Azadeh Alemi – représentante du CSDHI

Azadeh Alemi a rappelé le rôle de son organisation fondée en 2004 par des victimes de la répression iranienne, et son engagement indéfectible pour faire entendre la voix des sans-voix. Elle a présenté la campagne « Non à la peine de mort », qui bénéficie d’un large soutien en Europe et en Amérique du Nord, notamment de la majorité du Parlement britannique, du Sénat irlandais et de plusieurs maires de grandes villes françaises.
« En France aussi, nous avons lancé la campagne des 1000 maires. Des élus de grandes villes comme Nice, Lyon, Bordeaux et sept arrondissements de Paris ont signé une déclaration contre la peine de mort. »
Azadeh a insisté sur le fait que, même pour des criminels, la peine capitale est aujourd’hui inacceptable. Elle a souligné que dans le cas de l’Iran, il s’agit surtout d’une arme politique contre les dissidents. Elle a dénoncé l’absence de procès équitables, les transferts secrets vers les couloirs de la mort, et a donné la parole à Maryam, la fille d’un prisonnier politique condamné à mort.
Maryam Hassani – Fille du prisonnier politique Mehdi Hassani

Maryam Hassani, jeune réfugiée de 24 ans vivant en Allemagne, a livré un témoignage profondément bouleversant. Son père, Mehdi Hassani, est détenu depuis 4 ans et récemment condamné à mort pour sa simple appartenance présumée à l’OMPI (Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran).
« Mon père n’a jamais levé la main sur personne. Il n’existe aucune preuve contre lui. Pourtant, il est condamné à mort uniquement pour ses idées. »
Elle a décrit la terreur psychologique constante vécue par sa famille : l’arrestation brutale, les mois sans nouvelle, la peur chaque nuit de recevoir un appel annonçant l’exécution. Elle a lancé un appel pressant pour que les noms des prisonniers ne soient pas oubliés, car cela peut sauver des vies. Son témoignage a profondément ému les participants.
Afchine Alavi – Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI)

Afchine Alavi a apporté une analyse approfondie sur les raisons de l’acharnement du régime iranien à poursuivre les exécutions. Il a rappelé que plus de 1 300 exécutions ont été recensées depuis début 2024, avec un pic alarmant ces derniers mois.
« Les mollahs ont retenu une leçon du passé : le Chah a perdu le pouvoir quand il a adouci la répression. Depuis, les autorités actuelles pensent que seule la terreur peut les maintenir au pouvoir. »
Il a souligné que les exécutions ne visent pas seulement à punir, mais à détruire la dissidence. La plupart des prisonniers exécutés sont des sympathisants de l’OMPI, des minorités kurdes, baloutches ou sunnites. Il a conclu que la peine de mort est un pilier du régime, au même titre que la répression religieuse ou la terreur régionale exportée par les Gardiens de la Révolution.
Simine Nouri – Présidente de l’Association des Femmes Iraniennes en France (AFIF)

Simine Nouri a dressé un constat glaçant sur la situation des femmes en Iran. En 2024, 34 femmes ont été pendues – un chiffre sans précédent même parmi les pays qui pratiquent encore la peine de mort. Rien qu’en mai 2025, 8 femmes ont été exécutées.
« Derrière chaque chiffre, il y a un visage, une famille détruite, une voix étouffée. »
Elle a rappelé que des centaines de femmes résistantes, notamment des membres de l’OMPI, ont été massacrées en 1988. L’un des extraits d’archives les plus marquants, révélé récemment, est la voix de Montazeri dénonçant l’exécution de 300 jeunes filles, dont une française, en pleine conscience de leur nationalité. Aujourd’hui encore, les prisonnières politiques sont privées de soins médicaux, soumises à des conditions inhumaines et souvent invisibilisées.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers l’enregistrement complet de la session sur YouTube :
Source : CSDHI

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