Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a élaboré un plan global en 12 articles concernant les droits et les libertés des femmes. L’article 6 se concentre sur la reconnaissance des organisations de femmes et le soutien de leurs efforts volontaires dans tout le pays. Passons en revue les points clés :
Objectif : Éliminer l’inégalité et la double oppression
L’article 6 vise à éliminer l’inégalité et la double oppression auxquelles sont confrontées les femmes en Iran. Des privilèges spéciaux sont proposés dans divers domaines sociaux, administratifs et culturels, en particulier dans l’éducation.
Tout au long de l’histoire, les femmes iraniennes ont subi une double oppression. Dans un Iran libre, les femmes devraient participer activement par le biais d’organisations de femmes, d’associations et d’efforts de plaidoyer. Le soutien du gouvernement est essentiel pour parvenir à l’égalité des sexes.
Misogynie et résistance culturelle
Le terme “égalité” est souvent considéré comme anticulturel par le régime des mollahs. Même les femmes affiliées au gouvernement hésitent à plaider en faveur de l’égalité.
Fahimeh Farhamandpour, conseillère du ministre de l’intérieur, a mis l’accent sur la justice plutôt que sur l’égalité.
Privation organisationnelle : Les droits des femmes bafoués
Sous le régime médiéval et anti-liberté des mollahs, les femmes iraniennes ont été privées du droit de s’organiser et de défendre leurs droits. Cette privation d’organisation perpétue leur double oppression.
Les femmes issues de minorités ethniques sont confrontées à des difficultés supplémentaires. De multiples couches de discrimination se croisent, entraînant des privations économiques, sociales, éducatives et culturelles. Ces dommages à long terme doivent être traités.
Classement mondial : Les performances de l’Iran en matière d’égalité entre les femmes et les hommes
Le document du Forum économique mondial (juin 2023) classe l’Iran à la 143e place sur 146 pays en termes d’égalité des sexes. Parmi les pays d’Asie du Sud, l’Iran occupe la 8e place, juste au-dessus de l’Afghanistan.
Des pays comme le Congo, le Pakistan et le Mali dépassent l’Iran en matière d’éducation, de santé et de participation politique des femmes.
Malgré les efforts déployés à l’échelle mondiale, le régime au pouvoir en Iran refuse d’adhérer à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Suppression systématique des militantes en Iran
Le régime iranien a systématiquement étouffé les activités individuelles et collectives des activistes politiques, des fonctionnaires, des travailleurs, des enseignants, des étudiants et des retraités par une répression continue, des convocations et des arrestations. Voici deux exemples d’arrestation et de détention de femmes actives dans des organisations de femmes et de travailleurs.
Militantes des droits des femmes
Le 3 avril 2022, Nahid Shaghaghi, Akram Nasirian, Maryam Mohammadi et Esrin Darkale ont été convoqués au bureau du procureur d’Evin.
Ces 4 militantes des droits des femmes ont été condamnées à 4 ans et 2 mois de prison pour des accusations liées à leur implication dans le groupe “Voix des femmes d’Iran”. Ce groupe défend les droits des femmes et vise à mettre en lumière les luttes, les échecs et les réussites des femmes dans la société iranienne.
Les chefs d’accusation retenus contre elles étaient “rassemblement et collusion contre la sécurité nationale” et “campagne contre le régime”. Notamment, l’un des chefs d’accusation était lié au fait de ne pas porter le hijab, ce qui témoigne de l’application oppressive des codes vestimentaires.
Le groupe des femmes de la Voix de l’Iran, une association non gouvernementale active, s’efforce de mettre en lumière les luttes, les échecs et les succès des femmes dans la société iranienne. Malgré les difficultés, les femmes continuent de se battre pour leurs droits, espérant un avenir plus équitable.
Parvin Mohammadi et l’Union des travailleurs libres d’Iran
Parvin Mohammadi, vice-présidente du Syndicat des travailleurs libres d’Iran, a fait l’objet de plusieurs convocations et de diverses condamnations.
Le Syndicat libre des travailleurs iraniens représente les travailleurs contractuels temporaires et permanents de divers secteurs.
Malgré les efforts déployés, l’organisation et la création d’organisations de femmes sous le régime actuel restent un combat difficile et impossible.
Lois misogynes en Iran
Disparités liées au prix du sang : Le code pénal iranien prévoit un prix du sang inégal pour le meurtre d’une femme par rapport à celui d’un homme.
En cas de meurtre intentionnel ou non intentionnel, le prix du sang d’une femme est inférieur de moitié à celui d’un homme. En outre, le prix du sang pour un fœtus féminin est la moitié de celui d’un fœtus masculin à partir de l’âge de quatre mois. Cela signifie que si une femme enceinte est tuée, le prix du sang de son fils de 4 mois est deux fois plus élevé que le sien.
Il est choquant de constater que les pères ou les ancêtres paternels ont le droit de tuer leurs propres enfants.
Représailles pour meurtre : L’article 382 de la loi pénale du régime autorise des représailles inégales. Si un homme tue intentionnellement une femme, il ne subira pas de représailles à moins que les parents de la victime ne paient la moitié du prix du sang d’un homme aux parents du meurtrier.
En revanche, si une femme assassine un homme, elle risque d’être exécutée.
Tutelle et contrôle financier : Selon la loi iranienne :
Un enfant de moins de 18 ans est considéré comme étant sous la tutelle de son père.
Les pères peuvent intervenir directement dans les affaires financières de leur enfant, notamment en ouvrant des comptes, en retirant de l’argent et en signant des documents.
Même après un divorce, une mère ne peut pas intervenir dans les affaires financières de son enfant à moins d’obtenir une procuration du père.
Ces lois discriminatoires perpétuent les chaînes qui lient les femmes iraniennes. Une intervention radicale et l’article 6 du plan pour les libertés et les droits des femmes, qui vise à accorder des privilèges spéciaux aux femmes, peuvent ouvrir la voie au changement.
Source : CNRI Femmes
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