La 26e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Atena Farghadani, caricaturiste et ancienne prisonnière politique, à 6 ans de prison.
La 26e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran a rendu ce verdict le 9 juin 2024 et l’a notifié à Atena Farghadani le 10 juin.
Elle a été condamnée à 5 ans de prison pour “insulte aux saints” et à 1 an de prison pour “propagande contre l’État”.
Atena Farghadani a été violemment arrêtée le 13 avril 2024 par les forces de sécurité alors qu’elle affichait une de ses caricatures sur un mur de la rue Pastor où se trouve le palais présidentiel.
Une semaine après l’arrestation d’une caricaturiste iranienne et ancienne prisonnière politique, Atena Farghadani, son avocat a déclaré qu’elle avait été torturée dans un refuge géré par la police de sécurité du régime.
Son avocat Mohammad Moghimi a écrit sur son compte de médias sociaux : “Pour protester contre son harcèlement par les agences de sécurité, Atena Farghadani s’est rendue dans la rue Pastor pour afficher une caricature de protestation sur le mur, lorsque les agents des services des renseignements du CGRI, faisant preuve d’une extrême violence, l’ont d’abord emmenée dans l’un de leurs refuges et l’ont gravement torturée. Elle a perdu connaissance en raison de l’hémorragie nasale et des coups qu’elle a reçus à la tête. Quelques heures plus tard, elle a repris connaissance dans la salle de prière de la 8e base de police de Fateb, où elle a découvert qu’on lui avait retiré certains de ses vêtements.
“Après avoir reçu ses vêtements, elle a remarqué que des taches de sang avaient été enlevées de ses vêtements, et le matin du 14 avril, elle a été transférée au palais de justice d’Evin. Elle a été faussement accusée de “propagande contre l’État” et d'”insulte aux saints” (contre le 12e imam des chiites).
Le 21 avril, les autorités de la prison d’Evin ont prévu d’envoyer Atena Farghadani devant la branche 26 du tribunal révolutionnaire pour qu’elle soit jugée, ce qu’elle a refusé, arguant qu’elle n’avait pas commis de crime et qu’elle ne considérait pas le tribunal révolutionnaire comme légal. Elle a également refusé d’accepter les conseils d’avocats agréés par le pouvoir judiciaire.
Atena Farghadani, caricaturiste, peintre et militante des droits de l’enfant vivant à Téhéran, a été arrêtée le 7 juin 2023, après avoir été convoquée à la salle d’interrogatoire du district 33 pour y être interrogée.
Lors d’un entretien après sa libération, elle a expliqué que les autorités de la prison de Qarchak avaient tenté de l’empoisonner. Elles l’ont détenue dans une chambre d’isolement sans toilettes et ne l’ont pas autorisée à quitter la pièce pour aller aux toilettes. Elles ont également essayé de la forcer à faire des aveux télévisés, ce qu’elle a refusé. Enfin, le 20 juin, ils l’ont abandonnée dans un hôpital après qu’elle ait perdu connaissance en raison d’une grève de la faim.
Atena Farghadani
Mme Farghadani avait déjà été privée de poursuivre ses études au niveau de la maîtrise en raison de ses activités. Elle a été arrêtée en septembre 2014 et condamnée à 12 ans et 9 mois d’emprisonnement pour avoir dessiné et publié sur les médias sociaux des caricatures représentant des membres du parlement du régime avec des têtes d’animaux.
Elle a été accusée de “conspiration contre la sécurité nationale”, de “propagande contre l’État” et d'”insulte aux membres du parlement“.
En fin de compte, cette peine a été réduite à 18 mois d’emprisonnement par la Cour de révision.
Source ; CNRI Femmes
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