Monsieur le directeur de la publication du Monde, Jérôme Fenoglio Madame la directrice de la rédaction, Caroline Monnot, Le Monde
- Afchine Alavi, porte-parole de l’OMPI, a envoyé le 3 juin le courrier électronique de votre journaliste Mme Ghazal Golshiri pour mon information. Compte tenu du contexte de l’affaire que j’évoque ci-dessous, j’ai jugé nécessaire de vous envoyer la note suivante afin que vous ne permettiez pas que Le Monde devienne le terrain de jeu du fascisme religieux dirigeant l’Iran contre votre gré.
Je m’appelle Aléjo Vidal-Quadras, professeur en physique atomique.
En plus d’avoir fait partie des corps législatifs espagnols pendant de nombreuses années, j’ai été vice-président du Parlement européen pendant 15 ans et pendant tout ce temps je me suis opposé à la dictature religieuse au pouvoir en Iran, j’ai soutenu ses opposants, en particulier l’OMPI et le CNRI. Malgré les grands risques, en 2008, je me suis rendu au QG de l’OMPI au camp d’Achraf en Irak et j’en ai rencontré des centaines de près. En raison de cette histoire, en novembre 2023, j’ai été la cible d’une attaque terroriste organisée par le régime iranien à Madrid ; j’ai été grièvement blessé et miraculeusement sauvé de la mort.
J’ai lu les questions de Mme Golshiri à plusieurs reprises, au cours des 50 dernières années, où j’ai rencontré et interviewé des centaines de journalistes, dont beaucoup étaient de fervents opposants à ma ligne politique, je n’ai jamais rencontré une telle approche. Je suis sûr que si vous lisez attentivement ces questions, vous conviendrez avec moi qu’il ne s’agit pas d’une série de questions, mais de préjugés et d’accusations recouverts de vêtements de questions, dont le but n’est jamais d’établir la vérité.
Je connais bien toutes les accusations que Mme Golshiri a portées contre l’OMPI, je les ai entendues à plusieurs reprises de la part des ambassadeurs et des lobbies du régime, notamment au cours des deux dernières décennies à Bruxelles. Ni ma position scientifique ni ma position politique ne me permettaient de simplement ignorer de telles accusations, alors je les ai étudiées et j’étais sûr de leur invalidité. Ironiquement, l’une des raisons de mon soutien à cette résistance est la campagne de diabolisation que le régime iranien a lancée contre elle à coups de centaines de millions de dollars. Une campagne à laquelle malheureusement votre journaliste a participé, sciemment ou inconsciemment.
Moi, je connais les leaders et des milliers de membres de cette résistance au cours des 25 dernières années, d’Achraf en Irak à Achraf en Albanie et à Paris et jusqu’à Washington, je les ai vécus continuellement et de près ; ce sont des femmes, des hommes et des jeunes instruits et déterminés. Des intellectuels qui ont consacré toute leur vie à la liberté de leur pays. Par conséquent, les accusations de Mme Golshiri contre les membres de ce mouvement sont aussi dégoûtantes que d’accuser la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale de terrorisme et d’accuser le général de Gaulle et d’autres dirigeants de la résistance d’avoir recours à la force contre les membres de cette résistance. L’OMPI n’aurait jamais pu survivre contre ce régime pendant 45 ans et se développer davantage chaque jour sans le soutien populaire et sans les relations profondément démocratiques dont j’ai été témoin.
Mon objectif ici n’est pas de répondre aux calomnies que votre journaliste a soulevées sous titre de question, car répondre à l’interrogatoire sous les traits d’une interview à la presse est à la fois une trahison de la vérité et une trahison de la neutralité journalistique, et il n’y a pas question de pouvoir en tirer profit, car finalement elle écrira ce qu’elle était censée écrire depuis le début, et sinon elle aurait pu facilement trouver la réponse à ces accusations à partir de diverses sources, notamment des sites Internet de l’OMPI et du CNRI en compagnie de nombreux documents.
Ce qui valide davantage mon évaluation, c’est l’ultimatum de 48 heures de Mme Golshiri. Si le rapport sur l’OMPI doit être publié, la première personne qui aurait dû être interrogée était les Moudjahidines eux-mêmes, mais votre journaliste a mis des semaines et des mois et peutêtre même davantage pour interviewer des sources dont la plupart sont sans aucun doute liées au ministère iranien de renseignements. Il est clair que le but de la publication d’un tel article contre la résistance suit des objectifs politiques au moment où l’OMPI est largement accueillis à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
J’attire votre attention sur le large soutien à l’OMPI au Congrès américain, à l’Assemblée nationale française, au Parlement italien, à la Chambre des communes d’Angleterre et de la part d’un grand nombre de dirigeants politiques du monde entier. Vous pouvez être sûr qu’eux, qui dirigent les affaires politiques de leur pays depuis de nombreuses années, sont conscients des accusations que Mme Golshiri a fait couler sur papier, sans être des novices pouvant être trompés par l’OMPI.
Quelle que soit l’intention de Mme Golshiri, l’article qu’elle souhaite écrire est en fait un complément au tribunal par contumace que le régime iranien organise depuis un an contre l’OMPI à l’intérieur du pays, pour préparer le terrain à des actes de terrorisme. À cet égard, j’attire votre attention sur l’annonce du Comité international en quête de justice (ISJ).
Monsieur le directeur, Madame la directrice,
J’espère que vous suivez personnellement cette affaire et que vous ne laisserez pas Le Monde tomber dans le piège de la diabolisation du régime iranien. J’ai toujours été un amoureux de la France et j’ai reçu la Légion d’honneur des mains du président de la République française. J’ai donc un double intérêt à ce que Le Monde ne se place, au-delà de votre volonté, contre le peuple iranien et son mouvement de résistance. A cet égard, je suis à votre disposition pour toute aide que je pourrais apporter.
Source : CNRI /Alejo Vidal Quadras
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