Les attaques chimiques contre des écolières ont suscité de vives inquiétudes dans tout le pays et au-delà. En réponse aux protestations des familles des écolières touchées, de l’opinion publique et d’organisations internationales telles qu’Amnesty International, le régime a mis en place une « commission d’enquête » chargée d’enquêter sur ces incidents odieux.
Il était évident dès le départ que cette commission, fonctionnant sous l’autorité du régime, produirait des résultats prédéterminés. Alors que les preuves montraient clairement que les services de renseignement et de sécurité du régime étaient derrière les attentats, il est devenu de plus en plus évident que la commission d’enquête servirait de bouclier pour détourner les responsabilités.
Hamidreza Kazemi, membre du parlement du régime et chef de la commission d’enquête, a déclaré dans une interview à l’agence de presse ISNA que de nombreuses réunions avaient eu lieu avec les agences concernées pour enquêter sur les incidents d’empoisonnements chimiques contre les écolières.
Les conclusions finales de ces agences ont été transmises au parlement et au président du régime. Selon Kazemi, les preuves indiquent des actes délibérés de malveillance, des individus ayant utilisé des boules puantes disponibles dans le commerce. D’autres visaient à perturber le fonctionnement des écoles.
Ces déclarations impliquent que les enquêtes menées par la commission d’enquête ont permis de faire la lumière sur les intentions à l’origine des attaques chimiques. Certains individus se sont intentionnellement livrés à des activités malveillantes en utilisant des boules puantes facilement disponibles, tandis que d’autres ont cherché à créer des perturbations en ciblant des établissements d’enseignement. Les conclusions de la commission indiquent que les incidents présentent de multiples facettes, impliquant potentiellement des motivations et des actions différentes.
Bien qu’il ait d’abord évoqué une « théorie du complot », Kazemi a ensuite révélé qu’une enquête approfondie avait permis d’identifier les personnes responsables de l’empoisonnement systématique des étudiantes. Les services du renseignement et de la sécurité auraient appréhendé ces coupables. Toutefois, le régime n’a divulgué aucune information sur ces personnes dans les médias, bien qu’il ait déjà annoncé l’arrestation des auteurs présumés.
L’empoisonnement chimique des écolières, souvent appelé attaque chimique, a commencé en novembre 2022 à l’université de technologie d’Ispahan et a atteint son apogée au printemps 2023. Au moins 13 000 étudiantes auraient été victimes de ces empoisonnements, nécessitant des soins médicaux dans différents centres.
Lors d’une récente conférence de presse, le ministre de l’intérieur du régime, Ahmad Vahidi, a fait une déclaration surprenante. Contredisant les affirmations de la commission d’enquête, il a déclaré qu’aucune arrestation n’avait été effectuée concernant les empoisonnements et a réfuté l’affirmation selon laquelle aucun étudiant n’avait été paralysé à la suite de ces empoisonnements.
M. Vahidi a souligné l’absence de plaintes spécifiques concernant les substances toxiques, attribuant une grande partie du problème à la création d’une atmosphère psychologique parmi les étudiants et leurs familles. Ses déclarations visaient à minimiser la gravité des empoisonnements et à jeter le doute sur les allégations, suggérant que l’impact psychologique a contribué à la perception globale des incidents.
Selon les critiques du régime, les empoisonnements présumés qui se sont produits récemment pourraient être considérés comme un acte de « vengeance » en réponse aux troubles généralisés déclenchés par la mort tragique de Mahsa Amini, 22 ans. Amini avait été arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire iranien.
Au cours des manifestations qui ont suivi et qui ont ébranlé le régime, les étudiantes ont joué un rôle de premier plan, s’opposant courageusement à la répression du régime et aux violations constantes des droits de l’homme, en quête de justice et d’un pays libre et démocratique.
Il convient de noter que ce n’était pas la première fois que le régime agissait brutalement contre les femmes du pays. L’exemple le plus récent est une vague d’attaques à l’acide dans la ville d’Ispahan en 2014.
Source : INU (Iran News Update)/ CSDHI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire