Washington Post: Marjan, Iranian Actress and Singer Became Symbol of Rebellion
CNRI Femmes – Marjan, voix de la Résistance iranienne pour la liberté, grande artiste et chanteuse, ancienne prisonnière politique, est décédée dans la soirée du 5 juin 2020, des suites d’un arrêt cardiaque après une opération chirurgicale.
Marjan était une actrice et une chanteuse populaire. Née le 14 juillet 1948, son nom d’origine était Shahla Zamir Safi. Adolescente, elle est devenue annonceuse à la radio, puis a trouvé sa voie vers le cinéma, et enfin vers le chant où elle est devenue une étoile de la chanson. Comme d’autres femmes artistes, elle a été interdite de se produire après la révolution de 1979 qui a renversé le chah.
En juillet 1982, elle a été arrêtée et emprisonnée pour son soutien à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), et ses biens ont été confisqués par les mollahs.
Durant ses années de prison, elle a été profondément impressionnée par le courage des jeunes sympathisantes de l’OMPI, quelque chose qui a changé sa vie.
Dans une interview, elle avait déclaré : « Je me sens humble quand je me souviens de la résistance et de la persévérance des détenues que j’ai rencontrées dans les prisons du régime clérical. Des jeunes femmes dont la moyenne d’âge se situait entre 17 et 20 ans. Bien sûr, il y en avait dans d’autres sections qui étaient encore plus jeunes, qui avaient entre 10 et 12 ans… »
Après avoir été libérée, elle a quitté l’Iran par crainte pour sa vie et s’est installée à Los Angeles jusqu’à la fin de ses jours.
Dans une interview avec Alarabiya, elle expliquait : « Le régime (clérical) était en guerre contre les artistes et en particulier contre les femmes. Il ne chérissait pas la musique et l’avait déclarée illégale (…) La communauté artistique a été anéantie dans son ensemble. Tous les films ont été détruits (…) Alors, j’ai décidé de me battre parce que c’était mon droit de vivre libre dans mon propre pays. À l’époque, le groupe le mieux organisé était l’Organisation des Moudjahidine du peuple. Après mon arrestation, j’ai été directement mis à l’isolement. C’est le pire endroit pour la détention et la torture. Plus tard, j’ai demandé pourquoi ils m’avaient emmené dans une cellule d’isolement. Et ils m’ont répondu : « parce que les charges retenues contre toi étaient graves. Tu étais une personne célèbre et tu avais rejoint ce groupe. » Quand j’étais en Iran, mon mari avait également été emprisonné. Quand il a été libéré, nous avons en quelque sorte rétabli le contact avec l’OMPI/MEK. Mais le régime l’a découvert. Ensuite, ils ont publié un article sur moi dans le quotidien Kayhan dans la rubrique spéciale. Et j’ai senti qu’il n’était plus sûr pour moi de rester en Iran (…) La nuit-même, j’ai fui à Dubaï. »
Pendant ses années d’exil, elle a toujours été en contact avec le Conseil national de la Résistance iranienne. Marjan a consacré son art à faire avancer la cause de la Résistance pour la liberté et pour un changement de régime. Elle a chanté des dizaines de chansons dont « Rouyesh Nagozir » (rien ne l’empêchera de croitre) et “vaght-e barandazi” (le molent pour un changement de régime) qui ont été largement adoptées par les jeunes et en particulier les jeunes femmes en Iran.
Dans une interview accordée au magazine Youths à Los Angeles, elle a déclaré : « Ma voix est mon arme jusqu’au jour où nos compatriotes seront libres. Et je préférerais utiliser ma voix non pas dans des concerts mais dans les conventions du Conseil national de la Résistance, contre les mollahs qui dirigent mon pays. »
Marjan était une de ces femmes courageuses et libérées d’Iran qui, au lieu de se soumettre à la tyrannie religieuse, a décidé de se battre et de s’opposer au régime. Jusqu’à son dernier souffle, elle s’est fièrement engagée dans cette voie.
Aujourd’hui, Marjan, la voix de la Résistance iranienne pour la liberté est devenue éternelle, mais son nom, sa mémoire et ses chansons continueront à inspirer les amoureux de la liberté et en particulier les femmes et les filles en Iran.
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