dimanche 25 août 2024

Arrestation de Zahra Tamaddon au milieu des protestations massives des infirmières et des travailleurs de la santé iraniens

 À la fin du mois d’août 2024, alors que les protestations des infirmières et des travailleurs de la santé s’intensifiaient dans tout l’Iran, les forces de sécurité du régime iranien ont arrêté Zahra Tamaddon, l’infirmière en chef de l’hôpital Massih Danechvari à Téhéran.

L’arrestation de Zahra Tamaddon s’inscrit dans le cadre d’une répression plus large à l’encontre des professionnels de la santé qui ont participé activement aux manifestations pour réclamer de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.

Le mardi 20 août 2024, Zahra Tamaddon, l’infirmière en chef de l’hôpital Massih Danechvari à Téhéran, a été arrêtée par des agents des services des renseignements. Bien que l’identité des agents qui l’ont arrêtée et le lieu où elle est détenue restent inconnus, on pense que son arrestation a été motivée par sa participation à des manifestations et par le fait qu’elle a encouragé le personnel de l’hôpital à se mettre en grève.

Les collègues de Tamaddon à l’hôpital Massih Danechvari ont déclaré qu’ils entameraient une grève si elle n’était pas libérée rapidement. En outre, des informations indiquent que 4 autres travailleurs de la santé ont été arrêtés, bien que leur identité n’ait pas encore été révélée.

Arrestation de Zahra Tamaddon au milieu des protestations
Zahra Tamaddon

Manifestations en cours et revendications des travailleurs de la santé

Les protestations et les grèves des infirmières et des travailleurs de la santé s’étendent à au moins 20 villes d’Iran, dont Machhad (nord-est de l’Iran), Tabriz (nord-ouest de l’Iran), Ahvaz (sud-ouest de l’Iran), Racht (nord de l’Iran), Kermanchah (ouest de l’Iran), Ispahan (centre de l’Iran), Dehdacht (sud-ouest de l’Iran), Djahrom (sud de l’Iran), Abadan (sud-ouest de l’Iran) et Marivan (ouest de l’Iran). Ces manifestations sont motivées par la détérioration des conditions de travail, une charge de travail insupportable et la violation systématique de leurs droits.

Les infirmières sont soumises à des heures supplémentaires obligatoires, à des quarts de travail épuisants de 12 heures et à des salaires extrêmement bas, ce qui fait que beaucoup d’entre elles ne peuvent même pas subvenir à leurs besoins de base. Le régime n’a pas non plus mis en œuvre les tarifs et les contrats de service convenus, ce qui a encore alimenté le mécontentement. En conséquence, l’émigration des infirmières d’Iran s’est accélérée au cours des derniers mois. On estime que 150 à 200 infirmières quittent le pays chaque mois à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger.

Au cours des manifestations, les infirmières ont fait entendre leurs revendications, scandant des slogans tels que « Une infirmière mourra, mais n’acceptera pas d’être humiliée », « Ce n’est que dans la rue que nous obtiendrons nos droits », « Les dépenses en dollars, nos salaires en rials », « Notre pouvoir réside dans notre unité, le résultat de notre dur labeur », « Infirmières, criez et exigez vos droits », « Nous avons entendu assez de promesses, nos tables sont vides » et « De Chiraz à Machhad, la grève, la grève ».

L’arrestation de Zahra Tamaddon et d’autres travailleurs de la santé met en lumière l’agitation croissante au sein de la communauté médicale iranienne, qui réclame la fin des conditions de travail oppressives et le respect de ses droits. La réponse du régime à ces manifestations pacifiques a été brutale, comme en témoignent les arrestations de professionnels de la santé. La situation reste tendue alors que les professionnels de la santé à travers l’Iran poursuivent leur lutte pour la justice, un traitement équitable et le droit fondamental à un salaire décent.

Source : CNRI Femmes 

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