vendredi 11 avril 2025

Crise des internes en Iran : suicide de Narges Mohammadpour après une garde éprouvante

 Le suicide de Narges Mohammadpour, résidente en quatrième année de médecine obstétrique et gynécologique dans un hôpital de Tabriz, en Iran, a mis en lumière les conditions désastreuses auxquelles sont confrontés les internes en médecine et la crise croissante de la santé mentale dans le système de santé iranien.

La mort tragique de Narges Mohammadpour, survenue après une garde sous haute pression impliquant une césarienne d’urgence, a provoqué une onde de choc dans la communauté médicale iranienne, suscitant des inquiétudes quant au fardeau de plus en plus lourd qui pèse sur les internes en médecine et au manque de soutien adéquat de la part du régime iranien.

Une situation désespérée : Le cas de Narges Mohammadpour

Narges Mohammadpour travaillait dans un hôpital de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, lorsqu’elle a rencontré une femme enceinte atteinte d’une tumeur cérébrale qui a fait une crise d’épilepsie. Malgré la situation critique, elle a pu sauver le bébé en pratiquant une césarienne d’urgence. Cependant, l’affaire a pris une tournure sombre lorsque Narges Mohammadpour a été tenue entièrement responsable de l’incident et qu’elle a dû faire face à une lourde pénalité financière dépassant de loin sa couverture personnelle et celle de son assurance. Cette sanction aurait été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour la jeune médecin et l’a poussée à mettre fin à ses jours.

Le régime iranien n’a pas encore apporté de réponse claire au nombre croissant de suicides parmi les médecins résidents. Malgré les appels à la réforme, les politiques de santé de l’État continuent d’exacerber les pressions exercées sur les internes en médecine.

Kamran Bagheri-Lankarani, ancien ministre de la santé, a répondu à la question en notant que les suicides parmi les internes en médecine résultent souvent d’un épuisement professionnel prolongé, d’une dépression et des pressions psychologiques extrêmes qui accompagnent le travail. Bagheri-Lankarani a souligné que le manque de soutien approprié et l’attribution injuste de la responsabilité des erreurs médicales pèsent lourdement sur les jeunes médecins, les rendant vulnérables aux crises de santé mentale.

Le fardeau insupportable des internes en médecine

La situation n’est pas isolée du cas de Narges Mohammadpour. Ces derniers mois, d’autres internes en médecine dans des villes comme Chiraz, située dans le sud de l’Iran, ont également mis fin à leurs jours, plusieurs d’entre eux citant la pression écrasante du travail et le manque de soutien émotionnel et financier comme facteurs ayant contribué à leur décision.

L’un de ces internes, dont le cas a fait l’objet d’une enquête dans un centre médical de Chiraz, aurait été sévèrement puni et aurait porté tout le poids de la responsabilité d’une erreur médicale, ce qui l’a conduit à s’effondrer émotionnellement.

La réaction du régime iranien a été terne, malgré les inquiétudes exprimées par la communauté médicale. Mohammadreza Zafarghandi, l’actuel ministre iranien de la santé, avait déjà reconnu l’immense pression exercée sur les jeunes médecins et les risques importants pour leur santé mentale. Cependant, la réponse de Zafarghandi au suicide de Narges Mohammadpour a été loin d’être adéquate, n’offrant que des condoléances superficielles et aucune action concrète pour s’attaquer aux causes profondes.

Suicide de jeunes internes en médecine

L’exploitation généralisée des internes en médecine

L’exploitation généralisée de ces jeunes professionnels est l’une des principales causes de l’augmentation du nombre de suicides parmi les internes en médecine. Dans le système de santé iranien, les internes sont souvent contraints de travailler des heures exténuantes dans des conditions extrêmement stressantes, avec une rémunération minimale et sans protection claire contre les poursuites pour faute professionnelle. En outre, les retards de paiement sont importants, les installations sont inadéquates et les stagiaires en détresse émotionnelle et psychologique ne bénéficient d’aucun soutien.

L’indifférence du régime iranien à l’égard de la santé mentale des professionnels de la santé

À la suite de ces suicides, le régime iranien n’a pas fait grand-chose pour remédier à la crise de la santé mentale parmi ses professionnels de la santé. Malgré l’inquiétude croissante de la communauté médicale, l’État n’a pas fourni de ressources adéquates ni de soutien institutionnel pour atténuer les pressions subies par les jeunes médecins. Plutôt que de fournir un filet de sécurité aux professionnels de la santé, le régime continue de leur imposer des conditions difficiles, contribuant ainsi à leur déclin émotionnel et mental.

Le Dr Mohammadreza Zafarghandi, président du Conseil médical iranien, avait déjà reconnu l’immense pression à laquelle sont soumis les jeunes médecins et les internes. Pourtant, ses déclarations publiques sont restées creuses et n’ont pas abouti à des changements tangibles. Cette absence de réponse significative souligne l’indifférence du régime à l’égard du bien-être de ses citoyens, en particulier ceux qui se trouvent en première ligne du système de santé.

En outre, le système de santé reste l’un des secteurs les plus exploités en Iran. Les internes et les résidents en médecine travaillent souvent de longues heures sans être correctement rémunérés et sont soumis à une pression constante dans des situations très stressantes où ils n’ont guère le droit à l’erreur. Lorsque des erreurs se produisent, le poids des conséquences retombe souvent de manière disproportionnée sur les jeunes médecins, qui ne bénéficient que d’un soutien institutionnel minimal ou d’une compréhension limitée des conséquences de ces pressions sur leur santé mentale.

L’augmentation alarmante des suicides chez les internes en médecine

Les événements tragiques qui ont entouré la mort de Narges Mohammadpour nous rappellent brutalement les dangers auxquels sont confrontés les internes en médecine en Iran. Alors que le pays est confronté à une crise persistante des soins de santé, l’augmentation du taux de suicide parmi les professionnels de la santé est un indicateur alarmant de l’incapacité du système à fournir un soutien et une protection adéquats aux personnes chargées de veiller à la santé de la nation. L’inaction du régime iranien et son manque de responsabilité ne font qu’exacerber le problème, laissant les jeunes médecins souffrir d’un stress et d’une pression insupportables.

Des statistiques récentes indiquent que les taux de suicide parmi les professionnels de la santé sont en constante augmentation, les internes en médecine étant particulièrement vulnérables. Cette tendance reflète les dures réalités de la vie dans le système de santé iranien, où les jeunes médecins doivent travailler 24 heures sur 24 dans des conditions difficiles et avec peu de soutien. Ces professionnels ne sont pas seulement accablés par leur responsabilité de sauver des vies, mais aussi par le fardeau financier et émotionnel écrasant que leur imposent les politiques du régime.

En conclusion, l’incapacité du régime iranien à remédier aux conditions désastreuses des internes en médecine et à la crise de santé mentale à laquelle ils sont confrontés est profondément troublante. L’augmentation du taux de suicide reflète les immenses pressions exercées sur ces jeunes professionnels et met en garde contre les conséquences catastrophiques de la négligence du régime. En l’absence d’un soutien et d’une protection adéquats, d’autres vies seront perdues dans cette tragédie et l’avenir du système de santé iranien restera en péril.

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