Avant la création du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), en 1979, Khomeini (le fondateur du régime) a déclaré le hijab obligatoire en posant l’ultimatum suivant : “soit le voile, soit un coup sur la tête”. Les femmes membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI, l’organisation centrale de la CNRI), qui portaient elles-mêmes le hijab, ont courageusement protégé d’autres femmes contre les bâtons et les matraques. Leur mission ? Défendre la liberté de choix à tout prix.
Les membres de l’OMPI ont compris que l’insistance des mollahs sur l’habillement des femmes n’était pas ancrée dans un devoir idéologique, mais servait plutôt d’outil pour réprimer l’immense énergie sociale des femmes. Cette énergie avait joué un rôle essentiel dans le renversement de la dictature précédente lors de la révolution antimonarchique.
Lois et projets de loi successifs imposant le hijab obligatoire aux femmes
Le hijab obligatoire a été imposé de manière extralégale par Khomeini au cours du premier mois du règne des mollahs. Un jour avant la Journée internationale de la femme, en 1979, l’annonce a été faite : le hijab était désormais obligatoire pour les femmes dans les bureaux. Depuis ce moment crucial, le décret de Khomeini a été mis en œuvre par le biais d’un ensemble de lois et de projets de loi émanant de divers organismes gouvernementaux, en recourant à des méthodes à la fois humiliantes et inhumaines.
Examinons quelques-uns de ces mécanismes juridiques :
1.Article 8 de la Constitution des Mollahs : Cet article, sous la bannière de la religion, légalise l’ingérence dans les affaires personnelles des gens. Il inscrit le devoir “d’ordonner le bien et d’interdire le mal” comme une obligation universelle. Dans la pratique, cela s’est souvent traduit par un contrôle oppressif de la vie des femmes.
2.L’article 638 de la loi sur les peines d’État : Cette disposition vise toute personne qui prétend publiquement commettre un acte haram (interdit et illégal) dans les lieux publics. La sanction comprend une peine d’emprisonnement allant de 10 jours à 2 mois ou jusqu’à 74 coups de fouet. La sévérité de cette sanction souligne la détermination du régime à faire respecter le hijab obligatoire.
3.Le projet de loi visant à protéger ceux qui “interdisent le vice et commandent la vertu” (juin 2014) : Ostensiblement destiné à maintenir l’ordre moral, ce projet de loi a paradoxalement renforcé les gangs criminels associés au gouvernement. La suite a vu des attaques à l’acide et des coups de couteau contre des femmes, tous justifiés sous le prétexte de l’application du hijab.
4.Le “Plan de protection de la chasteté et du hijab” (proposé en 2016) : Ce projet de loi a élargi le champ d’application de la loi. En plus des cas couverts par les lois précédentes, il considère le non-port du hijab comme une infraction au code de la route. Les femmes risquent des amendes, des insultes et des violences physiques. Le terme “chasteté” se concentre sur les femmes en leur imposant diverses chaînes religieuses.
5.Le nouveau projet de loi (approuvé le 20 septembre 2023) : Cette législation récente charge plus de 30 ministères et agences gouvernementales de mettre en œuvre un ensemble complet d’obligations liées à l’application du hijab obligatoire. Toutefois, ses dispositions portent gravement atteinte aux droits des citoyens. Elle permet aux éléments du régime de retirer les amendes directement des comptes bancaires des citoyens, donne accès aux caméras privées et publiques en circuit fermé et permet aux agents du gouvernement d’espionner, d’humilier, de torturer et d’exploiter les citoyens de manière plus agressive que jamais.
Souffrances infinies infligées au corps et à l’âme des femmes sous le couvert du hijab
Comme indiqué précédemment, 32 institutions gouvernementales jouent un rôle et assument des responsabilités dans l’application du hijab obligatoire pour les femmes. Ces actions vont de mesures brutales et dégradantes à l’espionnage, au refus de services, aux menaces, à l’expulsion et à la privation des droits sociaux fondamentaux, entraînant des poursuites judiciaires sévères.
Le 27 juillet 2022, le journal d’État Hamshahri a reconnu qu’entre 60 et 80 % des femmes vivant en milieu urbain étaient visées par les patrouilles d’orientation du régime. Toutefois, le même jour, Ali Khamenei, le guide suprême du régime, a mis l’accent sur la question du hijab obligatoire et a déclaré que les femmes devaient porter le “hijab islamique” et le “tchador” partout. Cette insistance criminelle a finalement conduit au meurtre brutal de Zhina Mahsa Amini par la patrouille d’orientation, une tragédie qui s’est répétée un an plus tard avec le meurtre d’Armita Geravand.
Après le meurtre de Mahsa Amini le 16 septembre 2022, la patrouille d’orientation a temporairement disparu des rues, craignant une résurgence du soulèvement. Cependant, le régime des mollahs poursuit son hostilité irrationnelle envers les femmes et les filles d’Iran en empoisonnant des écolières avec du gaz.
Le 15 avril 2023, le commandant des forces de police, Ahmadreza Radan, a annoncé une nouvelle fois que le régime allait intensifier la répression du libre choix des femmes concernant le hijab. Cette fois, ils ont utilisé la technologie de reconnaissance faciale, des caméras de surveillance et confisqué les cartes d’identité nationales. Les banques, les hôpitaux, les stations de métro, les aéroports, les théâtres, les cinémas et d’autres lieux publics ont reçu l’ordre de refuser de servir les femmes qui ne se couvrent pas les cheveux.
Les forces de sécurité de l’État ont fermé des centaines de restaurants, de magasins, de bibliothèques, de parcs, d’entreprises en démarrage et de lieux touristiques dans tout le pays parce qu’ils servaient des femmes qui ne portaient pas le hijab. Les étudiantes se sont vu interdire de poursuivre leurs études et ont été expulsées des universités. Le pouvoir judiciaire a infligé aux femmes de lourdes amendes, des peines d’emprisonnement, des flagellations, des licenciements et des condamnations humiliantes.
Par exemple, le 11 juillet 2023, une femme de Téhéran a été condamnée à 2 mois de prison et à 2 ans d’interdiction de voyager pour ne pas avoir porté le hijab obligatoire. Elle a également été obligée de voir un psychologue chaque semaine pendant 6 mois pour traiter son “trouble de la personnalité antisociale”. Une autre femme a été condamnée à la peine absurde de laver les morts dans un funérarium de Téhéran pendant un mois et de payer une amende de 31 millions de rials (comme l’a rapporté le journal d’État Ham Mihan le 13 juillet 2022).
Le 12 juillet 2023, une jeune résidente a perdu son emploi parce qu’elle ne portait pas le hijab obligatoire et a été condamnée à effectuer des services de nettoyage pendant un mois. De même, le 29 mai 2022, un tribunal de Téhéran a condamné une femme à 270 heures de services de nettoyage gratuits dans le bâtiment du ministère de l’intérieur parce qu’elle ne portait pas le hijab.
Avant même que le dernier projet de loi sur le hijab ne soit approuvé, des policiers, des patrouilles d’orientation, des personnes chargées de faire respecter le hijab et des camionnettes blanches sont retournés dans les rues le 13 avril 2024 pour mettre en œuvre le “plan Noor” et la “lutte contre le non-respect du hijab”. Les scènes d’arrestations violentes de femmes continuent de circuler quotidiennement sur les médias sociaux.
La liste des crimes commis par le régime des mollahs persiste jusqu’au jour où ce régime oppressif sera renversé.
Source : CNRI Femmes
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