Selon les statistiques officielles, plus de 20 000 personnes perdent la vie dans des accidents de la route chaque année en Iran, et entre 200 000 et 300 000 sont blessées, handicapées ou condamnées à l’alitement. Chaque accident mortel représente un coût de plus de 20 milliards de tomans pour le pays. Au total, les accidents de la route représentent environ 7 à 8 % du produit intérieur brut du pays. (Arman-e Emrouz, 9 mars 2025)
La crise met en évidence des problèmes d’infrastructure profondément enracinés, une application laxiste du code de la route et des comportements dangereux au volant.
Les femmes et les enfants sont touchés de manière disproportionnée
Selon les statistiques de l’Organisation iranienne de médecine légale, plus de 17 000 personnes sont mortes dans des accidents de la route dans tout le pays au cours de l’année écoulée. Bien que les rapports officiels ne fournissent pas toujours une analyse détaillée par sexe et par âge, des études indépendantes et des rapports régionaux suggèrent que les femmes et les enfants représentent un pourcentage important de ces décès. En particulier, le nombre de décès d’enfants parmi les piétons a fortement augmenté, car de nombreuses routes, tant dans les zones urbaines que rurales, sont dépourvues de mesures de sécurité appropriées, telles que des passages pour piétons et des dos d’âne.
Par exemple, dans la ville centrale d’Ispahan, les autorités ont signalé une augmentation inquiétante du nombre de décès sur les routes impliquant des femmes et de jeunes passagers. De même, la province de Khorassan Razavi, au nord-est du pays, qui comprend la ville de Machhad, a enregistré l’un des nombres les plus élevés de décès de piétons, dont beaucoup sont des enfants se rendant à l’école à pied. Dans la province du Khouzestan, située dans le sud-ouest de l’Iran, le mauvais état des routes a entraîné une augmentation des accidents mortels touchant des familles entières.
Comparaison entre l’Iran et d’autres pays
Le taux de mortalité routière en Iran est nettement plus élevé que dans de nombreux autres pays. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), intitulé « Rapport de situation mondial sur la sécurité routière dans le monde 2018 », la moyenne mondiale des décès dus aux accidents de la route est d’environ 18 pour 100 000 personnes. En Iran, cependant, ce nombre est estimé à environ 20-24 pour 100 000, ce qui le place parmi les pays ayant les taux de mortalité routière les plus élevés.
À titre de comparaison :
– L’Allemagne enregistre environ 4 décès par an pour 100 000 habitants, grâce à des lois strictes sur la conduite et à des infrastructures bien entretenues.
– La Turquie, un pays voisin dont les conditions routières sont similaires, affiche un taux de mortalité d’environ 8 pour 100 000.
– Les États-Unis, malgré leur nombre élevé de véhicules, ont un taux d’environ 12 pour 100 000.
Réponse du gouvernement et défis
Malgré les promesses des responsables iraniens de s’attaquer à la sécurité routière, peu de progrès ont été réalisés. Les routes mal entretenues, l’augmentation du nombre de motocyclettes sans casque et l’application limitée des lois sur le port de la ceinture de sécurité continuent de contribuer à l’augmentation du nombre de morts. En raison des difficultés économiques, de nombreuses familles n’ont pas les moyens d’acheter des véhicules plus sûrs, ce qui aggrave encore les risques sur la route.
Des informations récentes émanant de la police iranienne mettent en évidence l’ampleur alarmante du problème. En 24 heures seulement, pendant les vacances de Norouz (le Nouvel An perse, qui se caractérise par une forte augmentation des déplacements), 2 690 accidents ont eu lieu, faisant 21 morts et 625 blessés. En outre, du 15 au 18 mars, plus de 8 millions de passagers ont voyagé entre les provinces pendant les vacances de Norouz, et au cours de cette période, 13 195 accidents se sont produits, faisant 87 morts et 3 075 blessés. Ces chiffres stupéfiants soulignent la gravité du problème, en particulier pendant une période où le trafic est si intense.
L’augmentation du nombre de morts, en particulier parmi les groupes vulnérables comme les femmes et les enfants, a suscité des critiques de la part des groupes de la société civile. Les activistes affirment qu’il faut investir davantage dans les transports publics, les infrastructures pour les piétons et des programmes plus stricts de formation à la conduite.
Alors que le nombre de morts sur les routes continue d’augmenter, en particulier parmi les populations les plus vulnérables d’Iran, le gouvernement est soumis à une pression croissante pour qu’il prenne des mesures immédiates et efficaces. Cependant, la cause profonde de cette crise persistante réside dans l’incapacité du régime à donner la priorité au bien-être de ses citoyens. Le manque d’investissements dans les infrastructures, l’absence d’application du code de la route et le mépris général pour la sécurité publique illustrent la négligence du régime iranien. Il ne s’agit pas seulement d’un échec de la gouvernance, mais d’une indication claire que le régime a abandonné le peuple qu’il devrait protéger. L’Iran ne connaîtra aucun changement significatif tant que le régime restera au pouvoir. Seul un changement de régime permettra de rendre les routes du pays plus sûres et de protéger la vie des citoyens, en particulier des femmes et des enfants.
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