mercredi 13 mars 2024

Crise migratoire : 3 000 infirmières ont quitté l’Iran l’année dernière

 – Abolghasem Aboutalebi, membre du Conseil suprême des infirmières en Iran, a décrit la situation de la migration des infirmières du pays comme une « crise proche » et a appelé à trouver des solutions.

Selon Abolghasem Aboutalebi, alors qu’environ 10 000 infirmières sont formées dans le pays chaque année, près de 3 000 d’entre elles ont émigré l’année dernière.

Les fonctionnaires du ministère de la santé du régime déclarent que la destination de la migration des infirmières comprend un large éventail de pays, des pays voisins et de la région du golfe Persique aux pays occidentaux et européens, ainsi qu’à l’Afrique du Sud.

Abolghasem Aboutalebi a également critiqué la lenteur du recrutement des infirmières, déclarant que pour atteindre la norme de 2,5 infirmières par lit, le nombre actuel de 240 000 infirmières dans le pays devrait être triplé.

Le 11 décembre 2023, l’agence de presse officielle du régime, IRNA, dans un article intitulé « Nurses Migrating, Officials Watching », a cité Mohammad Sharifi Moghadam, le secrétaire général de la Maison des infirmières, soulignant les conséquences de la pénurie d’infirmières, notamment la perte de vies de patients.

Sharifi Moghadam a également fait état de l’insatisfaction de plus de 90 % des infirmières en Iran, l’attribuant aux problèmes de subsistance, aux disparités de revenus, à la discrimination au sein du personnel médical, à la mauvaise application des lois tarifaires, à la pénurie de personnel, aux heures supplémentaires obligatoires avec une « compensation très minime » et à l’épuisement professionnel.

Pour expliquer l’écart de revenus entre les personnels de santé, Sharifi Moghadam a déclaré que le salaire moyen d’une infirmière nouvellement embauchée est de 90 millions de rials (environ 151 dollars), ce qui ne couvre même pas le coût de la location d’un logement, alors qu’un médecin spécialisé employé par le gouvernement gagne plus de 1,4 milliard de rials (environ 2 345 dollars) par mois.

Les infirmières font partie des groupes qui, ces derniers mois, ont exprimé leur mécontentement à l’égard de leur emploi et de leurs moyens de subsistance en manifestant massivement auprès des autorités du régime iranien, exigeant que l’on prenne en compte leurs doléances.

Ces manifestations ont donné lieu à des mesures punitives de la part des autorités iraniennes, notamment une suspension de six mois pour les employés protestataires.

Bien que la vague de migration en provenance d’Iran ne se limite pas aux infirmières et englobe un large éventail d’étudiants, de travailleurs, de médecins et de professionnels spécialisés, des experts ont mis en garde contre les conséquences du départ de la main-d’œuvre du pays.

Morteza Ezati, professeur d’université et expert économique, a récemment discuté avec le site web « Khabar Online », considérant la migration comme une cause d’exacerbation de « graves crises » dans l’économie iranienne et prédisant que ses conséquences se manifesteront bientôt dans la société et l’économie.

Source : Iran Focus (site anglais)/CSDHI 

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