lundi 14 décembre 2020

Le pire des maux sociaux, la maltraitance des enfants en Iran, est en augmentation


 CNRI Femmes – En Iran, la maltraitance des enfants et des femmes, principales cibles des violences domestiques, est en hausse. Reza Jafari, responsable des urgences sociales, a déclaré en mars 2018 : « La maltraitance des enfants en Iran a quintuplé et la violence domestique contre les femmes a triplé. » (Jahanesanat.ir – 19 novembre 2020).

Un psychologue iranien, Hashem Varzi, a reconnu que « les types de maltraitance des enfants en Iran sont en train de changer. Nous assistons à une augmentation du nombre d’enfants qui travaillent, d’enfants toxicomanes, d’enfants mariés et de nombreux autres phénomènes qui n’ont pas encore été inclus dans nos statistiques sur la maltraitance des enfants. » (Agence IRNA – 22 novembre 2020). 

« Négliger les besoins et les droits fondamentaux d’un enfant tels que la nutrition, la santé, le logement, des vêtements adéquats, la sécurité, l’amour et l’éducation sont également des exemples évidents de maltraitance des enfants », a ajouté Hashem Varzi.

Dans de nombreux cas, la violence domestique conduit à des coups plus ou moins violents, voire à des meurtres. Aujourd’hui, la violence est devenue si répandue en Iran qu’il est impossible d’en tracer une ligne géographique précise (Jahanesanat.ir – 19 novembre 2020).

La maltraitance des enfants est le pire des maux sociaux en Iran

En juin 2020, Abbas Masjedi Arani, chef de la médecine légale nationale, a annoncé une augmentation de 12,5 % des abus sur les enfants en Iran. Il a déclaré : « Le nombre de cas de maltraitance d’enfants en Iran en 2019, a montré une croissance de 12,5% dans ce domaine. » (Hamshahrionline.ir – 20 juin 2020).

En juin 2019, Reza Jafari, chef du département des urgences sociales de l’Organisation de la protection sociale, a annoncé que la maltraitance des enfants était la violence domestique la plus courante en Iran (asreiran.ir – 20 juin 2019).

Il a également parlé de 16 000 cas de maltraitance d’enfants sur une période de six mois en 2017 (quotidien NesfeJahan – 26 février 2018).

En août 2018, Mehrdad Motallebi, adjoint aux affaires sociales de l’Organisation de protection sociale dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a déclaré : « Plus de 13 000 cas de maltraitance d’enfants ont été enregistrés par les Urgences sociales de la province de l’Azerbaïdjan occidental de mars 2017 à mars 2018. Ce chiffre ne concerne que les cas signalés à ce centre. » (Uromnews.ir – 7 août 2018)

Étant donné les 13 000 cas signalés dans une seule province, on peut voir que le chiffre de 16 000 présenté pour l’ensemble du pays en six mois constitue une mauvaise minimisation de la réalité. Néanmoins, les agences du régime clérical ne sont pas transparentes en ce qui concerne les maladies sociales et ne présentent pas de statistiques précises.

La maltraitance des enfants est le pire des maux sociaux en Iran

Le principal facteur de la maltraitance des enfants en Iran, les lois du régime

Certains sociologues pensent que l’augmentation de la maltraitance des enfants en Iran est due aux problèmes économiques et aux mariages forcés. Le facteur principal, cependant, est l’absence de lois et de politiques pour prévenir et punir les abus sur les enfants en Iran.

La violence domestique n’est pas considérée comme un crime en vertu des lois du régime clérical. La loi qui traite de la violence domestique est la même que celle qui traite de toute autre violence ou conflit entre deux personnes. (aasoo.org, 30 juin 2020)

Les projets de loi visant à prévenir la violence contre les femmes et à protéger les droits des enfants, qui sont censés réduire ces violences par des moyens légaux, font actuellement l’objet de litiges entre diverses institutions de l’État. Cependant, même s’ils sont approuvés et mis en œuvre, ils ne pourront pas briser le cycle de la violence dans le pays, car la cause de ces crimes se situe dans les secteurs économique et juridique. (Jahanesanat.ir – 19 novembre 2020)

Les lois du régime clérical favorisent également la violation des droits de l’enfant en légalisant le mariage des enfants, les crimes d’honneur, etc.

Le Conseil des tuteurs s’est opposé au projet de loi sur la protection des enfants et des adolescents. L’une des objections du Conseil était l’article 9 du projet de loi que le Conseil des Gardiens a déclaré comme étant contraire à la loi islamique.

