Le calendrier et la portée de cette coupure d’Internet ont suscité des préoccupations accrues. À partir du 17 juin, les restrictions ont commencé à s’intensifier, culminant en un blocus complet seulement deux jours plus tard. La Cyber Police du régime (FATA) a affirmé que les perturbations étaient le résultat de cyberattaques. Cependant, un scepticisme généralisé persiste. De nombreux utilisateurs iraniens sur les réseaux sociaux affirment que le régime a délibérément restreint l’accès à Internet pour empêcher la diffusion de mises à jour en temps réel et supprimer les manifestations potentielles déclenchées par les récents développements.
Cette tactique consistant à avoir recours à la coupure d’Internet n’est pas nouvelle. Le régime iranien a un historique documenté d’utilisation des restrictions et de coupure d’Internet comme une forme de répression. Lors des manifestations de novembre 2019—lorsque les forces de sécurité ont tué plus de 1500 manifestants — le régime a coupé tout accès à Internet pendant plusieurs jours. Encore une fois, lors du soulèvement national de 2022, de grandes parties du pays ont connu des coupures de courant prolongées et de sévères restrictions, en particulier dans les régions rétives.
Maintenant, alors que les tensions s’intensifient une fois de plus, les journalistes citoyens et les reporters indépendants sont incapables de documenter ou de rapporter ce qui se passe sur le terrain. Les médias étatiques remplissent le vide avec des récits approuvés par le régime qui sont souvent peu fiables et biaisés, laissant les Iraniens et la communauté internationale sans informations crédibles.
Les conséquences de la coupure d’Internet s’étendent bien au-delà des frontières de l’Iran. Les expatriés iraniens font face à une énorme pression émotionnelle, incapables de contacter leur famille et leurs proches. Le bilan psychologique de ce silence forcé, en particulier pendant une période de conflit potentiel, est immense.
Couper l’accès à Internet dans le monde d’aujourd’hui, c’est étouffer une société. Comme de nombreux militants l’ont noté, à une époque où l’information est vitale, déconnecter Internet revient à supprimer l’approvisionnement en oxygène d’une population. C’est un crime dans le crime—un acte qui combine la violence des missiles avec la censure des voix.
Ce dernier black-out numérique non seulement isole une nation en crise mais sert aussi de rappel glaçant de la façon dont les régimes autoritaires manipulent la technologie pour dissimuler les abus, réprimer la dissidence et contrôler le récit.
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