Ce développement intervient alors que Maryam Akbari Monfared approche de la fin d’une peine de 15 ans de prison qui doit s’achever en décembre 2024. Son avocat, M. Hossein Taj, a fait part de ses inquiétudes :
“En octobre de cette année, Mme Akbari Monfared aura purgé sa peine de 15 ans d’emprisonnement sans avoir bénéficié d’un seul jour de liberté temporaire. En plus de cette peine, elle risque 2 ans de prison supplémentaires dans le cadre d’une autre affaire. Récemment, une nouvelle affaire a été déposée contre elle à la demande du siège exécutif, invoquant l’article 49 de la Constitution pour un contrôle continu de l’affaire”.
M. Taj a expliqué les graves implications de cette affaire :
“Le siège a formulé de graves allégations à l’encontre de la famille et des proches de Mme Akbari Monfared, demandant la confiscation de leurs biens au profit du siège chargé de la mise en œuvre de l’ordre de l’imam. Cette affaire a été renvoyée devant la 6e branche du tribunal révolutionnaire, spécialisée dans les affaires relevant de l’article 49. Le calendrier du procès n’a pas encore été fixé, la surveillance devant débuter en août”.
En réponse à ces développements, son avocat a souligné un principe juridique fondamental :
Le principe de la “nature personnelle des crimes et des peines”, reconnu dans la jurisprudence, la charia, le droit international et le code pénal iranien, stipule que la peine doit être strictement individuelle et ne doit pas s’étendre aux membres de la famille. Nous demandons instamment à l’honorable tribunal de rejeter les demandes du siège en vertu de l’article 49, afin de préserver la justice et l’équité dans le processus judiciaire”.
Maryam Akbari Monfared est née le 14 décembre 1975 et est mère de trois filles. Elle est l’une des prisonnières politiques les plus résistantes, qui a choisi de vivre libre sans se plier aux mollahs.
Elle a été emmenée à la prison d’Evin “pour fournir des explications” le 29 décembre 2009 à minuit, sans pouvoir dire au revoir à ses filles. Mais elle n’est jamais rentrée chez elle.
Elle a été incarcérée parce qu’elle demande justice pour 4 de ses frères et sœurs exécutés de sang-froid par le régime clérical dans les années 1980. Sa sœur, Roghiyeh Akbari Monfared, avait une petite fille lorsqu’elle a été envoyée à la potence parmi les prisonniers massacrés au cours de l’été 1988.
Tout au long des années qu’elle a passées derrière les barreaux, Maryam Akbari Monfared a toujours été une source d’inspiration pour les autres prisonnières. Son cœur est aussi grand qu’un océan rempli de sentiments pour tous ceux qui l’entourent. L’une de ses compagnes de cellule, Atena Farghadani, ancienne prisonnière politique, la décrit comme “une femme dont la résistance était un arc-en-ciel d’espoir pour toutes les prisonnières“.
Les autorités pénitentiaires l’ont donc envoyée dans une prison éloignée pour éviter qu’elle n’inspire d’autres personnes. Le 9 mars 2021, elles l’ont brusquement emmenée à la prison de Semnan et l’ont abandonnée parmi les prisonnières de droit commun, en violation du principe de séparation des délits.
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