mercredi 9 octobre 2024

Le régime iranien utilise l’application Nazer pour surveiller les ambulances et identifier les manifestants

 Filterbaan, une organisation active dans le domaine des droits d’accès à Internet en Iran, rapporte que l’application Nazer du régime, initialement conçue pour surveiller l’application du hijab obligatoire, est également utilisée pour suivre les ambulances et identifier les manifestants.

Dans un rapport publié le 8 octobre, Filterbaan a souligné que les ambulances font partie des véhicules répertoriés pour signaler les violations, soulignant que l’application des lois sur le hijab obligatoire est une priorité pour le régime, « même en cas d’urgence médicale ».

M. Filterbaan a fait remarquer que l’application Nazer avait été initialement conçue pour suivre les violations du hijab dans les véhicules, mais qu’elle surveille désormais également des comportements tels que la consommation d’alcool, la rupture du jeûne pendant le ramadan et les manifestations publiques. Le rapport ajoute que l’application Nazer fait partie des politiques du gouvernement visant à supprimer les choix de vie qui ne sont pas conformes à ses lois.

Filterbaan a également expliqué que ses recherches montrent que la dernière version de « Nazer » a été développée pour accroître la surveillance de la vie des citoyens, en permettant de signaler des concepts vagues tels que les « comportements contraires aux normes publiques ». En outre, la nouvelle version vise à identifier les participants aux manifestations et à réprimer les rassemblements pacifiques.

Selon le rapport, l’application Nazer est un outil de surveillance puissant doté de vastes capacités de surveillance et de contrôle des citoyens, ciblant particulièrement les femmes. Elle cherche à criminaliser un large éventail de choix de vie, ainsi qu’à réprimer les dissidents, les critiques et les militants politiques, violant ainsi les droits énoncés dans les documents internationaux sur les droits de l’homme et même les propres lois du régime.

La nouvelle application Nazer vise à identifier les participants aux manifestations et à réprimer la liberté de réunion pacifique.

Filterbaan a également noté que l’application Nazer n’est pas disponible pour le grand public dans les magasins d’applications. Elle est plutôt distribuée par des canaux spécifiques tels que les sites web de la police et les plateformes de messagerie iraniennes comme « Eitaa » à des personnes sélectionnées et à des partisans du régime, ce qui indique qu’elle est utilisée de manière ciblée.

Cette organisation de défense des droits sur Internet a mis en évidence le terme « troubles » dans la version actualisée de Nazer, indiquant que l’application criminalise les manifestations pacifiques et les voix dissidentes. Elle a souligné que cette approche reflète la politique du régime qui ignore les droits des citoyens à se réunir pacifiquement et classe les protestations comme des « perturbations de l’ordre public ».

Selon Filterbaan, l’application Nazer a été conçue à l’origine pour permettre à ses utilisateurs – les forces de police et les volontaires approuvés comme les personnes chargées de faire respecter le hijab – de « signaler les individus qui violent les lois obligatoires sur le hijab en conduisant ».

Désormais, l’application peut identifier la position exacte des passagers à l’intérieur d’un véhicule et les classer en trois rôles : conducteur, passager avant et passager arrière, ce qui « rend le signalement des infractions plus précis et permet de punir les citoyens de manière plus exacte ».

Le rapport précise que la nouvelle version de « Nazer » comprend une liste complète de tous les modèles de voitures disponibles en Iran.

L’application Nazer a été conçue et produite par la « Naji Research and Development Company » pour être utilisée par les forces de l’ordre et de sécurité du régime.

Plus tôt, dans le cadre des efforts continus du régime iranien pour contrôler les citoyens, Mehdi Omidvar, porte-parole de l’Iran Chamber of Guilds, a annoncé le 2 octobre que, sur ordre de l’unité de supervision des lieux publics de la police, un « système de vidéosurveillance des lieux publics » a été mis en place, donnant aux forces de l’ordre et aux services de renseignement du régime la possibilité de surveiller les unités commerciales et de service par vidéo.

Le projet de loi connu sous le nom de « Hijab et chasteté » a été approuvé par le Conseil des gardiens et transmis au Majlis (parlement) du régime. Outre l’application violente du hijab obligatoire pour les femmes, ce projet de loi appelle à une « ségrégation des sexes » plus large dans les universités, les centres administratifs et éducatifs, les parcs, les zones de loisirs et même dans les secteurs médicaux des hôpitaux.

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)/CSDHI 

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