jeudi 26 juin 2025

Crise à la prison d’Evine : Transferts forcés après un bombardement au milieu du silence institutionnel

 À la suite d’un attentat suspect à la bombe à la prison d’Evine – incident dont la nature et l’ampleur n’ont pas encore été officiellement clarifiées — des informations crédibles indiquent une escalade spectaculaire des mesures de sécurité et le transfert massif de détenus, en particulier de prisonniers politiques. Ces développements sans précédent ont suscité l’inquiétude parmi les familles, les acteurs de la société civile et les organisations internationales des droits de l’homme.

Escalade de la sécurité et des transferts nocturnes

Des images vérifiées capturées par des citoyens et des sources fiables indiquent que, sous la couverture de la nuit, des forces de sécurité lourdement armées ont encerclé la prison d’Evine, déployant des bus et des véhicules spécialisés pour déplacer de force les détenus. Des témoins rapportent que depuis le soir du 23 juin 2025, la prison et ses environs sont sous un confinement militaire intense, avec des dizaines de véhicules des forces spéciales stationnés sur place.

Plusieurs détenues auraient été transférées à la prison de Qarchak à Varamin, dans le cadre d’opérations menées sans notification préalable à leurs familles et sous la menace directe et la coercition. La nature de ces transferts suggère des violations évidentes à la fois des normes juridiques iraniennes et des normes internationales en matière de droits humains.

Raids armés et ordres aux prisonniers politiques

Dans un développement particulièrement troublant, Heydatollah Farzadi, le chef de la prison d’Evine, accompagné de membres armés de l’unité de garde spéciale de l’Iran, est entré dans le quartier 4 – l’une des principales installations abritant des prisonniers politiques. Les détenus ont reçu l’ordre de quitter immédiatement le quartier, sans autorisation pour récupérer leurs effets personnels, et ont été déplacés de force au pénitencier central du Grand Téhéran. Des témoins oculaires rapportent que les prisonniers qui résistaient étaient directement menacés avec des armes à feu.

Le quartier 4 abrite environ 400 détenus, dont la majorité sont des prisonniers politiques. Le transfert soudain et à grande échelle de ces personnes – effectué sans procédure régulière ni respect des principes humanitaires -constitue une violation flagrante des obligations de l’Iran en vertu du droit international des droits de l’homme, y compris l’interdiction de la détention arbitraire et le droit à un traitement humain des prisonniers.

Destination : Le Grand Pénitencier Central de Téhéran

Selon des sources locales, la principale destination pour les prisonniers transférés est le pénitencier central du Grand Téhéran—une installation longtemps critiquée par les défenseurs des droits de l’homme pour ses conditions inhumaines et dégradantes. La surpopulation chronique, le manque d’accès à des soins médicaux adéquats, les conditions de vie insalubres et la violence systémique sont des défis bien documentés dans cette prison, ce qui expose les détenus transférés à un risque important de préjudice supplémentaire.

Le bombardement : inexpliqué et potentiellement exploité

L’incident de l’attentat à la bombe survenu le 23 juin 2025 près de la prison d’Evine reste officiellement non reconnu. Aucune agence gouvernementale n’a accepté la responsabilité ou émis de déclaration formelle concernant la nature de l’attaque. Le manque de transparence a alimenté une spéculation généralisée selon laquelle les autorités pourraient utiliser l’incident comme prétexte pour accélérer la répression politique et dissimuler des preuves de possibles fautes ou vulnérabilités structurelles révélées par l’attentat.

Silence institutionnel et préoccupation publique croissante

Plus de 48 heures depuis le début de la crise, il n’y a eu aucune communication officielle de la part du système judiciaire iranien, de l’Organisation des prisons ou des agences de sécurité. L’absence de toute explication concernant les transferts forcés, la condition actuelle des détenus ou les circonstances de l’attentat à la bombe n’a fait qu’aggraver l’inquiétude du public et faciliter la diffusion de rapports contradictoires et de spéculations sur les plateformes de médias traditionnels et sociaux.

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