La ‘génération égalité’ a joué un rôle important dans la résistance la liberté depuis l’époque du chah jusqu’à aujourd’hui. Des femmes qui ont sacrifié leur vie et leur liberté dans les années 1970 et qui ont ouvert la voie à une participation à grande échelle des femmes au mouvement. Puis, dans les années 1980, une autre génération de femmes est arrivée, dont les sacrifices et la lutte insoumise ont ébranlé les fondations du régime misogyne des mollahs.
Et puis, le monde a vu les générations suivantes de courageuses femmes et filles iraniennes qui ont poursuivi cette voie tortueuse et sanglante lors des soulèvements de 1999, 2009, 2017, 2018, 2019, 2020, 2022 et 2023. L’égalité des générations continuera à s’inscrire dans cette voie jusqu’au renversement du régime misogyne des mollahs et l’aube d’une véritable liberté en Iran.
C’est pourquoi nous célébrons cet anniversaire et saluons la mémoire de dizaines de milliers de femmes qui ont donné leur vie pour la liberté et persisté à vouloir instaurer la démocratie. Elles ont choisi de résister dans l’honneur à n’importe quel prix, à ne pas plier devant la tyrannie et à devenir des étoiles brillantes qui illuminent la nuit obscurantiste que traverse cette nation.
Participation massive des femmes à la résistance pour la liberté
Moins d’un mois après le renversement de la dictature du chah par le peuple iranien, les femmes ont été les premières à entendre le bruit des bottes d’une autre tyrannie.
La première fatwa de Khomeiny, proclamée le 7 mars 1979, a visé les libertés des femmes. Ce décret religieux a imposé aux femmes de se couvrir la tête et de porter le voile dans les administrations. Elles sont descendues en masse dans la rue dès le lendemain qui coïncidait avec la Journée internationale des Femmes, le 8 mars 1979, pour manifester contre cette fatwa misogyne.
Hassan Rohani, le président des mollahs, s’est vanté d’avoir été celui qui a interdit l’entrée de femmes non voilées dans les bureaux et l’administration du ministère de la Défense. Pendant deux ans et demi ans précédant le 20 juin 1981, une multitude de femmes et de filles ont rejoint les groupes d’opposition, en particulier l’OMPI, pour participer activement à la résistance pour la liberté et aux efforts visant à stopper le nouveau régime.
Des dizaines de lycéennes soutenant l’OMPI ont été tuées et blessées lors d’attaques des agents et des matraqueurs du régime pendant cette période. Nasrine Rostami, 16 ans, à Chiraz, Mehri Saremi à Khorram Abad, Sima Sabbagh à Racht, Sanam Ghoreishi à Bandar-Abbas, Fatemeh Rahimi et Somayeh Noghreh-Khaja à Ghaemchahr, et Fatemeh Karimi à Karadj figurent au nombre de celles qui ont refusé de plier devant les menaces des matraqueurs au prix de leur vie.
Le 27 avril 1981, l’association des mères musulmanes qui soutenait l’OMPI, l’opposition démocratique, a organisé une manifestation contre le tabassage et le meurtre de leurs enfants. 200 000 femmes ont défilé dans les rues. Leur forte présence a surpris les mollahs et a eu un impact énorme sur les événements de cette période critique de l’histoire de l’Iran.
La résistance pour la liberté du peuple iranien a atteint son point culminant le 20 juin 1981, lorsqu’un demi-million de Téhéranais ont entamé une manifestation historique contre la dictature. Ce jour-là, les gardiens de la révolution de Khomeiny ont ouvert le feu sur le cortège pacifique. Les femmes d’avant-garde de l’Iran ont elles aussi dû faire un choix. Choisir entre l’humiliation de plier sous la répression des mollahs ou l’honneur de résister pour la liberté. Elles ont choisi l’honneur et répondu à cet appel de l’histoire.
20 juin : répression sanglante, magnifique résistance des femmes dans les prisons
Après avoir réprimé la manifestation pacifique du 20 juin, les mollahs ont déclenché le massacre de leurs opposants. Paradoxalement, le premier groupe de victimes était composé d’adolescentes de 16-17 ans qui avaient refusé de donner leur nom aux bourreaux. Quel était leur message ? Pourquoi le premier communiqué du parquet après le 20 juin affiche-t-il les photos de 12 jeunes filles de moins de 18 ans qui n’avaient même pas été identifiées avant d’être exécutées?
