dimanche 11 août 2024

Crucifixion des femmes détenues : Un rapport détaillé de la prison centrale Machhad

 À la suite des protestations des détenues de la prison centrale Machhad (Vakilabad), des agents de garde, sous les ordres des responsables de la prison, sont entrés dans le quartier et ont soumis les détenues à des passages à tabac et à la torture.

Les 30 et 31 juillet 2024, les détenues de la prison centrale Machhad ont protesté en raison du manque d’installations et de la chaleur insupportable dans les salles et la cuisine. Elles ont exprimé leur mécontentement en brisant des fenêtres et des caméras de sécurité. En réponse, sous les ordres d’Ali Abdi, le directeur de la prison de Vakilabad, les gardiens sont entrés dans le quartier des femmes et ont réprimé les prisonnières. L’infirmerie de la prison a également refusé de soigner les détenues blessées.

Raisons de la protestation

Les prisonnières étaient préoccupées par la chaleur extrême, la mauvaise qualité de la nourriture, l’insalubrité des cuisines, l’absence de réfrigérateurs, de machines à laver, de cuisinières et d’appareils de climatisation. L’augmentation du nombre de prisonnières et le manque d’attention portée aux conditions sanitaires ont entraîné la propagation de poux, de cafards et de souris dans les quartiers. En raison de l’absence de machines à laver, les prisonnières sont obligées de laver leurs vêtements dans la salle de bain ou dans les éviers. Les murs du bâtiment sont couverts de moisissures et l’entrée des médicaments pour la peau dans la prison est interdite.

Deuxième manifestation de femmes détenues

Lors de la deuxième manifestation, le 3 août 2024, les gardes spéciaux ont agi sous les ordres des responsables de la prison et ont réprimé les prisonnières encore plus sévèrement.

Les portes des cellules ont été fermées pendant 8 heures et les prisonnières n’ont pas été autorisées à aller aux toilettes, au magasin, dans la cour ou à l’infirmerie.

Les gardiens frappaient les portes avec des matraques et faisaient du bruit. Certaines personnes ont été transférées dans le quartier Assayech, qui accueille des patients souffrant de troubles mentaux.

Des dossiers disciplinaires ont été ouverts pour certaines personnes et certaines ont été privées de visites, d’appels et de congés.

prison centrale Machhad Grève de la faim d'une prisonnière pour protester contre la torture brutale

Crucifixion de prisonnières

Dans le quartier Assayech, les prisonnières ont été crucifiées sur les lits, ce qui leur a causé des blessures et des infections aux mains et aux pieds. Elles ne sont libérées de cette position que pour aller aux toilettes et manger, et pendant ce temps, une main reste menottée au lit. Les responsables de la prison ont forcé ces prisonnières à prendre des tranquillisants et des somnifères, ce qui les a rendues dépendantes.

Dirigeants de la répression et de la torture

Selon les prisonnières, Ali Abdi (directeur de la prison), Amir Pasban (responsable interne), Jahedi (chef de la protection des renseignements) et Vali Khani (chef adjoint de la protection des renseignements) étaient chargés de diriger la répression et la torture des prisonnières.

Les prisonnières demandent le remplacement du juge de surveillance de la prison (Tabatabaei), qui est responsable de leur torture psychologique et de leur harcèlement. Les forces de la garde spéciale sont restées stationnées dans le quartier des femmes jusqu’à la fin du 2 août 2024.

À propos de la prison centrale Machhad

Plus de 8 000 détenus purgent leur peine à la prison centrale Machhad. La plupart d’entre eux sont incarcérés pour des délits sociaux tels que le vol, les délits liés à la drogue et les conflits familiaux. Plusieurs sont également emprisonnés pour des raisons politiques ou idéologiques. Il y a également plusieurs prisonniers sunnites dans cette prison.

Le jeudi 24 septembre 2020, le département du Trésor américain a sanctionné 2 juges et 3 prisons, dont la prison centrale Machhad, pour leur rôle dans la torture, les traitements inhumains et dégradants, et les détentions arbitraires d’individus pour avoir participé à des assemblées pacifiques.

Source: CNRI Femmes 

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