Sur la bannière de la campagne électorale, on peut lire : « Même ceux qui s’opposent à l’État, il convient, dans l’intérêt de la préservation du pays, de participer aux élections ».
Après la mort du président des mollahs, Ebrahim Raïssi, le 19 mai, Ali Khamenei a rapidement ordonné les préparatifs d’une élection présidentielle afin d’éviter des troubles au sein du régime et d’éventuelles instabilités. Ainsi, l’establishment au pouvoir prépare désormais le terrain pour une manipulation significative des chiffres électorales afin de projeter une image de force et de dissimuler le ressentiment profondément enraciné de la nation.
Ces derniers jours, les médias d’État et les responsables ont constamment mis en avant les prochains scrutins qui devraient montrer un taux de participation élevé. Le 13 juin, l’agence de presse officielle Mehr a cité Abdollah Moradi, directeur général des affaires politiques au ministère de l’Intérieur : « Les résultats de l’enquête indiquent que l’enthousiasme du public pour l’élection présidentielle dépassera celui du mandat précédent. »
De plus, le 15 juin, l’agence de presse Tasnim, affiliée au CGRI, a cité Ahmad Hakimipour, chef de campagne de Massoud Pezeshkian : « Les preuves suggèrent que nous assisterons à une forte participation aux élections ; des signes de réconciliation avec les urnes sont visibles dans la société.»
Les représentants de Khamenei ont fait écho à ce message lors des sermons de prière du vendredi dans diverses villes. Gholamreza Moghisheh, responsable de la prière du vendredi à Sabzevar, a souligné que la participation maximale du public est la priorité absolue du régime lors des élections, promettant des bénéfices significatifs pour le peuple et le pays.
Le 14 juin, Morteza Fatemian, lors des prières du vendredi à Khakal, a affirmé qu’une forte participation « renforcerait la stabilité politique et augmenterait la légitimité de l’État aux niveaux national et international ». Safar Ghorbanpour, responsable par intérim de la prière du vendredi à Rasht, a ajouté qu’« une participation électorale maximale renforcerait la dissuasion contre les ennemis, atténuant les menaces et levant les sanctions ».
Même Abbas Abdi, un ancien tortionnaire qui a joué le rôle de critique du régime ces dernières années, a déclaré : « Je ne pense pas que le taux de participation sera inférieur à 55 % ».
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Craignant un boycott généralisé qui révélerait les faiblesses internes et le mécontentement sociétal, sapant ainsi la capacité de Téhéran à extorquer d’autres pays au niveau régional et mondial, les responsables de toutes les factions se rallient au projet de Khamenei. Le 15 juin, Massoud Pezeshkian, perçu par certains comme représentant une approche politique différente, a déclaré : « J’ai rejoint cette élection pour susciter un enthousiasme de participation contre les ennemis qui nous surveillent. Si les gens ne se présentent pas, notre pays sera en danger. »
Pezeshkian a également insisté : « J’espère que Dieu nous aidera. Encouragez les gens à voter pour qui ils veulent, mais montrez que nous sommes présents et engagés envers la révolution, le leadership et la religion. Il a ajouté : « Si les politiques générales du Guide suprême sont mises en œuvre, les problèmes seront résolus. »
Selon Nour News, affilié au Conseil suprême de sécurité nationale du régime, Pezeshkian a rencontré l’ancien président Mohammad Khatami le 13 juin. Khatami, qui a refusé de voter lors des élections parlementaires simulées du 1er mars, a annoncé qu’il voterait pour Pezeshkian.
Le parti Etemad Melli, fondé par Mehdi Karroubi, actuellement assigné à résidence sur ordre de Khamenei, a publié une déclaration appelant les gens à voter malgré « l’inefficacité des politiques des gouvernements précédents qui ont rendu la vie très difficile aux Iraniens ». Ils ont souligné que voter « est essentiel pour changer la situation actuelle».
En outre, un groupe appelé « Association des anciens élèves de l’Université de technologie » a décrit l’élection présidentielle comme « une opportunité importante pour déterminer le sort de tout pays doté d’un système républicain et démocratique », exhortant les citoyens à y participer malgré leur mécontentement à l’égard de l’élection présidentielle dans l’état actuel du pays.
Parallèlement, Yadollah Javani, député politique du CGRI, a souligné l’importance de la prochaine élection présidentielle: « Le résultat des prochaines élections peut donner lieu à deux scénarios, elles pourraient devenir une source de pouvoir, ou elles pourraient devenir une source de crise pour la République islamique. »
Source : NCRI
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