samedi 28 juin 2025

À la prison de Qarchak, les prisonnières politiques transférées depuis Evin font face à des conditions déplorables

 À la suite de la destruction des installations administratives et des postes d’entrée de la prison d’Evin le 23 juin, environ 70 prisonnières politiques ont été transférées soudainement et sans préavis à la prison de Qarchak à Varamin en violation du principe de séparation des crimes.

Ce transfert a été exécuté avec une rapidité alarmante, dans le chaos et sous haute sécurité, suscitant une vive inquiétude quant au sort des prisonnières déplacées.

Transfert non préparé : absence de médicaments et de soins médicaux

Plusieurs femmes ont été blessées lors des explosions à la prison d’Evin. Cependant, en raison des restrictions sécuritaires strictes, elles ont été privées de soins médicaux immédiats.

Le transfert soudain a empêché de nombreuses prisonnières de récupérer leurs médicaments essentiels, leurs dossiers médicaux ou même leurs effets personnels. Parmi elles se trouvent des femmes souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, des maladies cardiaques et des troubles auto-immuns, qui se retrouvent désormais sans accès à leurs traitements vitaux, sans aucune autorisation pour en obtenir de nouveaux.

Nouveau lieu : un hangar sans fenêtres et pollué

Les femmes ont été transférées dans un espace connu sous le nom de « Club » à l’intérieur de la prison de Qarchak, un hangar métallique sans fenêtres, mal ventilé, avec une chaleur insupportable, situé à proximité d’un incinérateur de déchets.

Les informations signalent de l’eau impropre à la consommation, des installations sanitaires et médicales insuffisantes, ainsi qu’une interdiction des appels téléphoniques et des visites familiales.

Deux jours après le transfert forcé, les prisonnières ont été autorisées à passer un bref appel téléphonique, étroitement surveillé, à leurs familles.

Prison de Qarchak : un historique de maltraitance systémique envers les femmes

La prison de Qarchak est depuis longtemps tristement célèbre comme un symbole de la maltraitance systémique envers les femmes détenues. Elle abrite des milliers de femmes condamnées pour des infractions non politiques telles que le meurtre, le vol et les infractions liées aux stupéfiants.

Au fil des années, des rapports récurrents ont documenté des violences physiques et verbales, une prise en charge médicale discriminatoire et des conditions sanitaires déplorables.

Les détenues de Qarchak sont fréquemment privées d’accès régulier au téléphone, de produits d’hygiène de base, et sont souvent soumises à des humiliations et des violences de la part du personnel pénitentiaire.

Certaines sont contraintes de travailler de longues heures dans les ateliers de la prison dans des conditions difficiles afin de subvenir aux besoins de leurs familles.

La responsabilité directe incombe aux autorités pénitentiaires et aux agences de sécurité

Plusieurs jours après le transfert, aucune information officielle n’a été communiquée concernant l’identité des prisonnières transférées ni leur enregistrement dans le système de la prison de Qarchak. Cette absence de transparence accentue les inquiétudes concernant leur statut juridique et leur bien-être physique et psychologique.

Cette situation s’ajoute à l’incertitude sur la durée de leur maintien à Qarchak.

Actuellement, Soghra Khodadadi, la directrice de la prison de Qarchak, porte la responsabilité directe de la vie, de la santé et des droits humains de ces prisonnières politiques.

Toute poursuite des mauvais traitements ou tout préjudice physique ou psychologique sera directement imputé à l’administration pénitentiaire, à l’Organisation iranienne des prisons et aux agences de sécurité qui leur sont affiliées.

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