Asma Jahangir, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, a été interviewée par la chaîne Al Arabiya aux Nations Unies sur la situation actuelle dans le pays.
Elle a déclaré : « il y a des violations graves des droits de l’homme, des refus de procédure régulière, des lois discriminatoires, des personnes victimes de discriminations sur des bases religieuses et ethniques, et qui sont victimes de torture. Le gouvernement iranien sait qu'il y a des questions qui doivent être abordées et ne peut pas continuer à les laisser perdurer parce que les consciences commencent à s’éveiller à travers le monde. »
Jahangir a souligné que la charte des droits de l’homme existe en Iran, mais elle ne prend pas en compte les femmes et les personnes issues des minorités ethniques et religieuses, et que la charte est non-contraignante. Cette charte n’est qu’« une promesse » que le gouvernement va rédiger des politiques afin que les droits soient respectés.
En ce qui concerne les manifestants en Iran qui participent à des activités militantes afin que la situation s’améliore, Jahangir a déclaré qu'elle ne les dissuadera pas de parler haut, en dépit du fait qu'ils risquent l’arrestation et la torture. Elle leur a rappelé que chaque citoyen dans le monde a le droit de s’exprimer pour ses droits et contre les événements au cours desquels les droits sont violés.
Pour elle, il est important que les militants construisent des réseaux plus étroits avec les organisations de défense des droits de l’homme, les journalistes… parce qu'ils obtiendront la sécurité l’un de l'autre, et seront en mesure de concevoir des moyens plus efficaces pour contester la répression de leurs droits.
Dans son dernier rapport publié en septembre, Mme Jahangir a exhorté le gouvernement iranien à abolir la torture et à libérer les détenus, ainsi qu'un certain nombre d'autres recommandations. « Il ne doit y avoir aucune tolérance pour les violations des droits de l’homme contre les personnes qui veulent simplement avoir leurs droits affirmés ou les personnes qui luttent pour les droits des autres. »
Au sujet des 53 prisonniers politiques qui ont commencé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements dont ils sont victimes, Jahangir a déclaré que le gouvernement ne les classe pas comme des prisonniers politiques. Elle révèle cependant qu'ils sont en fait des défenseurs des droits de l’homme, et a déclaré que l'ONU a envoyé des appels urgents. « Le gouvernement iranien doit agir parce qu'il est responsable devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. »
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