Cette lutte ne se limite plus à l’eau : elle est devenue un combat pour la dignité, la justice et le droit à la vie. Malgré les blessures, dont plusieurs cas d’agriculteurs ayant perdu la vue suite à des tirs directs, les manifestants restent déterminés. Ils ont annoncé leur intention de poursuivre les sit-in, promettant d’organiser les prières de l’Aïd el-Fitr sur le lit asséché du Zayandeh Rud, plus précisément sur le pont historique de Khaju, en signe de défiance symbolique contre des années de négligence et de promesses non tenues.
Aujourd’hui, Eslamabad Shatur a été le théâtre d’un des affrontements les plus violents : un agriculteur a foncé avec son véhicule sur la police anti-émeute lors d’une manifestation spectaculaire. La situation reste extrêmement instable, et peu d’informations nous parviennent du terrain.
Au cœur de la crise se trouve le détournement systématique de l’eau de Zayandeh Rud vers les industries sidérurgiques contrôlées par le Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans). Les agriculteurs accusent les pasdarans de diriger une mafia qui monopolise les ressources nationales à des fins lucratives, laissant les communautés agricoles en subir les conséquences. Ils refusent désormais le silence et considèrent leur résistance actuelle comme une lutte contre la corruption institutionnalisée du régime et la mainmise du CGRI sur les ressources vitales du pays.
Un agriculteur de l’est d’Ispahan a déclaré : « Ils pensent pouvoir nous aveugler et nous réduire au silence avec des gaz lacrymogènes et des balles, mais chaque tir nous rend plus forts et plus unis. Nous défendons nos droits, et ce combat se poursuivra jusqu’à ce que nous récupérions ce qui nous revient de droit. »
Le soulèvement des agriculteurs à Ispahan n’est pas seulement une protestation locale : c’est un cri national pour la justice et une prise de position contre l’emprise oppressive de la mafia des Gardiens de la révolution islamique sur la vie et les moyens de subsistance du peuple iranien.
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