jeudi 14 mars 2024

Soada Khadirzadeh inculpé dans une nouvelle affaire sur ordre du ministère des renseignements

 Sur ordre du ministère des renseignements, le tribunal révolutionnaire de Miandoab a inculpé une prisonnière politique kurde, Soada Khadirzadeh, d’aide à l’achat d’armes dans une nouvelle affaire. Elle est détenue à la prison d’Ourmia, dans le nord-ouest de l’Iran.

Auparavant, elle avait été condamnée à un total de 16 ans et 6 mois de prison pour 2 peines prononcées par les tribunaux révolutionnaires de Mahabad et Piranchahr pour “complicité de meurtre” et appartenance à un groupe kurde dissident. L’accusation de “complicité de meurtre” a été rejetée par la Cour suprême.

Selon des sources informées, après le rejet de l’accusation de Soada Khadirzadeh, la famille de la plaignante, qui est membre du ministère des renseignements, a immédiatement déposé une plainte et ouvert une nouvelle affaire contre elle pour tenter de maintenir en prison la mère et sa fille.

L’avocat de Soada Khadirzadeh s’est opposé aux nouvelles accusations portées contre sa cliente.  En réponse à la protestation de l’avocat, le juge a déclaré : “Que la Cour suprême ait rejeté les accusations ou non, cette femme a une plaignante et est accusée d’avoir aidé à l’achat d’armes pour son mari”.

Cette nouvelle affaire intervient à un moment où Soada Khadirzadeh, après avoir purgé 2 ans et 5 mois de sa peine d’emprisonnement et après le rejet de l’accusation de complicité de meurtre, devrait avoir droit à une libération conditionnelle ou au moins à une permission de sortie de prison.

Mais cette mère de 35 ans, ainsi que sa fille d’un an, Solina, née en prison, sont toujours détenues à la prison centrale d’Ourmia.

Informations générales

En février 2023, la Cour suprême a rejeté la condamnation de Soada Khadirzadeh à 10 ans et 6 mois d’emprisonnement pour “complicité de meurtre”. Elle avait été condamnée à 2 ans et un jour de prison par le tribunal révolutionnaire de Mahabad pour avoir aidé son mari à fuir. Elle a également été condamnée à 4  ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Piranchahr pour appartenance à un groupe dissident kurde. 

Solina, âgée d’un an, privée de son acte de naissance

Solina, qui a eu un an le 20 juin 2023 à la prison d’Ourmia, n’a pas de certificat de naissance et sa mère lutte pour l’élever en prison. Soada Khadirzadeh ne peut pas fournir de lait en poudre ni de vêtements à sa fille. Il y a aussi la menace que les autorités pénitentiaires enlèvent Solina à sa mère sous divers prétextes.

Solina, qui a maintenant un an et 9 mois, n’a jamais quitté la prison et n’a pas été autorisée à voir un médecin en dehors de la prison. Elle n’a été autorisée à participer à une séance du tribunal avec sa mère qu’en février 2023, au cours de laquelle un membre de la famille du plaignant a tenté de donner un coup de pied à Solina, mais en a été empêché par des agents du tribunal.

Les plaignants, qui sont affiliés au ministère des renseignements, ont demandé la peine la plus sévère pour la jeune mère et ont menacé de la tuer si elle bénéficiait d’une permission de sortie de prison. En raison des pressions et des menaces dont elle fait l’objet, Soada est dans un mauvais état mental et a déjà tenté de mettre fin à ses jours

Pendant sa grossesse, elle a demandé à plusieurs reprises une permission de sortie et, même après avoir payé une caution importante, elle n’a pas été autorisée à sortir sur ordre du ministère des renseignements et a entamé une grève de la faim en signe de protestation.

Née en 1989, cette prisonnière politique kurde est originaire de Piranchahr, dans le nord-ouest de l’Iran. Elle a perdu son père à l’âge de 9 ans et n’a pas pu poursuivre ses études en raison de la pauvreté.

Soada Khadirzadeh a été arrêtée par les forces gouvernementales à Piranchahr le 14 octobre 2021 et a été transférée à la prison centrale d’Ourmia le 8 novembre.

Source: CNRI Femmes 

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