Entekhab a écrit : « Les autorités saoudiennes ont arrêté l’équipe des médias, composée de six journalistes et documentaristes, le 22 mai. Ils ont été arrêtés alors qu’ils filmaient une récitation du Coran, puis emmenés au commissariat central de Médine sans explication officielle. Après plusieurs heures d’interrogatoire, ils ont été expulsés vers l’Iran. Ce groupe comprenait des journalistes du réseau d’information Al-Alam et de la radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB), qui ont été appréhendés alors qu’ils assistaient à une cérémonie de prière à l’hôtel abritant des pèlerins iraniens. »
En s’adressant aux journalistes d’État à l’aéroport, Piman Jebelli, le chef de l’IRIB a affirmé avoir été surpris par l’arrestation et le retour de l’équipe : « Ces estimés collègues ont été envoyés dans le cadre du groupe de médias de la République islamique d’Iran. Ils accomplissaient leurs tâches habituelles et habituelles consistant à enregistrer les récitations du Coran à la mosquée du Prophète (Masjid al-Nabi) lorsqu’ils ont été appréhendés. »
Cette expulsion fait suite à la proclamation de Khamenei, déclarant le pèlerinage du Hajj de cette année comme un « Hajj de répudiation ». S’adressant aux responsables de son quartier général du Hajj, Khamenei a appelé à une position ferme contre les adversaires comme « une nécessité pour l’unité musulmane pour soutenir des causes comme la Palestine ».
Abdol-Fatah Navab, représentant du guide suprême pour les affaires du Hajj et du pèlerinage et chef des pèlerins iraniens, avait également déclaré lors de cette réunion que « le Hajj de cette année reflétera les échos de la tempête d’Al-Aqsa et du serment honnête ».
Le régime des mollahs qualifie les attentats du 7 octobre 2023 d’« opération tempête d’Al-Aqsa ». De plus, « Opération Honest Oath » est le nom de code des attaques du régime contre Israël le 13 avril, qui ont impliqué 300 drones et missiles.
La rhétorique de Khamenei rappelle l’incident du Hajj de 1987, au cours duquel des agents iraniens déguisés en pèlerins ont tenté de perturber les cérémonies religieuses en Arabie Saoudite, entraînant un affrontement catastrophique qui a fait plus de 400 morts. Ce contexte historique souligne la méfiance profondément ancrée et la dynamique complexe des efforts persistants du régime iranien pour déstabiliser la région afin d’obtenir un levier stratégique au milieu de ses vulnérabilités intérieures.
Dans un contexte plus large, l’administration d’Ebrahim Raïssi avait tenté de contrer les alliances régionales formées contre Téhéran en affirmant qu’elle donnait la priorité à la normalisation des relations avec l’Arabie saoudite et les pays voisins. Cependant, les attentats du 7 octobre 2023 ont révélé le programme fallacieux du régime, exacerbant les tensions et l’instabilité régionale.
À cette situation s’ajoutent les soupçons selon lesquels les journalistes expulsés pourraient avoir participé à des opérations de renseignement sous couvert de journalisme. Ces soupçons sont étayés par Ali Fallahian, ancien ministre iranien du renseignement, qui a admis dans une interview en 2017 que les agents du renseignement iranien opèrent souvent sous couverture journalistique à l’étranger.
L’expulsion de l’équipe médiatique iranienne soulève des questions cruciales sur leur véritable mission en Arabie Saoudite et reflète la méfiance omniprésente parmi les pays de la région à l’égard du régime iranien. Alors que Téhéran est aux prises avec des revers stratégiques tant au Moyen-Orient qu’au niveau national, il continue de constituer une menace sérieuse pour son peuple et la sécurité régionale.
Source : CNRI
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