lundi 22 octobre 2018

Un prisonnier politique iranien gravement malade se voit refuser des soins médicaux d'urgence

Un prisonnier politique iranien gravement malade se voit refuser des soins médicaux d'urgence
Le défenseur des droits de l’homme et prisonnier d'opinion, Arash Sadeghi, est gravement malade dans une prison iranienne. Ce commerçant de 38 ans est atteint d'une forme rare de cancer des os et a été opéré il y a un peu plus d'un mois.

Son médecin lui a conseillé un protocole très strict afin que M. Sadeghi puisse recevoir des soins et des traitements adéquats. Le médecin a dit que le patient doit rester à l'hôpital pendant au moins 25 jours après l'opération en raison du risque élevé d'infection ou d'autres complications qui pourraient survenir après la chirurgie.
La chirurgie a été compliquée, impliquant l'ablation d'une tumeur osseuse et le prélèvement de plusieurs échantillons osseux.
Cependant, le traitement postopératoire que M. Sadeghi a reçu était cruel. Au lieu d'être placé sous surveillance médicale à l'hôpital pendant plus de trois semaines conformément aux recommandations du médecin, il a été reconduit en prison par les autorités pénitentiaires après seulement trois jours.
Par ailleurs, une fois l'opération terminée, les autorités lui ont refusé la possibilité de rester dans la salle de réanimation conformément au protocole et l'ont enchaîné et menotté. Les agents du régime ont également empêché les médecins de se rapprocher de M. Sadeghi, ce qui signifie qu'ils ne pouvaient pas effectuer adéquatement les examens post-opératoires fréquents dont il avait besoin.
Il a également été signalé que les agents de sécurité ne l'autorisaient à accéder à une salle de bain que trois fois par jour et qu'à chaque fois, il devait être accompagné.
Il a maintenant été annoncé que les autorités pénitentiaires continuent de compromettre sa guérison après l'opération. Un rendez-vous de suivi a été retardé de deux semaines et il a développé une infection entre-temps.
Au cours de son séjour à l'hôpital, M. Sadeghi a été victime de violence, tant verbale que physique. Ses menottes étaient serrées et son bras était tordu. Les agents qui l'accompagnaient l'ont également insulté. À l'hôpital, en présence de professionnels de la santé, il a reçu un coup de poing sur le bras qui a subi une chirurgie. Le personnel de l'hôpital s'est bien évidemment interrogé sur ce traitement et les agents ont répondu qu'ils avaient reçu l'ordre du régisseur de la prison.
Les médecins recommandent à M. Sadeghi de commencer la chimiothérapie dans un environnement calme et détendu – ce qui ne lui sera certainement pas accordé en prison étant donné le traitement qu'il a reçu jusqu'ici. Pour qu’il recouvre la santé, les médecins disent qu'un congé médical est vraiment la seule option, mais il est peu probable qu'on lui en accorde un.
Les autorités pénitentiaires ont été informées des blessures infligées à M. Sadeghi par les personnes qui l'accompagnaient à l'hôpital, mais elles n'ont pas réagi.
Le traitement d'un prisonnier comme lui est horrible, mais il n'y a malheureusement rien de nouveau. C'est trop courant en Iran et les organisations de défense des droits de l'homme le soulignent depuis de nombreuses années.
De plus en plus de prisonniers en Iran, en particulier des prisonniers politiques, s'expriment avec courage sur les conditions auxquelles ils sont confrontés. Beaucoup participent également à des grèves de la faim. Ils ne peuvent pas participer aux manifestations qui ont lieu tous les jours dans tout le pays, mais ils contribuent de toutes les façons qu'ils peuvent, derrière les barreaux.

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