mercredi 17 octobre 2018

Les enseignants iraniens en grève pour joindre les deux bouts

Iran Manif - Les informations et les médias sociaux rapportent que des milliers d'enseignants à travers l'Iran ont lancé un mouvement de grève nationale, en refusant de se présenter dans les salles de classe. A la place, ils ont organisé des sit-in contre les bas salaires et la dégradation de la qualité de l’enseignement et des bâtiments.

Le mouvement s’est déroulé les 14 et 15 octobre à travers tout le pays, dans les villes et les villages, notamment à Téhéran, Ispahan, Chiraz, Machad, Kermanchah, Sanandaj, Ilamet Bouchehr.
La grève répond à un appel lancé par le Conseil de coordination des syndicats d'enseignants en Iran (CCTSI) pour que les enseignants se rendent dans les établissements scolaires les 14 et 15 octobre, mais s'abstiennent de donner des cours, indique le site de Radio Free Europe. Le conseil a déclaré que la grève de deux jours était lancée pour protester contre "les salaires injustes", "la dégradation de la qualité de l'éducation", "l'inflation" et "la poursuite de l'arrestation des militants [des droits des enseignants]".
Des salaires sous le seuil de pauvreté
Plusieurs enseignants iraniens, dont Esmail Abdi, Rassoul Bodaghi et Mahmoud Beheshti, purgent des peines de prison pour des activités syndicales et avoir réclamé davantage de droits.
Le conseil a déclaré que les enseignants iraniens souffrent depuis des années de "salaires douloureusement bas" alors même que leur pouvoir d'achat a chuté en raison de "l'inflation incontrôlable et de l’envolée des prix".
De nombreux Iraniens sombrent dans la pauvreté en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires de base et d'autres biens, due à l'effondrement de la monnaie nationale due à une gestion cataclysmique du pays et au pillage systématique des richesses.  Mais la raison vient surtout des milliards déversés dans les guerres en Syrie et au Yémen, ainsi qu’au financement des milices terroristes au Liban et en Irak.
Des photos et des vidéos d'enseignants manifestants ont été largement diffusées sur Twitter, avec des hashtags comme #teachers_sitin et #nationwide_strike.
Sedigheh Pakzamir, membre du conseil d'administration de l'Association des enseignants de Téhéran, a affiché plusieurs photos sur son fil Twitter montrant des sit-in d'enseignants à Chiraz, Ilam et Khoramabad dans l'ouest de l'Iran.
Un enseignant identifié comme étant Hamid a déclaré à Radio Farda de RFE/RL que de nombreux enseignants doivent occuper deux ou trois emplois secondaires pour joindre les deux bouts.
S'adressant au Service persan de la BBC, un enseignant identifié sous le nom Reza a déclaré que de nombreux enseignants sont dans une situation désespérée.
« On peut voir la pression sur ceux qui sont mariés et ont des enfants. Les enseignants ont atteint un stade où ceux qui s'opposent au système et ceux qui ne s'y opposent pas se sont tous unis dans leur protestation contre les conditions auxquelles ils sont confrontés », a dit l'enseignant.
Fin décembre et début janvier, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de tout le pays pour protester contre la hausse des prix, le chômage et la corruption. D'autres manifestations de grande ampleur ont suivi à travers le pays, comme à Ispahan, Kazeroun, Ahwaz, Khorramchahr, Karadj et Téhéran. Juste avant les enseignants, les routiers ont mené une grève de deux semaines, ainsi que les bazars de nombreuses villes.
Les Iraniens aspirent à un changement radical de régime. 

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