mardi 8 avril 2025

La campagne des mardis contre les exécutions en Iran continue de prendre de l’ampleur dans sa 63e édition

 La campagne des mardis contre les exécutions en Iran a continué de se développer en Iran, atteignant sa 63e semaine consécutive avec une large participation des prisonniers politiques dans au moins 38 prisons à travers le pays. Lancée en février 2024, cette campagne vise à abolir la peine de mort et a bénéficié d’un soutien malgré la répression persistante du régime.

Des rapports font état d’une nouvelle augmentation des condamnations à mort et des exécutions après la fin des fêtes de Norouz. Les organisateurs de la campagne ont souligné que leur opposition s’étend à toutes les exécutions, qu’elles visent des prisonniers politiques ou non.

Les organisateurs de la campagne ont exhorté la communauté internationale à conditionner toute relation ou transaction avec la dictature cléricale à l’abolition complète de la peine de mort. La campagne des mardis contre les exécutions en Iran continue de souligner le recours du régime aux exécutions pour maintenir son contrôle sur la société face à la montée des dissensions et aux crises internes.

Voici une version traduite de la déclaration de la campagne :

63e semaine de la campagne des mardis contre les exécutions en Iran dans 38 prisons en Iran
Inculpation de « baghi » contre Karim Khojasteh ; transféré à la prison de Lakan à Rasht

Avec la fin des célébrations de Norouz, durant lesquelles le nombre d’exécutions a relativement diminué, le régime a repris sa répression brutale, augmentant considérablement le nombre de condamnations à mort prononcées et appliquées. Ces derniers jours, de nombreux prisonniers ont été placés en quarantaine en prévision de leur exécution. Lundi, au moins dix prisonniers ont été transférés au quartier sécurisé de la prison de Ghezel Hesar, ce qui indique que leur exécution est probablement imminente.

Simultanément, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à l’issue de sa 58e session à Genève, a adopté une résolution condamnant les violations généralisées des droits humains en Iran et prorogeant d’un an le mandat du « Rapporteur spécial » et de la « Mission indépendante d’établissement des faits ».

La résolution a également étendu le mandat de la Mission d’établissement des faits au-delà du soulèvement de 2022, incluant désormais d’autres crimes commis par le régime, ainsi que la collecte de preuves et de documents pour poursuivre les responsables.

Par ailleurs, cette semaine, le Parlement européen a adopté une résolution condamnant la vaste vague d’exécutions en Iran et réaffirmant les condamnations à mort prononcées contre Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani. La résolution a également renouvelé ses appels à la libération de tous les prisonniers politiques et idéologiques et a réitéré sa demande à l’Union européenne de désigner le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme organisation terroriste.

Néanmoins, la République islamique, indifférente aux pressions et aux protestations nationales et internationales, poursuit sa campagne de répression et les condamnations à mort. Par exemple, la Cour suprême a rejeté pour la deuxième fois l’appel de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi, augmentant encore le risque de son exécution.

Parallèlement, Karim Khojasteh, un autre prisonnier politique incarcéré à la prison de Lakan à Rasht, est accusé de « Baghi » (rébellion armée contre l’État), ce qui pourrait ouvrir la voie à une condamnation à mort imminente.

Nous, membres de la campagne des mardis non aux exécutions, exprimons notre profonde inquiétude face à la menace croissante de condamnations à mort visant les prisonniers politiques et idéologiques. Nous condamnons catégoriquement ces peines et mettons en garde contre l’extension par le régime des exécutions aux prisonniers non politiques condamnés à mort. Par ailleurs, nous apprécions le soutien international et appelons la communauté internationale à subordonner tout engagement ou transaction avec la République islamique à l’abolition complète de la peine de mort.

Prisons participantes à la 63e semaine de la campagne (mardi 8 avril 2025) :

Prison d’Evin (quartier des femmes, quartiers 4 et 8)
Prison de Ghezel Hesar (unités 3 et 4)
Prison centrale de Karaj
Prison du Grand Téhéran
Prison de Khorin de Varamin
Prison de Chubin Dar de Qazvin
Prison d’Arak
Prison de Khorramabad
Prison d’Asadabad d’Ispahan
Prison de Dastgerd d’Ispahan
Prison de Sheiban d’Ahvaz
Prison de Sepidar d’Ahvaz (quartier des femmes et des hommes)
Prison militaire de Chiraz
Prison d’Adelabad de Chiraz (quartier des femmes et des hommes)
Prison de Borazjan
Prison de Ramhormoz
Prison de Bam
Prison de Kahnuj
Prison de Tabas
Prison de Joven
Prison de Mashhad
Prison de Gonbad-e Kavus
Prison de Qaemshahr
Prison de Rasht (Quartiers hommes et femmes)
Prison de Roudsar
Prison de Haviq à Talesh
Prison de Dieselabad à Kermanshah
Prison d’Ardabil
Prison de Tabriz
Prison d’Urmia
Prison de Salmas
Prison de Khoy
Prison de Naqadeh
Prison de Miandoab
Prison de Saqqez
Prison de Baneh
Prison de Marivan
Prison de Kamyaran
La Campagne des mardis contre les exécutions en Iran ; 63e semaine
Le 8 avril 2025

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