Les stratégies de désobéissance civile sont-elles efficaces pour renverser le fascisme religieux ?

– Les stratégies de désobéissance civile : Le peuple iranien est actuellement engagé dans une lutte contre l’une des dictatures religieuses les plus terrifiantes, les plus sauvages et les plus corrompues de l’histoire mondiale. Cette lutte a commencé avec le renversement du régime monarchique du Shah et a connu de nombreux hauts et bas.

Nous sommes maintenant arrivés à un point où, selon toutes les preuves indéniables, le régime tyrannique des mollahs a testé sa capacité à commettre toute forme de crime, y compris des guerres antinationales, des massacres, des assassinats massifs d’opposants politiques, l’assassinat d’écrivains et d’intellectuels et la persécution d’activistes politiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Des actes d’enlèvement et de prise d’otages, d’emprisonnement, de torture, d’exécution de manifestants, d’empoisonnement chimique de jeunes filles, de vol, de détournement de biens et de propriétés, ainsi qu’une longue liste de formes diverses de dépravation ont été perpétrés.

Désobéissance civile contre le despotisme ?

Dans de telles circonstances, le peuple est confronté à une question cruciale : Pouvons-nous lutter efficacement contre un régime religieux aussi brutal et sanguinaire par des moyens non violents, sous la bannière de la désobéissance civile ? Le fait que le peuple ait réussi à s’opposer à la politique du hijab obligatoire, à la suite d’actions civiles qui ont conduit au sacrifice de plus de 700 martyrs dans les rues d’Iran et à plus de 143 exécutions en un mois, peut-il être considéré comme une réussite souhaitée sur la voie du renversement du régime ?

Ou peut-être est-il plus important de se demander si les partisans de la désobéissance civile ont pour objectif de renverser le régime ?

Pour répondre à ces questions, nous pensons qu’il est préférable d’examiner d’abord un résumé des méthodes de résistance civile en analysant les tactiques présentées dans la base de données des tactiques non violentes et d’évaluer leur fonction réelle dans les circonstances actuelles.

Gene Sharp a été le premier à identifier et à catégoriser systématiquement les méthodes de résistance civile par une étude approfondie des conflits et des mouvements historiques. Sharp a divisé le comportement humain en trois catégories distinctes de résistance :

La protestation et la persuasion

Les tactiques de protestation et de persuasion sont des actions collectives principalement conçues pour « s’exprimer » et exprimer les griefs et les demandes des manifestants. Cette catégorie comprend généralement les rassemblements, les mouvements de masse, les représentations théâtrales, les discours publics, les spectacles de marionnettes, les pétitions, les films et les marches virtuelles. La protestation et la persuasion ont deux objectifs principaux : communiquer ce qu’un mouvement défend et ce contre quoi il se bat.

Non-coopération

Les tactiques de non-coopération consistent à « ne pas faire » certaines actions, souvent en refusant de coopérer avec des adversaires. Sharp a classé 100 types différents de non-coopération en trois sous-catégories : sociale, économique et politique. La non-coopération sociale comprend les boycotts, la suspension des activités sociales et sportives, le fait de rester à la maison et de disparaître en masse. La non-coopération économique comprend 25 formes de boycotts et 22 formes de grèves. La non-coopération politique comprend le refus des citoyens et des fonctionnaires de coopérer avec le gouvernement, les actions de non-coopération du gouvernement et les tactiques considérées comme illégales, telles que l’obéissance sélective à la loi, les institutions parallèles, la clandestinité et la désobéissance civile.

Intervention

Les tactiques d’intervention se réfèrent à des actions perturbatrices liées à l’accomplissement d’un acte. Elles comprennent les saisies non violentes de terres, les procès inversés, les tactiques axées sur les institutions alternatives et les méthodes sociales telles que les marchés alternatifs, les systèmes de transport, les systèmes de communication, les institutions sociales et les systèmes parallèles.

Les catégories susmentionnées peuvent être observées individuellement ou collectivement dans un ensemble d’actions. Par conséquent, au lieu d’analyser les généralités des méthodes mentionnées, nous nous concentrerons sur la catégorisation des tactiques orientées vers l’action qui sont actuellement observées dans la nouvelle révolution iranienne. Dans la première section, nous nous concentrerons sur les tactiques d’expression utilisant des outils humains.

Le rôle des stratégies de désobéissance civile dans la nouvelle révolution du peuple iranien

La désobéissance civile est-elle une solution imaginée pour sauver le peuple iranien ?

Notre objectif est de présenter toutes ces tactiques de manière exhaustive au lecteur attentif et concerné, et d’évaluer équitablement leur efficacité face à un régime sanguinaire dont l’histoire est marquée par une brutalité et une oppression sans pareilles.

A. Mouvements et gestes humains collectifs sous forme de danses, de chants, de chaînes humaines, etc.

B. Rassemblements de masse dans des espaces ouverts avec interdiction d’entrer dans des lieux spécifiques, marches de protestation, longues marches dans des zones très fréquentées pour sensibiliser l’opinion publique, marches de pouvoir ou processions cérémonielles accompagnées de visites de lieux saints.

C. Rassemblements publics s’appuyant sur un événement sportif ou des cérémonies religieuses, rester éveillé pendant un certain temps pour apprécier une personne ou un événement, déclarer sa présence par le biais des réseaux de médias sociaux, lancer simultanément de nombreuses marches internationales pour attirer l’attention sur une question spécifique. Les rassemblements de protestation ou de soutien dans des lieux importants tels que les marches des palais de justice, devant les prisons, le parlement ou des zones très sensibles.

D. Commémorations et traditions en portant des vêtements traditionnels ou historiques, en se laissant pousser les cheveux ou en les coupant en signe de protestation, en portant le deuil pour critiquer un acte, une politique, un crime, un culte ou des rituels religieux, en protestant politiquement par des actions religieuses, en protestant contre l’hymne national : en exprimant une forme de protestation pendant des spectacles.

E. Commémorer les martyrs du mouvement pour la liberté en transformant une cérémonie funéraire en protestation, en portant le deuil politique et en pleurant pour manifester son mécontentement à l’égard d’une politique, d’un événement ou d’une action, en se recueillant sur les lieux de sépulture de personnes qui symbolisent un problème ou qui ont joué un rôle important dans des protestations efficaces.

F. Mise en œuvre et démonstration par le biais du théâtre traditionnel pour sensibiliser, diffuser des informations ou exprimer des protestations et des revendications, récompenses visibles, destruction délibérée de biens personnels en guise de protestation, tribunaux publics non officiels pour les victimes et protestations individuelles.

En examinant et en évaluant ces catégories de tactiques de désobéissance civile, nous pouvons mieux comprendre leur efficacité potentielle dans la révolution en cours en Iran et leur rôle dans le renforcement de la lutte du peuple iranien pour la liberté.

Suite dans la prochaine partie…

Source : Iran News Wire/ CSDHI