Malgré des précipitations récentes proches de la moyenne historique dans certaines provinces, Nazem Al-Sadat a souligné que ces précipitations étaient insuffisantes pour répondre aux besoins de la population actuelle de l’Iran.
Il a souligné que les ressources en eau de l’Iran ne peuvent subvenir aux besoins que de 40 à 50 millions de personnes, ce qui est bien inférieur à la population actuelle.
Nazem Al-Sadat a expliqué que si certaines provinces ont reçu des précipitations proches de la moyenne ce printemps, cela ne compense pas l’épuisement important des réserves d’eau. « Nous sommes constamment confrontés au stress hydrique et à l’affaissement des sols », a-t-il noté, soulignant que les sols perdent leur capacité de rétention d’eau. L’Iran est confronté à de graves pénuries d’eau et à des crises environnementales depuis plus d’une décennie.
Malgré ces problèmes urgents, deux hauts responsables des pasdarans ont récemment plaidé en faveur d’une augmentation de la population lors de la « Conférence de la jeunesse sur la population ».
Le commandant en chef des pasdarans, Hossein Salami, a prévenu qu’une baisse du taux de croissance démographique pourrait entraîner un vieillissement de la société, qu’il considère comme préjudiciable.
Mohammad Reza Naqdi, un autre responsable des pasdarans, a critiqué la réticence des Iraniens à se marier et à avoir des enfants, qualifiant la baisse de la population de problème critique.
Cette volonté de croissance démographique s’aligne sur la politique initiée par le guide suprême Ali Khamenei au début des années 2010, visant à atteindre une population de 150 millions d’habitants.
Politiques discriminatoires en matière d’eau et impact sur l’environnement
Une étude récente publiée dans Progress in Physical Geography (Sage Journal) par Allan Hassaniyan a mis en évidence la nature discriminatoire des politiques iraniennes de gestion de l’eau, en particulier leurs effets néfastes sur les régions où vivent des minorités ethniques.
L’étude indique que le népotisme et le favoritisme ethnique influencent les décisions en matière d’approvisionnement en eau, ce qui entraîne le détournement des rivières et la construction de barrages au profit des zones centrales industrialisées et au détriment des régions périphériques telles que le Kurdistan, le Khouzistan et le Baloutchistan.
L’exploitation des ressources en eau de ces « bassins donateurs » a eu de graves conséquences pour les communautés ethniques minoritaires, notamment la sécheresse, l’érosion des sols, les tempêtes de poussière, les problèmes de santé, les migrations massives et le chômage.
Les données officielles citées dans l’étude font état d’un affaissement des sols dans 14 provinces et d’une augmentation des tempêtes de poussière causant des problèmes respiratoires, directement liés aux pratiques de gestion de l’eau de l’État.
L’étude critique les politiques de transfert d’eau de l’Iran, qui favorisent un développement non durable et exacerbent l’injustice environnementale. « Les politiques iraniennes en matière d’eau sont discriminatoires à l’égard de certains groupes ethniques et de certaines régions, ce qui entraîne des injustices environnementales et la marginalisation des zones périphériques », a déclaré l’auteur principal de l’étude.
Cette situation a entraîné une détérioration socio-écologique importante dans les régions habitées par les Kurdes, les Arabes, les Gilaks, les Turkmènes et les Baloutches.
Appel à une réforme politique
Les auteurs de l’étude appellent à des réformes politiques urgentes pour résoudre ces problèmes, en plaidant pour une distribution équitable des ressources en eau qui tienne compte des besoins de toutes les régions et communautés, quelle que soit leur origine ethnique ou géographique.
« La protection de l’environnement et le bien-être de tous les citoyens devraient être au premier plan des politiques de gestion de l’eau en Iran », insiste un coauteur de l’étude.
Alors que le changement climatique exacerbe la pénurie d’eau, l’étude souligne l’urgence pour l’Iran d’adopter une approche plus inclusive et durable de la gestion de l’eau afin d’éviter une marginalisation accrue des communautés vulnérables et de garantir la justice environnementale.
Source : INU/CSDHI
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