Arrestation et torture : le début d’une affaire opaque
Azad Shojaei, un Koulbar (frontalier) de 32 ans du village de Duleh Germeh dans le comté de Sardasht, a été arrêté avec deux autres personnes en juillet 2023 et immédiatement transféré au centre de détention de sécurité du ministère du Renseignement à la prison d’Oroumieh. Les détenus ont été placés en isolement cellulaire pendant des mois, se sont vu refuser la visite de leur famille et n’ont pas eu accès à un avocat. Selon des sources bien informées, les prisonniers ont enduré de graves tortures physiques et psychologiques. Les proches de Shojaei rapportent que ces tortures ont contraint à des aveux, qui sont devenus la base principale des condamnations à mort prononcées par le tribunal.
Une cour opaque et un verdict illégal
En octobre 2023, le tribunal révolutionnaire d’Oroumieh, présidé par le juge Ghorban Shahini, a condamné à mort les trois accusés uniquement sur la base de ces aveux extorqués. Des informations indiquent qu’aucun des accusés n’a été autorisé à choisir son propre avocat, et que ses déclarations de défense ont été menées sous la supervision d’agents de sécurité. Par la suite, la Cour suprême a confirmé les verdicts sans traiter de manière adéquate les failles juridiques dans l’affaire. Les avocats nommés par le tribunal étaient inefficaces pour interjeter appel ou fournir une défense indépendante, laissant les défendeurs sans recours juridique significatif avant leur exécution à la prison d’Oroumieh.
Récits de sécurité et vidéos de confessions forcées
Edris Ali, un autre accusé et Koulbar dans les régions frontalières, a été arrêté avec sept autres Koulbars, dont cinq ont été libérés sous caution. Edris Ali et deux autres sont restés en détention à la prison d’Oroumieh et auraient été torturés. Des agents du renseignement l’ont forcé à réciter une confession scriptée devant la caméra, promettant sa libération en échange de leur coopération. Ces vidéos ont ensuite été utilisées comme preuve au tribunal et ont directement contribué à sa condamnation à mort.
Silence judiciaire et préoccupation internationale
En novembre 2024, le porte-parole de la justice Asghar Jahangiri a annoncé l’arrestation de plusieurs personnes pour espionnage sous prétexte de qu’elles étaient des Koulbars, mais n’a pas divulgué l’identité des détenus ni fourni de détails sur leurs procédures judiciaires. Ce manque de transparence a renforcé les préoccupations des organisations nationales et internationales de défense des droits humains, qui craignent que cette affaire, comme beaucoup d’autres avant elle, soit entachée de graves violations des droits humains, y compris le déni du droit à une procédure régulière et l’utilisation de la torture.


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