L’une des crises les plus graves du système de santé iranien est la prise en otage de la distribution de médicaments par des entreprises affiliées aux institutions du régime, un problème qui menace non seulement les pharmacies mais met directement en danger la vie des gens.
L'une des tactiques de pression les plus courantes consiste à vendre des médicaments à la sauvette et à rationner des médicaments largement utilisés et vitaux. Cette pratique commence sous prétexte de « soutenir la production nationale ». Par exemple, un médicament comme la warfarine est d'abord complètement retiré de la liste des médicaments importés. Puis, faute de production nationale suffisante, il est distribué au compte-gouttes à certains proches du régime, avant d'être finalement vendu au marché noir à un prix plusieurs fois supérieur à son prix initial. Les pharmacies ne peuvent se procurer ce médicament qu'en achetant également d'autres médicaments peu demandés mais très rentables.
Cette méthode, qui s'apparente à l'extorsion pharmaceutique, conduit souvent à la péremption ou à l'inutilisation de médicaments encore en douane ou dans les entrepôts des distributeurs. Compte tenu de la criticité de certains de ces médicaments, les pharmacies et les patients sont contraints de les obtenir à tout prix.
Un autre moyen de pression utilisé par les distributeurs consiste à réduire la marge bénéficiaire sur les médicaments essentiels et à raccourcir les délais de remboursement des pharmacies. Par exemple, les médicaments de marque dans des domaines comme la chimiothérapie, la sclérose en plaques et le diabète sont proposés avec une marge minimale (environ 6 %) et des délais de règlement courts (15 jours à un mois), tandis que les compagnies d'assurance retardent les paiements des pharmacies de 6 à 8 mois. Cela contraint les pharmacies à acheter des produits biosimilaires iraniens ou chinois, qui offrent des marges plus élevées et des conditions de paiement plus souples, une condition imposée par les distributeurs.
Au cours des deux dernières années de crise aiguë et d'augmentation des besoins en fonds de roulement des pharmacies due aux pénuries de médicaments, les services juridiques des sociétés de distribution sont devenus plus agressifs que jamais. Exploitant le système bancaire centralisé et les pénuries de liquidités du marché, ils saisissent les comptes bancaires, confisquent les actifs des fondateurs de pharmacies et perçoivent des frais juridiques exorbitants pour le moindre retard de paiement, sans aucune mise en demeure ni délai de grâce.
Il est à noter que la quasi-totalité des sociétés de distribution pharmaceutique sont contrôlées directement ou indirectement par les institutions du régime. Par conséquent, aucun organisme indépendant n'a le pouvoir de les contrer ou de les superviser. Par conséquent, les seules victimes de ce système corrompu et chaotique sont la population et les patients.
Tant que cette structure contrôlée par le régime perdurera, il n'y aura aucun espoir d'amélioration de la santé publique ni d'accès équitable aux médicaments. La seule solution ultime réside dans le renversement du régime iranien, qui est à l'origine de cette crise structurelle.
Source : Iran Focus
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