jeudi 24 avril 2025

Iran : Un prisonnier politique risque d’être exécuté de manière imminente après le rejet d’un nouveau procès

 Behrouz Ehsani, prisonnier politique iranien dans le couloir de la mort

La justice iranienne a rejeté le dernier appel interjeté par Behrouz Ehsani Eslamloo, prisonnier politique de 70 ans condamné à mort, le rapprochant dangereusement de l’exécution. Cette décision, confirmée cette semaine, intervient dans un contexte de tollé international et de preuves croissantes de graves violations des droits de l’homme par les tribunaux révolutionnaires iraniens.

Ehsani a été arrêté en novembre 2022, au plus fort du soulèvement national, et détenu à la prison d’Evin à Téhéran, sous le contrôle du ministère du Renseignement. Après avoir subi trois mois et demi de torture, d’isolement cellulaire prolongé et d’interrogatoires forcés, il a été transféré à la prison de Ghezel Hesar en janvier 2025, où il demeure sous la menace constante d’une exécution.

Le 21 avril, l’avocat Adel Ahmadian a annoncé via X (anciennement Twitter) que la justice avait rejeté la demande de nouveau procès d’Ehsani sans même examiner le dossier initial de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire, présidée par la célèbre juge Iman Afshari. Ce même tribunal avait condamné Ehsani à mort en septembre 2024 pour « baghi » (rébellion armée), « moharebeh » (guerre contre Dieu), « efsad fil-arz » (corruption sur terre) et appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).

Ehsani, père de deux enfants et aidant de sa mère âgée, n’a pas eu accès à un procès équitable. Selon des groupes de défense des droits humains, il s’est vu refuser une véritable représentation juridique et a été contraint d’avouer sous la contrainte. Il rejoint ainsi la liste croissante des prisonniers politiques âgés – certains sexagénaires et septuagénaires – pris pour cible par la campagne impitoyable du régime iranien visant à réprimer la dissidence.

En janvier 2025, Amnesty International a appelé à l’arrêt immédiat de l’exécution de Behrouz Ehsani et de son coaccusé Mehdi Hassani, affirmant que les deux hommes avaient été torturés et privés des normes fondamentales d’équité des procès. Amnesty a averti que procéder à leur exécution constituerait une « erreur judiciaire irréversible ».

Malgré la pression internationale, les autorités iraniennes ont refusé de revenir sur leur décision. Suite au rejet de la demande de nouveau procès, le dossier d’Ehsani a été transmis à l’unité de mise en œuvre, ce qui l’expose à un risque immédiat d’exécution sans autre recours juridique.

Le cas de Behrouz Ehsani n’est pas seulement un scandale juridique : il met à l’épreuve la détermination de la communauté internationale à défendre les droits humains les plus fondamentaux. À 70 ans, il est un symbole de résistance, et son exécution ne servirait qu’à envoyer un message glaçant à ceux qui réclament liberté et responsabilité.

Les organisations internationales de défense des droits humains, les mécanismes de l’ONU et les gouvernements occidentaux doivent agir maintenant, publiquement et avec détermination, pour empêcher l’exécution d’Ehsani et faire pression sur Téhéran afin qu’il cesse d’utiliser la peine de mort comme une arme contre les prisonniers politiques.

Ne détournons pas les yeux.

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