Dans le même temps, des milliers de détenus, dont des militants politiques, des femmes et des jeunes délinquants, sont toujours dans le couloir de la mort.
Selon l’opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (MEK), les autorités iraniennes ont exécuté au moins 226 prisonniers entre le 21 mars et le 21 juillet. Le régime iranien a lancé une autre vague d’émission et d’application de la peine de mort en août sur ordre du président Ebrahim Raïssi, celui-là même qui a conduit des milliers de prisonniers politiques à la potence dans les prisons de Téhéran en 1988.
En août 2021, le guide suprême Ali Khamenei a organisé l’élection présidentielle pour désigner son protégé Raïssi comme prochain président du régime. Dans son discours de Norouz, Khamenei a décrit la présidence de Raïssi comme « l’événement le plus doux » de l’année dernière.
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a déclaré qu’avec Raïssi au pouvoir, le régime des mollahs s’est tourné vers ses tactiques habituelles d' »exécutions et de répression sauvage des femmes » pour « contrer les crises internes et externes ».
Les dissidents estiment que le Guide suprême a désigné le « boucher de Téhéran », dans le but d’apaiser les griefs socio-économiques de la société. Raïssi a fait une cinquantaine de promesses pendant sa campagne présidentielle.
Il a notamment affirmé : « Nous créerons un million de carrières en un an. Nous construirons un million d’unités résidentielles par an, nous éliminerons le coronavirus et nous garantirons l’accès des gens à l’internet. »
Aujourd’hui, même les médias officiels iraniens ont affirmé que le gouvernement Raïssi n’a pas réussi à tenir toutes ces promesses. Néanmoins, le nombre d’arrestations et d’exécutions a connu une augmentation sans précédent sous Raïssi.
Dans les manifestations sociales à travers le pays, on peut entendre de nombreux manifestants scander : » Raïssi, menteur ; qu’est-il advenu de tes promesses ? »
La marionnette de Khamenei n’a pas non plus réussi à étouffer les protestations de la population. Des citoyens de tous horizons scandent dans leurs rassemblements : « Mort à Raïssi » et « Le gouvernement de l’élève de sixième année – faisant référence au manque d’éducation académique de Raïssi – s’effondrera bientôt ».
L’ancien vice-chef d’état-major américain, le général Jack Keane, a déclaré : « La nomination d’Ebrahim Raïssi, un partisan de la ligne dure, un meurtrier de masse responsable de l’assassinat de 30 000 prisonniers politiques en Iran en 1988, était destinée à semer la peur dans la population iranienne. Ce dernier a échoué. »
Le régime accélère les exécutions alors que la crise s’intensifie
Le régime a accéléré et augmenté le nombre d’exécutions, à la suite des crises sociales, économiques et même environnementales, notamment la grave pénurie d’eau dans plusieurs villes.
Alors que des millions de citoyens souffrent du manque d’eau courante à Shahrekord et dans de nombreuses régions, Raïssi a envoyé le ministre du renseignement et de la sécurité (MOIS) Esmaeil Khatib, plutôt que le ministre de l’énergie, pour gérer la situation sur le terrain.
M. Khatib a parlé de « conspirations ennemies contre le système de la « République islamique » » au lieu de s’attaquer à la crise de l’eau. Il a également fait appel aux « services du renseignement, de la sécurité, militaires et judiciaires » pour contrer les « ennemis ».
Cependant, la réponse du régime aux demandes du peuple n’est qu’exécution et répression, en particulier contre la principale force de changement : les femmes et les jeunes.
En plus des condamnations à mort, le régime a récemment formé Gasht-e Ershad [police de la moralité], exerçant une pression supplémentaire sur les femmes et les jeunes filles en vertu des règles concernant le « mauvais hijab ». D’autre part, les forces de sécurité ont humilié plusieurs jeunes en les faisant patrouiller dans les rues.
Malgré ces circonstances, le président du régime, Raïssi, prévoit d’assister à l’Assemblée générale des Nations unies à New York en septembre. Les Iraniens des États-Unis et de l’Union européenne ont condamné la présence de Raïssi aux Nations unies, la décrivant comme une insulte aux victimes des atrocités et du terrorisme du régime.
Les Iraniens du monde entier ont lancé une campagne massive, appelant les responsables américains, le président Joe Biden et le secrétaire d’État Antony Blinken, à refuser d’accorder un visa au président du régime et à sa délégation. En outre, de nombreux hommes politiques et personnalités de premier plan ont rejoint la cause des Iraniens pour empêcher Raïssi de se rendre à l’ONU.
Les Iraniens épris de liberté, les partisans de l’opposition et les familles des 30 000 prisonniers politiques exécutés lors du massacre de 1988 exigent que les États-Unis et l’ONU demandent des comptes à Raïssi au lieu de l’accueillir à bras ouverts et de le laisser réitérer ses convictions haineuses à l’Assemblée générale des Nations unies.
*AGNU : Assemblée Générale des Nations Unies
Source : INU/ CSDHI
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