vendredi 4 avril 2025

Rapport sur la situation des prisonniers politiques condamnés à mort en Iran – Partie 8

 Vahid Bani-Amerian, né en 1992 à Sonqor, est diplômé en génie électrique et titulaire d’une maîtrise en gestion stratégique de l’université de technologie K. N. Toosi à Téhéran. Il est un exemple parfait de la jeunesse éduquée et courageuse de l’Iran qui a été systématiquement ciblée par le régime iranien pour son activisme civique et politique. La condamnation à mort prononcée à son encontre le 1er décembre 2024 par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran constitue non seulement une violation flagrante des droits de l’homme, mais aussi un sérieux avertissement à la communauté internationale concernant l’intensification de la répression en Iran. Ce rapport vise à mettre en lumière la situation de Vahid Bani-Amerian et appelle à une action urgente pour lui sauver la vie.

Vahid Bani-Amerian : De l’étudiant de haut niveau au prisonnier politique

Vahid Bani-Amerian, étudiant exceptionnel et militant civil, a été arrêté à de multiples reprises depuis 2017 pour son courage dans la défense des droits collectifs :

  • 2017-2018 : Arrêté pour « propagande contre le régime et insulte au Guide suprême », condamné à cinq ans de prison en décembre 2018.
  • Mars 2021 : Arrêté de nouveau, jugé en septembre 2021 par le juge Moghiseh de la branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, condamné à 10 ans de prison et à deux ans d’exil au Bashagard pour avoir « agi contre la sécurité nationale en étant membre de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI) », « propagande contre le régime », « destruction de biens gouvernementaux » et « rassemblement et collusion ».
  • Mars 2023 : Libéré de la prison de Gohardasht et exilé à Bashagard.
  • 22 décembre 2023 : Arrêté violemment par des agents du ministère du renseignement à Téhéran et transféré au pavillon 209 de la prison d’Evine.
  • Le 1er décembre 2024, la branche 26 du tribunal révolutionnaire, présidée par le juge Iman Afshari, condamne Vahid Bani-Amerian à mort pour « rébellion (baghi) ».

Ses camarades de classe le décrivent comme une personne « éthique », « honorable » et « courageuse » qui était au premier rang des manifestations étudiantes.

Violation des normes d’un procès équitable : Procédures illégitimes

Les procès de Vahid Bani-Amerian ont été marqués par des violations flagrantes des normes internationales :

  • Torture pour obtenir des aveux forcés : Après son arrestation en décembre 2023, Vahid a été soumis à des tortures brutales dans le pavillon 209 de la prison d’Evin. Les autorités pénitentiaires ont été contraintes d’obtenir de lui une déclaration écrite affirmant que les actes de torture avaient eu lieu avant son transfert dans le pavillon général. Amnesty International a confirmé les coups reçus, qui ont provoqué des blessures aux yeux et des hémorragies.
  • Refus de représentation juridique : Depuis son arrestation jusqu’à son procès, Vahid s’est vu refuser l’accès à un avocat choisi. L’enquêteur de la branche 5 du bureau du procureur d’Evin a refusé de reconnaître son avocat.
  • Accusations sans fondement : L’accusation de « baghi » a été portée sans preuve concrète et Vahid n’a pas eu la possibilité de se défendre.
  • Manque de transparence : Les séances du tribunal se sont déroulées à huis clos, en l’absence d’observateurs indépendants.

Conditions de détention inhumaines : Une menace pour la vie de Vahid Bani-Amerian

Vahid Bani-Amerian a été confronté à de graves conditions inhumaines en prison :

  • Torture physique : En décembre 2023, des agents des services de renseignement l’ont soumis à de violents passages à tabac, le laissant couvert d’ecchymoses et de saignements. Il a été maintenu à l’isolement dans le pavillon 209 pendant plus de quatre mois et demi, soumis à des interrogatoires et des tortures continus.
    Refus de traitement médical : Vahid souffre d’affections telles que le syndrome du côlon irritable, d’un système immunitaire affaibli et d’infections respiratoires graves. Cependant, il n’a pas eu accès aux médicaments et aux soins médicaux.
  • Isolement forcé : Depuis son arrestation, il n’a eu droit qu’à un bref appel téléphonique avec sa famille et s’est vu refuser des visites.

Condamnation à mort : Réduire au silence une voix courageuse

Le 1er décembre 2024, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Vahid Bani-Amerian et cinq autres prisonniers (Pouya Ghobadi, Babak Alipour, Seyed Abolhassan Montazer, Seyed Mohammad Taqavi et Ali Akbar Daneshvarkar) à la peine de mort sous l’accusation de « baghi par l’appartenance à l’OMPI ». Cette sentence a été prononcée à l’issue d’un procès inéquitable fondé sur des aveux forcés. Les camarades de classe de Vahid l’ont décrit comme un excellent étudiant, courageux et éthique – « l’incarnation même de l’honneur et de l’humanité » – qui s’est opposé sans crainte aux forces de sécurité de l’université lors des manifestations étudiantes de 2011.

Impact sur la famille et la société : Des cris étouffés

  • Pression sur la famille : Depuis l’arrestation de Vahid en décembre 2023, sa famille est laissée dans l’ignorance, les autorités refusant de fournir la moindre information. Leurs tentatives pour obtenir une rencontre avec lui ont été infructueuses.
  • La peur dans la société : L’exécution de Vahid, élite universitaire et militant civil, envoie un message menaçant à la jeunesse iranienne.
  • Hommage de ses camarades de classe : Après l’annonce de sa condamnation à mort, ses amis ont écrit sur sa bravoure et son humanité, appelant à ce que son nom soit entendu haut et fort.

Un modèle de répression : Une tragédie récurrente

La condamnation à mort de militants politiques comme Vahid Bani-Amerian s’inscrit dans un schéma de répression étatique de longue date, qui rappelle les exécutions massives de 1988. Les rapports des Nations unies et d’Amnesty International ont qualifié ces actes de « crimes contre l’humanité ».

Appels urgents à la communauté internationale

Compte tenu de la situation désastreuse de Vahid Bani-Amerian, les organisations de défense des droits de l’homme sont invitées à :

  • Suspendre immédiatement la condamnation à mort : Faire pression sur l’Iran pour qu’il annule la condamnation à mort de Vahid ainsi que celles de ses coaccusés.
  • Mener une enquête indépendante : Examiner les tortures et les procès inéquitables par le biais d’une commission d’enquête.
  • Assurer un soutien médical et juridique : Garantir l’accès de Vahid aux soins médicaux, à une représentation juridique et à des contacts avec sa famille.

Conclusion : Sauver une vie, sauver une génération

Vahid Bani-Amerian, symbole de courage et d’honneur, est sur le point d’être exécuté. Sa vie, consacrée à la justice et aux droits collectifs, ne doit pas être sacrifiée à un système oppressif. Ce rapport appelle les organisations internationales à prendre des mesures immédiates pour sauver la vie de cette jeune élite.

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