Alors que les niveaux de pollution augmentent et que les écoles ferment à répétition à travers l’Iran, une autre crise s’aggrave dans le silence : l’exploitation accélérée des enfants travailleurs. Le régime iranien, incapable ou non disposé à résoudre les urgences environnementales, économiques et éducatives qu’il a lui-même créées, a transformé les fermetures d’écoles en un désastre national récurrent — un désastre qui pousse les enfants vulnérables hors des salles de classe et toujours plus profondément dans le travail exploitatif.
Selon les activistes sociaux iraniens, lorsqu’il y a des fermeture d’écoles, de nombreuses familles — écrasées par la pauvreté — font travailler leurs enfants pour « profiter de la journée vide ». Il ne s’agit pas d’un mécanisme temporaire pour survivre, mais d’une conséquence structurelle de décennies de mauvaise gestion économique, d’inégalités profondes et de l’incapacité totale du régime à protéger les droits des enfants.
Un système fondé sur l’abandon des plus vulnérables
« Afkham Sabbagh », activiste sociale et cofondatrice de l’Institut Mehromah, souligne que les enfants les plus touchés sont ceux vivant dans la pauvreté et les zones marginalisées. Ils sont les premières victimes de l’effondrement du système éducatif iranien, particulièrement lorsque les écoles basculent sans cesse vers l’enseignement virtuel — un mode de scolarité qui pénalise lourdement les familles à bas revenus, sans accès numérique, sans internet fiable ou sans environnement adapté.
Son avertissement est clair : les fermetures d’écoles imposées par le régime sont devenues si fréquentes que les dommages sont désormais irréversibles pour des centaines de milliers d’enfants.
Une année scolaire perdue — répétée chaque année
Entre 2021 et décembre 2025, l’Iran a perdu l’équivalent d’une année scolaire entière à cause de l’école virtuelle et des fermetures. On estime entre 260 et 300 jours d’enseignement à distance à l’échelle nationale, largement causés par la pollution dangereuse et par le refus du régime de s’attaquer aux causes structurelles : industries obsolètes, mauvaise qualité des carburants et échec de la planification urbaine.
Tandis que les responsables prétendent que ces fermetures d’écoles sont « temporaires », les chiffres racontent une autre histoire. Les fermetures ont fait exploser les décrochages :
2020–2021 : environ 911 000 enfants ont abandonné l’école ou étaient déjà déscolarisés
2023–2024 : plus de 950 000, et les chiffres continuent d’augmenter car les données ne sont pas encore complètes
En seulement quatre ans, près de 40 000 enfants supplémentaires ont rejoint la génération perdue de l’Iran.
Le plus inquiétant : beaucoup quittent l’école dès les premières années, ce qui les empêche presque toujours d’y retourner.
La pauvreté et les politiques du régime accélèrent le travail des enfants
Les données du Centre de recherche parlementaire montrent que 70 % des décrocheurs viennent des groupes aux revenus les plus bas, et le deuxième décile économique représente à lui seul 22 %. Cela reflète directement la crise économique écrasante, l’inflation galopante et l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages.
Pour ces familles — abandonnées par l’État et enfermées dans la pauvreté — le travail des enfants n’est pas un choix, mais une nécessité désespérée. L’école virtuelle et les fermetures accélèrent ce processus en retirant les enfants des salles de classe et en les poussant plus tôt sur le marché du travail.
Pendant ce temps, le régime refuse toute responsabilité et ne fournit aucun soutien économique, social ou éducatif.
La négligence du régime : catalyseur d’une génération perdue
L’Iran traverse désormais une convergence dangereuse de crises : pollution extrême, inégalités croissantes, effondrement éducatif et normalisation du travail des enfants. Chacune est directement liée à la corruption du régime, à sa mauvaise gestion et à son indifférence profonde envers la population.
Tant que les autorités continueront à utiliser les fermetures d’écoles comme substitut aux solutions — et à privilégier leur survie politique au détriment du bien-être public — le pays continuera de produire une génération d’enfants privés d’éducation, de sécurité et d’avenir.
L’exploitation des enfants travailleurs durant les fermetures d’écoles n’est pas un accident.
C’est la conséquence prévisible d’un système qui a abandonné son propre peuple.


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