Selon le site Khabar Online, la « chaîne de suicides » parmi le personnel médical en 2023 a commencé avec la mort de Parastou Bakhshi, une jeune cardiologue à l’hôpital Delfan. Cet incident a été suivi de deux autres suicides en mai : le Dr Samira Al-Saeedi, professeur agrégé de rhumatologie et membre du Centre de recherche en rhumatologie de l’Université des sciences médicales de Téhéran, et le Dr Zahra Maleki, médecin en mission médicale à Téhéran se sont suicidés à moins d’une semaine d’intervalle.
Le phénomène des « suicides de médecins » est publiquement reconnu depuis 2018, souvent dénoncé sous couvert de « mort subite » par divers médecins. Depuis 2019, la communauté médicale a connu deux vagues distinctes de suicides. La deuxième vague, survenue au cours des trois dernières années, a vu 13 médecins résidents se suicider, avec une période particulièrement intense en décembre 2022, lorsque trois résidents se sont suicidés en une seule semaine.
Le Dr Hadi Yazdani, un professionnel de la santé titulaire d’un doctorat en médecine, a comparé l’augmentation des suicides dans la communauté médicale à un « effet domino ». Il a souligné les sentiments d’impuissance et de désespoir absolu comme des facteurs importants, notant que « la mort du Dr Parastou Bakhshi marque le début d’une chaîne et pourrait être la source de suicides ultérieurs ».
Le Dr Yazdani a souligné les problèmes systémiques au sein du ministère de la Santé et les réglementations existantes, telles que la loi sur le service obligatoire, la répartition du personnel médical, la commission des cas spéciaux et l’ingérence des forces locales dans le travail des médecins des missions médicales, comme motivations courantes des suicides parmi les travailleurs de la santé. Il a également souligné la charge de travail écrasante, les nombreuses responsabilités, les salaires insuffisants et le manque de sécurité d’emploi comme problèmes fondamentaux auxquels est confronté le personnel médical.
Le rapport de Khabar Online fait également référence aux données de l’Observatoire des migrations, révélant qu’à l’été 2022, 74 % des médecins et infirmières avaient exprimé le désir d’émigrer d’Iran, et plus de 4 000 médecins avaient quitté le pays au cours de la seule année écoulée.
Auparavant, le porte-parole de l’Organisation du système médical iranien avait reconnu l’augmentation des suicides au sein de la communauté médicale. Ils ont attribué la charge de travail élevée et l’insuffisance des rémunérations comme principales raisons des suicides parmi les médecins résidents, qualifiant ces incidents de « multiformes et complexes ».
Dans une conversation avec l’agence de presse officielle ILNA, Reza Laripour a expliqué qu’un médecin résident ne peut aujourd’hui pas se permettre de louer une maison et de couvrir ses dépenses quotidiennes à Téhéran, ce qui entraîne un sentiment de désespoir quant à sa future carrière. Ce désespoir, associé à la destruction de leurs attentes avant l’école de médecine, les entraîne dans un cycle de stress, d’anxiété, de dépression et, finalement, de suicide.
En décembre de l’année dernière, l’Association iranienne des psychiatres a écrit une lettre à Ebrahim Raisi, alors président du régime, soulignant les taux de suicide élevés parmi les médecins résidents et avertissant que la poursuite de cette tendance pourrait conduire à « l’effondrement du système de santé du pays ».
Au moment de la rédaction de ce papier, l’info de Khabar Online avait été supprimé, affichant le message : « Cette page n’existe pas ! Vous avez probablement mal saisi l’adresse. Vous serez automatiquement redirigé vers la page d’accueil ».
Source:NCRI
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