samedi 8 juin 2024

Crise et luttes intestines à l’approche de la simulacre d’élection présidentielle en Iran

Alors que le régime des mollahs approche d’une élection présidentielle anticipée, les crises internes et les luttes de pouvoir se sont intensifiées en Iran. Alors que la période d’inscription des candidats est désormais close et que le Conseil des Gardiens est affairé à opérer des disqualifications potentielles tout en considérant les conséquences politiques et sociales, les médias d’État et les responsables ont révélé leurs conflits en coulisses.

Le 4 juin, le journal Rouydad 24 a rapporté que le cabinet d’Ebrahim Raïssi était fragmenté, avec au moins quatre ministres et députés inscrits comme candidats. Le rapport indiquait : « Le cabinet de Raïssi est déchiré. Au moins quatre ministres et adjoints de Raïssi se sont inscrits aux prochaines élections. Les ministres n’ont pas pu se mettre d’accord sur un seul représentant pour le cabinet. »

En réponse, Gholamhossein Esmaeili, le chef de cabinet de la présidence, a tenté d’atténuer la situation en appelant à l’unité entre les candidats du gouvernement pour assurer une forte victoire de sa faction : « Mes collègues du gouvernement devenus candidats devraient finalement s’unir pour garantir une victoire pour que le président soit élu avec un vote élevé. »

Hamid Rasaii, un religieux influent et parlementaire du régime qui ne manque jamais une occasion d’attaquer Mohammad Bagher Ghalibaf, le président du Majlis, a écrit sur X : « Compte tenu de l’interdiction explicite adressée par le Guide suprême aux représentants, sur quelle base vous êtes-vous inscrit pour la présidence de la république ? »

Le journal Sazandegi a souligné la promesse non tenue de Ghalibaf de ne pas se présenter à la présidence s’il recevait un soutien pour sa candidature à la direction parlementaire : « Ghalibaf, qui avait promis à la faction des Indépendants qu’il ne se présenterait pas à la présidence s’il devenait président du Parlement avec leur soutien, a montré aujourd’hui qu’on ne peut pas faire confiance à ses promesses. »

Pendant ce temps, le journal officiel Entekhab s’est concentré le 3 juin sur la rivalité politique de longue date entre l’ancien président du Parlement Ali Larijani et l’ancien négociateur nucléaire Saeed Jalili : « Pendant des années, l’un a parlé de négociations et l’autre de résistance. Depuis des années, Larijani et Jalili sont devenus une dichotomie politique.»

En outre, les médias d’État ont qualifié les anciens commandants du CGRI, Mohammad Bagher Ghalibaf et Mohsen Rezaii, ainsi que l’actuel maire de Téhéran, Alireza Zakani, de perdants en série lors des élections précédentes.

Pendant ce temps, Ali Rabiei, porte-parole du gouvernement de Hassan Rohani, a exprimé ses inquiétudes sur les réseaux sociaux quant au caractère frauduleux systémique des élections et à l’élimination de hauts responsables : « Ce à quoi nous avons assisté sur la scène politique des élections est inquiétant et constitue un héritage d’élections truquées, laissant de côté de nombreuses personnalités. »

Khabar Online a pour sa part glosé sur le caractère farfelu de l’élection et a reconnu son rejet par la population. Dans un article intitulé « Tsunami des candidatures d’anciens députés aux élections de 2024 », Khabar Online écrivait le 3 juin : « Lors de l’élection de 2024, le spectacle politique au bâtiment du ministère de l’Intérieur a atteint son apogée. Lors de l’élection, les cris de « Je suis l’homme de la situation » ont résonné de toutes parts, depuis les hommes d’affaires et les anciens militaires jusqu’aux hommes politiques qui ont été rejetés à plusieurs reprises par le peuple dans les urnes mais qui insistent pour participer quand même.»

À la lumière de ces révélations, certains responsables de l’État ont exprimé leurs inquiétudes quant aux effets néfastes de ces étalages. Le ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi a exhorté les candidats à éviter de s’attaquer les uns les autres et à se concentrer sur leurs programmes, citant la nécessité de préserver la dignité du régime : « La loi électorale stipule que les candidats doivent éviter de se diffamer les uns les autres, présenter leurs programmes et s’abstenir de toute calomnie et autres propos similaires. Surtout avec l’atmosphère spirituelle et précieuse créée par le martyre de nos proches, et en particulier de Raïssi, il est essentiel de veiller à ce que cette atmosphère positive ne soit pas endommagée. »

Pendant ce temps, le porte-parole du Conseil des Gardiens, Hadi Tahan-Nazif, a averti : « Les médias et les militants virtuels devraient éviter les spéculations concernant l’examen des qualifications et disqualifications des candidats à la présidentielle. »

Source:NCRI 

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