L’article 5 du plan du Conseil national de la résistance iranienne pour les droits et les libertés des femmes souligne le libre accès des femmes et des jeunes filles aux infrastructures éducatives, sportives et artistiques, ainsi que leur libre participation aux compétitions et aux activités.
Cette disposition soulève une question cruciale : Pourquoi un droit aussi fondamental, qui est considéré comme acquis dans de nombreuses régions du monde, fait-il l’objet d’un débat en Iran ?
Malgré l’absence d’obstacles juridiques explicites à l’éducation des femmes, le régime patriarcal iranien impose de sévères restrictions, enracinées dans sa misogynie inhérente. La dure réalité est que les possibilités d’éducation, de sport et d’art sont rares en raison du pillage systématique des richesses du pays, ce qui affecte tous les citoyens, mais de manière disproportionnée les filles.
Mariages précoces et interruption de l’éducation
Le droit civil du régime (article 1401) fixe l’âge légal du mariage pour les filles à 13 ans seulement, ce qui entraîne des abandons scolaires prématurés, des responsabilités domestiques et des maternités précoces. Les difficultés économiques et l’éloignement des écoles ne font qu’aggraver le problème, faisant de l’éducation des filles la première victime de la pauvreté.
Inégalités et obstacles systémiques
Les préjugés du régime à l’encontre de l’éducation des femmes se manifestent par des injustices lors des examens nationaux et des admissions à l’université. Même après avoir fait des études supérieures, les femmes se heurtent à de nombreux obstacles qui les empêchent de progresser dans leur carrière.
Des statistiques alarmantes soulignent les disparités en matière d’éducation
Les experts établissent un lien entre l’augmentation des taux d’abandon scolaire chez les filles et l’escalade des niveaux de pauvreté. La démographe Shahla Kazemipour a révélé un taux stupéfiant de 30 % d’abandon des études secondaires chez les filles. Le ministère de l’éducation a fait état de 621 000 décrocheurs l’année dernière, tandis que le 16 mars 2024, l’agence de presse ROKNA a recensé 466 995 diplômées sans emploi à l’automne 2023. En outre, 50 % des filles des régions frontalières n’ont pas accès à l’éducation, comme l’a déclaré le vice-ministre de l’éducation du régime pour le niveau élémentaire.
Confrontation avec les théories extra-légales concernant l’éducation des filles
Le régime iranien, dirigé par les mollahs, exploite les lacunes juridiques pour supprimer l’éducation des femmes et porter atteinte à leurs droits sociaux fondamentaux. Des religieux de haut rang émettent des fatwas misogynes qui perpétuent l’inégalité entre les sexes. Examinons quelques-uns de ces défis :
1. La position controversée de Jafar Sobhani (mai 2014) : Jafar Sobhani, membre de l’Assemblée des experts, a soutenu de manière controversée que toutes les filles ne devraient pas poursuivre des études universitaires. Il a affirmé que le fait de se concentrer sur les responsabilités familiales
2. – comme s’occuper des enfants et du mari – était un service plus utile pour les femmes. Ce point de vue perpétue les rôles traditionnels des hommes et des femmes et compromet les possibilités d’éducation.
3. L’inquiétude surprenante d’Ahmad Jannati (décembre 2008) : Ahmad Jannati, chef du Conseil des gardiens, s’est étonné de l’impact de l’éducation des femmes sur les demandes en mariage. Il a souligné que les femmes demandent souvent à leurs prétendants quel est leur niveau d’études. Cela révèle les préjugés profondément enracinés qui entourent l’éducation des femmes et ses implications perçues.
Marginalisation des femmes dans le sport
Bien que les lois officielles iraniennes ne s’opposent pas explicitement à la participation des femmes aux sports, des obstacles pratiques persistent en raison de l’obligation de porter le hijab et de la ségrégation entre les sexes. Voici quelques exemples marquants :
1. Le combat de la championne Sara Khadem al-Sharia : Les athlètes féminines sont confrontées à des défis lorsqu’il s’agit du hijab obligatoire. Sara-sadat Khadem-o Shari’eh (Sara Khadem), championne d’échecs, a choisi de quitter son sport plutôt que de compromettre ses principes en portant le hijab pendant les compétitions.
2. Censure des médias et préjugés sexistes : la télévision d’État évite souvent de retransmettre les compétitions sportives féminines, ce qui perpétue la discrimination fondée sur le sexe. Les événements internationaux auxquels participent des athlètes féminines, comme le football et le futsal, sont rarement diffusés. Cette censure renforce l’idée que les performances des femmes sont moins importantes.
3. Interdiction de stade pour les femmes : Les femmes et les jeunes filles iraniennes n’ont pas le droit d’assister à des matchs de football dans les stades. Récemment, l’Organisation de la ligue iranienne de football a interdit aux femmes d’assister au match opposant les équipes Aluminum et Persepolis dans la province de Markazi. Cette restriction les prive du droit de profiter directement des événements sportifs.
Suppression des femmes dans l’art et la musique
Les restrictions extra-légales du régime s’étendent aux domaines de l’art, de la musique et du chant. Voici deux exemples illustratifs :
- La fatwa d’Ali Khamenei contre les femmes qui chantent (2020) : Le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a réitéré l’interdiction faite aux femmes de chanter. Sa fatwa décourage l’écoute des chanteuses, renforçant ainsi les limitations fondées sur le sexe. Cela étouffe l’expression artistique et perpétue la discrimination. (Agence de presse Tasnim, 14 juillet 2020)
- Persécution des artistes :
- Glaris Music Group : Les forces de sécurité ont convoqué et arrêté deux chanteurs du groupe de musique Glaris à Kermanchah. Leur “crime” était d’avoir participé à une vidéo promotionnelle pour un magasin de meubles. Cet incident met en évidence l’intolérance du régime à l’égard de la liberté artistique. (The state-run Khabaronline.ir, 17 janvier 2021)
- Ashqin Emami : Écrivaine et chanteuse de musique azerbaïdjanaise, Ashqin Emami a été attaquée par les forces de sécurité le 4 mai 2024. Son domicile a été fouillé et ses effets personnels ont été confisqués. De telles actions répriment la créativité et réduisent au silence les voix dissidentes.
- Source : CNRI Femmes
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