Selon l’article 9 : « Chaque fois qu’il résulte de la négligence, de l’imprudence, du manque de compétence ou de l’inobservation des normes de conduite des parents ou des tuteurs légaux de l’enfant ou de l’adolescent, ou des personnes qui sont chargées de prendre soin de l’enfant ou de l’adolescent, ou qui sont impliquées dans les affaires relatives aux enfants et aux adolescents, l’enfant souffre de la mort, de la perte d’un des sens, de la perte ou de la blessure d’une des parties du corps, de blessures à la tête, au visage ou au cou, ou d’autres dommages, il sera prononcé une peine d’emprisonnement et une sanction financière” (Site Internet de l’organisation de protection sociale – 12 juin 2019).

L’opposition du Conseil des Gardiens à cet article signifie que légalement, la personne qui inflige un préjudice aux enfants ne sera pas punie. Et encore, la peine pour le meurtre d’un enfant par son père ne pourrait être que de 2 ans de prison qui pourraient être rachetés.  Or le régime des mollahs, ampute les gens des mains pour avoir commis de petits vols dans la pauvreté extrême.

En décembre 2019, le Parlement des mollahs a amendé le projet de loi pour accommoder le Conseil des gardiens comme suit : “Chaque fois que la négligence ou l’imprudence des parents conduit à des résultats qui sont soumis à cet article, ils seront condamnés aux peines minimales mentionnées dans les articles ci-dessus. En ce qui concerne le paragraphe (T) de cet article, les parents ne seront soumis aux peines prévues dans cette dérogation que s’ils n’ont pas pris les mesures nécessaires pour prévenir les blessures et s’il est prouvé qu’ils les ont commises. » (Agence IRNA – 22 décembre 2019).

De tels amendements ambigus donnent pratiquement un feu vert au père pour brutaliser impitoyablement ses enfants.

La maltraitance des enfants en Iran pendant la pandémie de coronavirus

La maltraitance des enfants en Iran pendant la pandémie de coronavirus

Les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, telles que le chômage, l’inflation, la récession et la pauvreté, ont fait que 70 % des Iraniens souffrent de problèmes psychologiques.

La gestion exécrable de la pandémie par le régime et son incapacité à contenir le coronavirus, ainsi que son incapacité à contrôler les conséquences économiques et sociales de la pandémie, ont conduit à de méga-crises économiques et sociales en 2020. Les prix élevés, l’inflation, la récession, la faillite des unités économiques, le chômage endémique et l’augmentation des troubles sociaux en sont quelques-unes.

Aujourd’hui, les préjudices sociaux ont englouti tout le pays et aucune maison n’est plus à l’abri. Moins de trois mois après le début de l’année 1399 en Iran (20 mars- 20 mai 2020), la récurrence de la violence dans le pays a dépassé le nombre total de cas de toutes les années précédentes (Jahanesanat.ir – 19 novembre 2020).

Pendant la pandémie, les enfants sont exposés à des risques supplémentaires de maltraitance et de négligence. À l’heure actuelle, les parents sont généralement anxieux et mettent davantage de pression sur leurs enfants.

Mohammad Reza Mahboubfar, un chercheur sur les préjudices sociaux, a admis : « La violence contre les enfants a quintuplé. Avant la crise du coronavirus, les cas concernaient des violences physiques contre les enfants et même des viols. Aujourd’hui, la différence est que les enfants sont constamment battus par leurs parents. » (Jahanesanat.ir – 19 novembre 2020).

« La violence est devenue un comportement caractéristique de la société, ce qui est préoccupant”, a déclaré Moussavi Chalak, directeur de l’Association iranienne des travailleurs sociaux (Agence PANA – 4 juillet 2020).

Les filles plus que les garçons sont victimes d'abus en Iran

Les filles plus que les garçons sont victimes d’abus en Iran

52 % des enfants maltraités sont des filles et 57 % des auteurs de violences sont des pères (salamatnews.ir- 4 octobre 2018).

Dans la seule province de Chaharmahal-Bakhtiari, 7 % des appels passés à l’organisation de protection sociale étaient liés à des abus sur des enfants. Dans cette province, les filles sont plus maltraitées que les garçons. (Agence PANA – 16 novembre 2020). 

Le travail des enfants est une autre forme de maltraitance des enfants en Iran. La présence de filles parmi les enfants qui travaillent les expose à davantage de préjudices physiques et sexuels.

Les petites filles qui doivent travailler dans la rue pour gagner un peu d’argent sont harcelées sexuellement et physiquement par des agents municipaux ou des criminels. Il s’agit d’une violation de l’article 34 de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Le régime clérical est un État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant, mais il ne prend aucune mesure pour sauvegarder et protéger les droits et la vie des enfants en Iran, en particulier les filles.

Le fait d’être de sexe féminin et une enfant fait des petites filles en Iran les êtres les plus vulnérables sous le régime misogyne des mollahs, puisqu’il ne protège ni ne promeut les droits des femmes et des enfants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire