Le rapport, déclassifié peu avant que la Cour interaméricaine des droits de l’homme ne condamne l’Argentine pour sa gestion de l’affaire AMIA, met en lumière l’orchestration de l’attentat par le régime iranien par l’intermédiaire de son mandataire, le Hezbollah. Cette enquête détaillée, qui inclut des données de la CIA, décrit le rôle des responsables iraniens et leurs relations au Paraguay, au Chili et au Brésil. Il mentionne spécifiquement Mohsen Rabbani, alors attaché culturel du régime iranien en Argentine, comme personnage clé dans la planification de l’attaque.
Le rapport Toma fournit une vue complète des opérations secrètes du régime en Iran, y compris l’utilisation des mosquées et d’autres institutions comme façades pour les activités de renseignement. Il révèle que le réseau de renseignement du régime iranien a méticuleusement planifié et exécuté l’attentat, en étroite coordination avec les agents du Hezbollah qui entraient et sortaient d’Argentine depuis 1988.
Le résumé du rapport :
« Les plus hautes autorités de la République islamique d’Iran et du Hezbollah ont donné l’ordre de perpétrer l’attaque contre l’AMIA. Il existe des preuves de l’implication des dirigeants du Hezbollah dans les phases critiques et finales de l’attaque.
« La délégation des renseignements iraniens à Buenos Aires, basée à l’ambassade iranienne, était au courant des derniers préparatifs et de la matérialisation de l’attaque quelques jours avant le 18 juillet. »
Selon le site d’information espagnol Infobae, Toma a souligné que le rapport déclassifié était fondamental pour Alberto Nisman, le défunt procureur argentin qui a dirigé l’enquête sur l’attentat à la bombe contre l’AMIA. Nisman a utilisé le rapport pour obtenir des notices rouges d’Interpol contre de hauts responsables iraniens. Le rapport révèle la matrice opérationnelle responsable de l’attentat à la bombe contre l’AMIA et de l’attaque précédente contre l’ambassade israélienne à Buenos Aires, les attribuant tous deux au même réseau irano-Hezbollah.
Le document déclassifié implique plusieurs hauts responsables iraniens, dont Mohsen Rezaee et Rabbani, qui continuent de jouer un rôle important au sein du régime iranien. En 2003, le rapport Toma a été soumis au juge de l’époque, Juan José Galeano, qui visait à demander des comptes aux agents iraniens. Récemment, la justice argentine a réitéré son engagement en faveur de la transparence en ordonnant une inspection des documents d’archives liés à l’affaire.
La publication du rapport Toma a constitué une étape cruciale dans la quête prolongée de justice des familles des victimes. Ils réclament depuis longtemps l’accès à des renseignements classifiés détaillant la planification et l’exécution de l’attaque. Malgré certains progrès, ils affirment que l’accès à l’ensemble de la documentation reste difficile en raison de la complexité des processus juridiques et bureaucratiques impliqués.
L’ancienne présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner a joué un rôle controversé en dissimulant l’implication du régime iranien dans l’attentat à la bombe contre l’AMIA. Elle a été accusée d’avoir orchestré une dissimulation en accord avec Téhéran, visant à soustraire les responsables iraniens à toute responsabilité en échange d’accords commerciaux favorables.
Cette collaboration secrète a débouché sur un protocole d’accord entre l’Argentine et l’Iran, qui a été largement critiqué comme une mesure visant à saper la justice. En outre, de forts soupçons pèsent sur l’implication de son administration dans la mort mystérieuse du procureur Nisman, qui enquêtait sur l’affaire AMIA et avait accusé Kirchner d’entraver son enquête. Nisman a été retrouvé mort dans son appartement en 2015 dans des circonstances suspectes quelques jours seulement après l’avoir publiquement dénoncée, ajoutant un chapitre sombre à la quête de justice pour les victimes de l’attentat de l’AMIA.
Source : NCRI
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