Jamais auparavant un dictateur n’avait annoncé le lancement d’une vague de répression en publiant les photos de jeunes filles exécutées non identifiées. La machine à tuer des mollahs a lancé ses carnages sans fin, hommes et femmes. Adolescents, femmes enceintes, personnes âgées, étudiants, travailleurs, agriculteurs, médecins, infirmières, ingénieurs, artistes et sportifs ont été tués en masse. Parfois, tous ou cinq-six enfants de la même famille ont été exécutés dans les tueries des années 1980.
Les droits des femmes sont devenus la moitié de ceux des hommes, sauf en prison où elles ont eu une double ration de tortures uniquement parce qu’elles étaient des femmes. Les mollahs misogynes ne pouvaient tolérer celles qui s’opposaient à eux.
Parmi les victimes on trouve Nafisseh Ashraf Jahani, 10 ans, envoyée au peloton d’exécution après un procès sommaire. Maryam Assadi, 11 ans, Afsaneh Farabi, 12 ans, Fatemeh Mesbah 13 ans, Shahla Ghorbani, Fatemeh Sajedi, Fatemeh Jabberzadeh Ansari et Nassrine Nouri Mani, 15 ans, figurent également parmi les exécutées des années 1980.
Tahereh Aghakhan-Moghaddam a été exécutée au huitième mois de sa grossesse. On trouve au moins 50 femmes enceintes parmi les victimes des exécutions en Iran. Des dizaines de femmes âgées, comme Sakineh Mohammadi-Ardehali (Mère Zakeri), âgée de 70 ans, se sont dressées courageusement contre les mollahs et ont résisté à toutes leurs tortures pour les briser.
La résistance inspirée des femmes et leur double quota sous la torture
Des centaines d’anciens prisonniers ont attesté que la résistance des femmes dans les prisons et sous la torture avait beaucoup influencé les hommes emprisonnés et les avait encouragés à tenir bon. Par leur résistance, les femmes ont infligé des coups efficaces à la vision antédiluvienne de la société promue par le régime clérical.
Alors les mollahs ont mis les femmes sous des pressions énormes pour les briser. L’isolement à long terme, l’unité Un, la Cage, et la plus brutale de ces chambres de torture, l’unité résidentielle où elles étaient agressées sexuellement, ont été conçues pour atteindre cet objectif.
Cependant, les Iraniennes étaient profondément conscientes de leur rôle primordial et de leur mission historique et ont pu endurer des tortures inhumaines, l’emprisonnement et affronter les exécutions.
Il ne s’agit pas seulement de quelques exemples isolés, mais de toute une génération de femmes, quelle que soit leur âge, leur éducation, leur profession, leur origine ethnique et leur classe économique, elles ont choisi l’honneur de résister pour la liberté afin de vaincre l’ennemi de leur nation.
Divers groupes de femmes en résistance pour la liberté
En dépit de conditions répressives en Iran, d’exécutions secrètes et de tous les dangers menaçant celles et ceux possédant de telles informations, la Résistance iranienne a pu compiler les noms et les informations d’environ 20 000 victimes d’exécutions.
5 000 de ces noms appartiennent à des femmes de l’OMPI.
Les catégories les plus générales basées sur l’âge, la profession et l’éducation attestent la réalité de la ‘génération égalité’ née en Iran pour déterminer le destin de cette nation par leur résistance pour la liberté.
En voici les catégories :
681 femmes tuées sous la torture
50 femmes enceintes exécutées
789 adolescentes de 11 à 18 ans exécutées
230 femmes avaient fait des études supérieures
734 femmes avaient un baccalauréat
4010 femmes étaient diplômées du secondaire
381 femmes étaient des fonctionnaires
73 femmes étaient des artistes.
Le nombre de victimes des exécutions politiques du régime clérical est estimé à 120.000, dont un tiers sont des femmes. Ces chiffres sont loin d’être complets.
À l’occasion de l’anniversaire du 20 juin, inscrit dans l’histoire de l’Iran, nous honorons la mémoire des héroïnes qui ont accompli leur devoir avec courage envers leur peuple et leur pays. Les générations futures auront beaucoup à dire sur leur rôle et leurs valeurs.
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