaines plus tard. Elle a écrit : « Moi, Maryam Akbari-Monfared, je demande que des enquêtes soient menées sur l’exécution illégale de ma sœur et de mon frère et que les détails soient divulgués, notamment l’identité des responsables de leur mort, leurs chefs d’accusation et d’autres documents dans leurs dossiers, ainsi qu’une enquête sur les lois pertinentes applicables, en particulier l’article 34 de la Constitution qui reconnaît la recherche de la justice comme un droit inaliénable de chaque individu. »
La prisonnière politique, Maryam Akbari Monfared, réclame justice pour ses frères et sœurs. Abdolreza avait 25 ans, arrêté à 17 ans et exécuté lors du massacre de 1988. Alireza, 20 ans, a été exécuté par un peloton d’exécution à 20 ans. Sa sœur Roghieh, 30 ans, avait une fille de 3 ans au moment de son arrestation et a également été exécutée lors du massacre de 1988. Et enfin, son frère Gholamreza, 29 ans, tué sous la torture en 1985. Après l’exécution de ses enfants lors du massacre de 1988, la mère de Maryam, Gorji Bashiripour, est morte d’une attaque. Elle est décédée en ignorant où ses enfants étaient enterrés.
Le groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires a reconnu qu’Abdolreza et Roghieh avaient disparu de force. Il a demandé à la République islamique de révéler ce qu’il leur était arrivé et où ils étaient enterrés.
Source : IHR/ CSDHI
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